Les chansons country sont toutes tristes. Pourquoi ?
Quand URBANIA m’a approché avec pour mandat d’élucider ce mystère, j’ai eu un doute. Pas à savoir si j’allais accepter la mission — ça, c’était très clair. Plutôt à savoir si j’étais d’accord avec cette affirmation. Réponse : non.
J’ai commencé à collectionner les cassettes de musique country il y a 20 ans. Je travaillais comme sondeur téléphonique, un emploi simple mais quand même difficile (surtout quand t’es pas habitué de travailler). Je les achetais à L’Échange, sur Mont-Royal, récompense quotidienne après mon dur labeur. Au début, j’aimais le côté psychotronique de titres magnifiques tels Ton enfant n’est pas le mien, J’bois, j’danse, Mexicains des prairies et autres Je finirai en prison. Mais je suis rapidement devenu accro aux mélodies superbes, aux voix harmonieuses et/ou nasillardes, aux fleurs de poésie parsemant ce champ si fertile au Québec. Je possède maintenant une tonne de cassettes, de lasers et de vinyles québécois et américains — et certainement pas seulement des chansons tristes. D’ailleurs, l’idée de décrire ainsi ce style de musique ne m’aurait jamais effleuré l’esprit. Hmmm…
They’re just doing hip-hop for people who are afraid of black people.
J’ai décidé de demander l’avis d’un expert-chantant d’ici : Li’l Andy, qui se décrit lui-même comme un songwriter and cowboy poet et qui coanime une émission de radio dédiée au country classique sur les ondes de CKUT. Est-ce que toutes les chansons country sont tristes ?
« Non, pas du tout. En fait, au début du genre, elles portaient en grande partie sur la tristesse, mais maintenant, elles sont surtout axées sur le party. Pour moi, la musique country fait sans cesse des allers-retours entre le samedi soir — quand les gens sortent et s’amusent — et le dimanche matin, lorsque ces mêmes personnes regrettent ce qu’elles ont fait la veille ! »
Selon lui, cette opposition est encore plus vraie depuis les années 1980 dans le country commercial.
Une opinion que partage Steve Earle, auteur renommé et interprète outlaw américain, qui décrivait récemment le country moderne ainsi :
« The best stuff coming out of Nashville is all by women […]. The guys just wanna sing about getting fucked up. They’re just doing hip-hop for people who are afraid of black people. ».
(Je vous laisse traduire.)
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