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Travail de VJ: combiner son et mouvement

Entrevue avec Benoît Piccolini, VJ et grand mélomane.

Par
Maude Carmel
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À la fois VJ, réalisateur et créateur de motion design, Benoît Piccolini a commencé ses études en design produit en France, avant de dériver vers l’animation. Amateur de contrastes et de petits détails, il n’a pas attendu avant de collaborer avec plusieurs clients importants, dont le Cirque du Soleil et Radio Canada. Mais avant tout, Benoît est surtout un grand mélomane dont le travail visuel passe surtout, étonnament, par le son. Portrait d’un créateur de sensations.

Qu’est-ce qui t’a tant fait aimer la rencontre entre l’image et le son?
C’est pas mal les vidéoclips, dans les années 90, qui me fascinaient. C’était une période où les clips de musique commençaient vraiment à être perçus comme des oeuvres d’art. J’avais alors 18 ans et, complètement émerveillé, j’ai eu envie de faire ça dans ma vie, allier images et son!

Y a-t-il des artistes, ou des réalisateurs de clips, qui t’ont inspiré plus que d’autres?
Tout à fait! Chris Cunningham, Michel Gondry ou Spike Jones, tous des réalisateurs de clips musicaux. Ça m’a vraiment poursuivi pendant mon adolescence, et c’est ce qui m’a amené à apprécier une plus grande variété de styles de musique, et à m’intéresser aux événements artistique et visuel ( musée, performance, etc..), qui continuent encore aujourd’hui à m’inspirer.

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(1999)- All is full of love, Bjork, réalisé par Chris Cunningham

(2003) Let Forever Be, The Chemical Brothers, réalisé par Michel Gondry

Ces styles ont beau être parfois un peu singuliers, on retrouve très peu d’animations comme tu le fais. Qu’est-ce qui t’a amené à toucher au « mouvement psychédélique », ou carrément au dessin animé ?
J’ai toujours fait partie de la scène électronique, des raves, j’ai même été aussi DJ donc ça allait de soi que mes inspirations soient un peu issues de ce domaine. Mais je suis aussi fan de hip hop, de tout ce qui est un peu expérimental ou émergent. J’ai une sensibilité au « beat», et on m’a toujours dit « le son, c’est le mouvement » alors dans la musique rythmée, disons qu’il y en a, du mouvement! Il faut aussi ajouter que j’écoute beaucoup d’anime japonais. C’est sûr que ça m’influence dans ma démarche et mes idées! Un peu comme ça :

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Et de quelle façon débutes-tu la création d’un vidéo, comment se déroule ton processus?
La plupart du temps c’est en écoutant un morceau de musique que des images apparaissent dans ma tête. Ensuite, pour créer mes premières figures, je pars souvent de zéro, je m’inspire de sensations issues de drops musicaux, d’émotions, et même qu’en ce moment, pour un de mes projets actuels, je travaille beaucoup à partir d’images de la nature! Mais je pourrais dire que comme artiste, je suis beaucoup plus
sur le son que sur le détail de l’image.

J’ai remarqué que la plupart de tes vidéos étaient en noir et blanc, est-ce un choix artistique, professionnel?
Dur à dire, parce que j’ai étudié dans la couleur! Mais, j’ai remarqué qu’au niveau VJing, quand je joue live, le noir et blanc créent un effet très fort, car ce sont les contrastes les plus intenses. Et ça crée des types d’images plus flexibles, parce que je peux facilement les inverser, et ça donne quelque chose de très particulier. J’aime beaucoup jouer avec la lumière versus la nuit.

Quels sont les projets qui prennent le plus de place dans ta pratique?
J’ai de plus en plus de demandes de VJ, de soirées où je fais le contenu visuel et la scénographie, donc je fais beaucoup d’événementiel je dirais! Et j’essaie de développer davantage mon Instagram, qui est une plateforme vraiment intéressante, ça aide à avoir de la visibilité. J’aime aussi identifier l’artiste musical sur ce que je crée, ce qui, je l’espère souvent, peut amener à de belles collaborations! Parce qu’en tout et pour tout, moi ce que j’aime c’est travailler au service de l’art émergent, et faire des projets qui divertissent les gens!

Est-ce que Montréal est une ville intéressante pour une carrière de VJ?
Oui! La ville possède des événements qui permettent à notre discipline d’évoluer. Par exemple, il y a l’Igloofest qui nous représente bien, mais je dirais qu’outre cela, la plupart du temps, quand tu es VJ, tu passes pas mal après le DJ, côté visibilité. L’événement de rêve pour le VJ, c’est surtout MUTEK, le festival de musique électronique et de créativité numérique qui visite Montréal chaque année depuis l’an 2000. On nous accorde beaucoup de place!

(Psssst : Ne manquez pas le festival, qui se tiendra cette année du 22 au 26 août! Benoît joue le 26 dans le dôme de la SAT!)

Avec quel DJ ou artiste rêverais-tu de travailler?
Je suis vraiment fan du label Fractal Fantasy!
Et sinon j’adore le son de l’artiste Madlib
Finalement, j’adorerais travailler avec le Dj Alix Perez, dont le son est très facile à mettre en images.

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Mais moi tant que la musique me parle, qu’elle a une émotion, peu importe le style, ça m’intéresse!

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