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Transformer un autobus en studio : Le Mixbus au Festif!

Suivez les aventures du Mixbus Studio sur la route des festivals.

Par
Isabelle Langlois
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J’adore les anniversaires comme une enfant de 8 ans qui reçoit un gâteau de la Reine des neiges, se saoule au sucre et s’endort dans ses cadeaux. Donc, j’étais particulièrement heureuse de pouvoir vivre cette même essence dans un événement à grande échelle. Le Festif! de Baie-Saint-Paul fêtait ses 10 ans ce weekend et je me doutais que l’organisation n’allait pas lésiner sur le glaçage.

Il faut comprendre que la nature même du festival réside dans sa générosité envers le public. Le Festif! veut vraiment, mais vraiment que tu passes la plus belle fin de semaine de ta vie, quitte à te vider le réservoir de dopamine pour le reste de l’année. Pour réussir son mandat, tout est possible comme de nombreuses prestations bonus un peu partout dans la ville, des popups de nourriture gratuite ou une fanfare qui débarque de nulle part avec l’énergie d’une garderie high sur les Mr. Freeze.

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Les surprises sont annoncées sur l’application du festival dont la clochette de notifications te conditionne à la Pavlov. Ding — « Rendez-vous à l’église pour qu’un curé te fasse un tatouage temporaire qui te permet de rentrer dans une salle de spectacle clandestine avec open bar », WTF.

La scène flottante image ma nouvelle définition d’épique. On y distribuait même des sandwichs au saumon en kayak.

Jacob et moi nous nous sommes amusé à élaborer un pool des artistes surprises potentiels : Jean Leloup dans un arbre qui imite les oiseaux? Marie-Chantal Toupin qui te sort en ville pour un show réservé aux filles? Nous n’avons pas gagné nos paris, mais qui aurait pu deviner Marjo qui rock sur une voiture ou Kevin Parent dans la cour d’une madame à peine plus grande qu’un condo à Montréal? Pour ce dernier concert d’ailleurs, j’ai reçu l’information alors que je me baignais dans la rivière qui longe le centre-ville.

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Un festivalier interpellé par la chanson « Je lâche pas » de Marjo

Par conséquent, j’ai entonné Seigneur de mon Gaspésien préféré en bikini humide. L’originalité du Festif fait que ces situations improbables s’accumulent tout au long du weekend. J’avoue avoir pissé dans l’eau pendant que Jérôme 50 ne jouait sur rien de moins qu’une scène flottante. Je me suis agglutinée dans un autobus de ville pour Robert Nelson à deux heures du matin. Puis, j’ai dormi un peu dans l’herbe d’un champ, bercée par la musique de Philippe B à l’aube le dimanche. On est loin de la formule de concert « accotée à une barrière de métal qui te rentre dans les côtes pendant trois heures debout au gros soleil pour voir une vedette éphémère américaine ».

Sur ce point, il y a tout de même une scène principale où se déroule le gros de la programmation. Cette année, j’ai pu m’époumoner sur Gogol Bordello, me déboiter une hanche avec Chromeo et réaliser que je connais par cœur toutes les chansons des Trois Accords de 2003 à aujourd’hui (bien que j’ai de la misère à me rappeler un élément du tableau périodique sans rictus de face).

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Ma nouvelle fascination pour les glandes sudoripares d’Alex Burger

Afin de plaire à tout le monde, les stages secondaires offrent une pluralité de choix musicaux de la pianiste Alexandra Stréliski dans un jardin fancy à Ariane Moffat sur le quai. Je souligne les spectacles de fins de soirées au garage du curé qui brassait en petit Jésus. Pour donner un exemple, le chanteur de Caravane a fait du bodysurfing debout en marchant dans la foule. Je vous jure, il chantait « Le ciel va briller et mes enfants vont brûler » en même temps.

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Les épaules, un refuge pour les fesses festivalières

Mon horaire du weekend ne m’a pas permis de tout voir parce que j’avais des obligations avec le Mixbus Studio. Nous étions positionnés à la scène du Village Go-Van, un énorme rassemblement de chilleux comme nous qui vivent dans des véhicules à 4 roues. Chaque soir, le feu de camp devait accueillir un show surprise. La prestation acoustique idéalisée à la base s’est cependant rapidement transformée en spectacle complet. À tel point que face à la centaine de festivaliers de plus qui se présentaient, Geoffroy nous a entre autres emprunté guitare, synthétiseur, ampli et pédales… un peu plus, il nous prenait aussi une jambe.

Quand tu veux vraiment voir un show

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Avec le Mixbus, nous avons profité des fêtards pour nousamuser pas mal. Hologramme a mixé sur le toit, on a attiré le groupe de punk féministe Nobro à jouer une chanson pour teaser leur spectacle, Safia Nolin nous a offert une composition intime et même Jacob a fait un set de son projet Shiv Dev en fin de nuit. Autour de ce feu, il n’y avait pas de limite au jam. Québec Redneck Bluegrass Project est même passé enflammer ce qui restait des braises par leurs compositions.

Safia Nolin qui chill dans le bus

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Je ne sais pas si c’est en raison de la réputation du festival, de sa programmation paritaire et accessible à tous les portefeuilles ou à cause du beau temps, mais il y avait une foule monstre partout. Au nombre de personnes qui se sont pointées à Baie-St-Paul, on peut penser que la ville allait se métamorphoser en gros dépotoir puant. J’ai appris cependant que l’organisation fait tout pour viser le 20 % de déchet seulement, et ce, en embauchant même des personnes pour trier les ordures chaque jour afin de bien réaliser les étapes de récupération et compostage. Non, mais bravo. C’est dans ce souci du dépassement que le Festif! se positionne comme un festival marquant. À l’école du party, je leur donnerais un A+.

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Le Festif! s’est même commandé un super beau arc-en-ciel pour nos Instagram

Je suis bien heureuse de repartir sur la route des festivals pour le Frimat à Val-d’Or dès mercredi parce qu’après un weekend aussi survolté, je m’imaginerais mal devoir retourner à une routine tranquille. Le Festif! doit donner le blues à bien des fonctionnaires (hihihi)!