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La semaine passée, je vous parlais du Québec et de ses idoles. Par souci de facilité et, bien sûr, dans le but d’être percutant, j’avais pris comme exemples deux figures de l’heure, GSP et GND. Je n’aurais pas dû.
Ça vous a tout mêlé. Vous avez cru que je voulais remplacer le premier par le second. Vous avez ressorti Victoriaville, les carrés rouges, l’entraînement de spartiate, la volonté de gagner,… Alors que je voulais simplement qu’on se pose ensemble la question sur la place qu’on donne aux vedettes dans nos médias et les valeurs (oh le gros mot) que cela peut, ou pas, transmettre. Je le faisais en utilisant des exemples simples pour me faire comprendre. Ça n’a pas marché.
En 2013, on ne touche pas à Georges St-Pierre, pas plus qu’en 1993 on ne touchait à Ginette Reno ou en 1988 on ne touchait à Passe-Partout*. That’s it.
Si vous soulevez le début d’un soupçon de questionnement sur la sacro-sainte vedette au Québec, et quand je dis « vedette » ça va de Marie Mai à David Desharnais en passant par Cintia et Kaled*, une armée de supporters et un bataillon de fans en délire vous remet à votre place. Sans sommation et sans question.
Aujourd’hui, je remets le sujet sur la table et j’en remets une couche. Ça passe toujours mieux quand on beurre épais.
Dans un monde où l’on se déchire pour un foulard, où la banlieue coupe les ponts avec la ville, où un match de hockey a plus d’attention qu’une élection, où les facéties d’un maire font plus jaser que ses politiques, où 50 % de la population flirte avec l’analphabétisme fonctionnel et où un peu de neige mêlée de pluie se transforme en tempête du siècle, j’aimerais tant qu’on prenne le temps de regarder où nous en sommes pour comprendre où nous allons.
Mais on dirait que c’est trop en demander. On préfère le “je-me-moi” au présent que le “nous, vous, ils” au futur.
Remarquez qu’à force de regarder son nombril, on finit par ne pas voir plus loin que le bout de son nez.
Bon, OK d’abord, on ne touche pas aux idoles. Parfait. Mais est-ce qu’on pourrait essayer de faire un peu de place aux autres? À ceux qui ne sont pas (encore) des idoles? À ceux qui pourraient être des exemples si on en parlait un peu plus souvent? Tous ces Québécois et toutes ces Québécoises doués qui réussissent avec brio dans leurs disciplines, qui ont une reconnaissance mondiale, mais qui n’ont droit qu’à de sporadiques entrefilets dans nos médias locaux?
Vous voudriez des noms? Des gens dignes d’admiration, des personnes exemplaires qui nous donnent envie de nous dépasser, des génies innovateurs, des citoyens engagés, des personnages socialement impliqués qui sont en train de changer le monde… il y en a plein. Mais je ne les connais pas encore, parce que Tout Le Monde en Parle préfère mettre ses projecteurs sur des types comme Gab Roy.
* Remarquez qu’ici et là ce ne sont aussi que des « exemples ».
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