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Trois jeunes militant.e.s s’expriment sur la lutte climatique
En marge de la Marche Monde 2022, on s’est entretenu avec Krishan, Raphaëlle et Oswaldo.

URBANIA et Oxfam-Québec font force commune pour vous transmettre la perspective d’une nouvelle génération de jeunes mobilisé.e.s.
Dans les discussions au sujet des changements climatiques et des mesures qu’on devrait mettre en place pour ménager leurs effets destructeurs, on a parfois tendance à ignorer la perspective de ceux et celles qui sont le plus directement concerné.e.s : les enfants, les ados et les jeunes adultes.
Pour en savoir plus sur leur manière de voir les choses, on s’est entretenu avec trois jeunes militant.e.s qui ont participé hier à la Marche Monde, l’événement annuel des jeunes du Québec qui souhaitent exprimer leur solidarité et les changements qu’ils souhaitent dans le monde.
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Lutter avec bienveillance
Étant donné l’état du monde actuel, l’inaction des gouvernements et la dégradation de plus en plus violente des habitats humains, il est tout à fait normal de ressentir de l’écoanxiété ou du désespoir.
Krishan Hanspal, une jeune de 15 ans qui s’implique activement pour le climat, soutient qu’il est donc particulièrement important d’entretenir notre bienveillance envers tout.e un.e chacun.e.
« À une époque aussi divisée et incertaine que la nôtre, nous devons promouvoir un message de bienveillance les uns envers les autres. »
« Je pense que le message le plus important à transmettre aux gens en ce moment est un message de gentillesse, dit-elle. Je sais que c’est un peu banal de dire ça, mais à une époque aussi divisée et incertaine que la nôtre, nous devons promouvoir un message de bienveillance les uns envers les autres. »
Elle n’est pas seule à accorder une grande importance au fait de prendre soin de soi et des personnes qui l’entourent. Les autres jeunes de sa cohorte ont aussi pris une seconde pour souligner que, bien que la lutte aux changements climatiques soit un enjeu critique, et même vital, il est essentiel de savoir reconnaître ses limites et de les respecter afin de pr éserver sa santé mentale et physique et de prévenir le burnout de militant.e.
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L’importance de se réunir
Raphaëlle Lauzon, 19 ans, est déjà une militante d’expérience. Ayant commencé son implication pour le climat à l’école secondaire, elle poursuit sa lutte depuis plusieurs années et multiplie les actions en ce sens.
Elle s’implique notamment avec Oxfam-Québec depuis un moment, et elle a même coanimé la Marche Monde virtuelle de 2021. Cela dit, elle dit être très contente de pouvoir y participer en personne cette année : « C’est un peu comme dans le contexte scolaire. C’est beaucoup plus facile pour les profs de connecter avec les élèves en personne qu’en virtuel. »
Elle donne l’exemple de la minute de silence pendant la marche, ce moment où les milliers de jeunes réuni.e.s pour manifester taisent leurs chants et leurs slogans pour se recueillir durant une minute de complet silence. « C’est un moment vraiment fort qui m’a beaucoup marquée », souligne-t-elle.
« [La Marche Monde] nous permet de prendre conscience de l’impact qu’on peut avoir. »
Selon Raphaëlle, le fait d’avoir une occasion de se réunir et de ressentir la force du nombre a un effet sur la mobilisation du mouvement tout au long de l’année. « Ça nous permet de prendre conscience de l’impact qu’on peut avoir, explique-t-elle. Des fois, j’ai l’impression que les gens de ma génération ont peur du jugement, ou peur que leurs actions soient mal comprises. Mais je pense que l’essentiel est que cela ait du sens pour nous. »
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Le temps d’agir
C’est le temps de l’action.
Voilà le message qu’Oswaldo Andrés, 16 ans, souhaite que vous reteniez de cet article.
Il a bien marqué ses mots lorsqu’on le lui a demandé. Il sait qu’à notre époque, l’espoir et l’optimisme se font choses précieuses, mais il sait surtout que la complaisance est la plus grande ennemie du progrès.
« On ne peut pas attendre des plans qui vont prendre 50 ans, des objectifs qui s’étendent sur des décennies. »
Le jeune militant s’exprime avec sérieux et éloquence : « C’est le temps de l’action, qu’on le veuille ou non. C’est le temps de l’action avec des petits engagements comme de grands engagements. On ne peut pas attendre des plans qui vont prendre 50 ans, des objectifs qui s’étendent sur des décennies. On ne veut plus accepter les promesses des industries fossiles qui parlent de diminuer leurs émissions “éventuellement”. »
Alors que le discours populaire tend à dépeindre la jeunesse comme dépolitisée ou apathique, Oswaldo milite pour abaisser l’âge du droit de vote au fédéral comme au provincial. Lui et une douzaine d’autres jeunes engagé.e.s de 12 à 19 ans ont déposé une contestation officielle de la Loi électorale du Canada devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario. Le groupe soutient que cette loi est inconstitutionnelle, étant donné les articles 3 et 15 de la Charte canadienne des droits et libertés.
L’article 3 stipule que tout citoyen canadien a le droit de participer aux élections provinciales et fédérales, tandis que l’article 15 mentionne explicitement que tou.te.s les citoyen.ne.s canadien.ne.s doivent être considéré.e.s de façon égale devant la loi, et ce, sans discrimination basée sur l’âge.
Leur argumentaire tient la route, selon les organismes Justice for Children and Youth et le David Asper Centre for Constitutional Rights, qui leur ont fourni gratuitement les ressources juridiques nécessaires au dépôt de leur contestation.
En attendant que celle-ci suive son cours, Oswaldo profite de chaque occasion pour faire entendre sa voix et celle de sa génération.
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Krishan, Raphaëlle et Oswaldo ont tous les trois participé à la Marche Monde d’Oxfam-Québec, festival solidaire ouvert aux jeunes de 12 à 30 ans qui se déroulait au parc La Fontaine le 6 mai dernier.
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