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Travailler en santé et en services sociaux : quand région rime avec action!
URBANIA et le gouvernement du Québec s’associent pour vous faire découvrir à quoi pourrait ressembler votre vie si vous faisiez le choix de vivre en région tout en exerçant un métier de la santé et des services sociaux.
Les métiers en lien avec la santé et les services sociaux qui nous viennent spontanément en tête sont souvent la profession d’infirmière ou la médecine. Pourtant, il en existe une panoplie d’autres dont on ne soupçonne souvent même pas l’existence! Qui plus est, la taille des équipes, le genre de tâches à accomplir et même le style de vie qui s’offre à nous varie grandement en fonction de la région où l’on décide d’exercer.
Permettez-moi de vous emmener loin des tours de bureaux pour découvrir le quotidien de trois personnes qui ont choisi de pratiquer sur le terrain, à des kilomètres de la métropole.
Sandra Ouellet, perfusionniste, a choisi l’Estrie
Non, Sandra Ouellet n’est pas percussionniste. Au lieu de taper sur un tambour, elle suit le rythme effréné des chirurgies où elle doit fournir une aide technique aux chirurgiens et aux anesthésistes. « Pour être une bonne perfusionniste, il ne faut pas avoir peur des défis », dit-elle.
Et ça fait quoi, au juste, une perfusionniste?
« En gros, je suis la gardienne du cœur et des poumons », explique-t-elle.
Dans le domaine, l’équipement change souvent, les vieux appareils cédant vite leur place à de nouveaux modèles de pointe : il faut donc se tenir à jour et aimer la nouveauté. Et cela tombe bien puisque Sandra avoue elle-même être une grande adepte des technologies, Apple Watch au poignet à l’appui.
Dans une salle d’opération, tous les sens de Sandra sont stimulés. Tout en veillant sur la température du cœur de son patient, qui doit tantôt être refroidi et tantôt être réchauffé, elle demeure à l’affût des demandes de ses collègues afin de procéder à la bonne manœuvre, au bon moment.
Cette constante stimulation intellectuelle et multisensorielle est l’un des aspects du métier qu’elle préfère. Ça, et le rush d’adrénaline. C’est alors qu’elle travaillait comme inhalothérapeute que ses collègues lui ont dit qu’elle ferait une bonne perfusionniste en raison de sa grande tolérance au stress. Il n’en fallait pas plus pour que Sandra prenne la route de Toronto pour y suivre une formation, car, à l’époque, explique-t-elle, aucune formation du genre n’était donnée au Québec.
Adepte des métaphores, Sandra voit son métier comme celui d’une pilote d’avion. Son but? Amener le patient du point A au point Z, jusqu’à la piste d’atterrissage. Elle aime prendre part à l’action, du début à la fin. « Parfois, une infirmière ne verra un patient qu’à un moment donné de son parcours de soins. Moi, je le vois à toutes les étapes et je peux compléter ce cycle. Ça me donne le sens du travail accompli. En plus, je sais qu’après son opération, il ira mieux qu’au moment de son arrivée à l’hôpital. »
Sandra a travaillé 25 ans au Centre de cardiologie de Montréal avant de s’installer en Estrie, récemment. Après une grosse journée mouvementée au travail, le sommet du mont Orford, qu’elle voit de sa fenêtre, l’apaise. Elle est très heureuse d’avoir délaissé les cônes orange pour une vue on ne peut plus bucolique.
Solange Rousseau, préposée au retraitement des dispositifs médicaux sur la Côte-Nord
Quand on entend le mot « préposé.e », on pense souvent aux préposé.e.s aux bénéficiaires dans les CHSLD, mais avez-vous déjà entendu parler des préposé.e.s au retraitement des dispositifs médicaux (PRDM)? Moi non plus, avant la semaine dernière. D’ailleurs, même Solange Rousseau, qui pratique aujourd’hui ce métier, en ignorait l’existence avant de se faire offrir une formation à l’hôpital où elle travaillait!
C’est quoi, un.e PRDM?
De nombreux instruments médicaux sont utilisés et manipulés chaque jour en milieu de soins. Le rôle d’un.e préposé.e au retraitement des dispositifs médicaux est de récupérer le matériel qui a été en contact avec le patient, de le nettoyer et de le stériliser pour qu’il soit prêt pour le prochain patient.
C’est une volonté de changement jumelée à un heureux hasard qui a mené Solange à pratiquer ce métier. Après avoir été serveuse pendant 18 ans, elle a commencé à travailler à l’hôpital. D’abord en cuisine, puis à la buanderie et à l’entretien ménager. De fil en aiguille, des collègues, qui avaient constaté son efficacité, lui ont suggéré de se former à cet emploi dont elle ignorait l’existence.
« Je suis tombée en amour avec ce métier-là, j’en rêvais la nuit », me raconte-t-elle en visioconférence. Elle affirme qu’elle « a tellement eu la piqûre » qu’elle a ensuite suivi une formation plus poussée de 10 mois à Lévis et obtenu une attestation d’ études collégiales.
Et qu’est-ce qui l’allume, dans tout ça? Solange aime le fait que son travail a un impact concret : « C’est valorisant de savoir que ça fait la différence. » Ses services étant requis dans plusieurs secteurs, dont le bloc opératoire et le service des polytraumatisés, elle n’a jamais le temps de s’ennuyer.
La résidente de Baie-Comeau apprécie le milieu dans lequel elle évolue : « Les équipes sont plus petites, ça permet de tisser plus facilement des liens. » À un ou une jeune qui hésiterait encore à faire le saut en région, Solange souligne que dans son coin « il n’y a ni trafic ni stress de la ville », mais qu’en revanche il y a de nombreux plans d’eau et activités extérieures à faire, comme la chasse et la pêche : avis aux intéressé.e.s.
Carl Laporte, éducateur spécialisé à Drummondville
Carl Laporte est originaire de la région de Drummondville et il ne se verrait pas vivre ailleurs. Quand il a commencé à travailler au centre de répit Normand-Léveillé, auprès d’une clientèle autiste et ayant une déficience intellectuelle, il n’était pas encore fixé sur le métier qu’il souhaitait exercer, plus tard. C’est quand un autre employé lui a dit qu’il était possible de faire de son occupation une carrière que le déclic s’est fait.
À l’école secondaire, Carl étudiait dans un programme international où la majorité des élèves s’orientaient vers des études supérieures, comme le droit ou la médecine, plutôt que vers une formation technique, dans un cégep. Aujourd’hui, il ne regrette pas son choix. Il a même fait un certificat en intervention psychosociale à Trois-Rivières pour parfaire ses connaissances.
« Je travaille avec une clientèle vulnérable dont les besoins sont souvent mal compris. Certaines personnes peuvent avoir de graves troubles de comportement et en venir à lancer une chaise par la fenêtre », donne-t-il comme exemple. « C’est une clientèle qui n’a pas toujours les mots nécessaires pour communiquer ses émotions. » Pour Carl, l’enjeu est de comprendre ce qui se cache derrière cse gestes. Il aide les familles et les autres membres du personnel de la santé à comprendre les personnes dont il s’occupe. Il peut ainsi trouver les solutions les mieux adaptées à leurs besoins.
Il admet que ce type d’environnement « peut faire peur à certaines personnes, mais quand tu réalises à quel point ce sont des gens ordinaires qui ont leur propre caractère, c’est tellement fascinant de découvrir leur personnalité ».
D’ailleurs, le jeune homme en profite pour me raconter la fois où il a constaté avec étonnement qu’une jeune femme ayant une déficience modérée s’amusait à imiter ses tics. « Je lui ai dit : “Es-tu en train de me niaiser?” Elle est partie à rire! C’est plaisant de découvrir leur sens de l’humour. » Comme quoi, une bonne dose d’autodérision n’est pas de trop dans ce métier.
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Pour en savoir plus sur les multiples avenues qui s’ouvrent à vous dans le domaine de la santé et des services, sociaux, visitez Québec.ca/carrièresensanté.