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Compiler un top 15 des génériques d’émissions jeunesse diffusées (ou rediffusées) entre le début des années 1980 et la fin des années 1990 au Québec s’avère un défi de taille. Ce sont des séries qui nous ont marqué, avec des intrigues riches et des personnages mémorables qui ont façonné notre imaginaire collectif. Vous vous rappelez de la glorieuse époque de Canal Famille, cette chaîne créée en 1988 et qui a fait place à VRAK en 2001?
Des génériques marquants, entraînants et dont les paroles restent dans la tête pendant longtemps.
Dès les premières notes de musique du générique d’une émission qu’on aimait, un frisson d’anticipation parcourait notre colonne vertébrale et nous nous préparions à de nouvelles aventures. Ces chansons, d’ailleurs, se sont immiscées dans notre subconscient, au point où les paroles sont restées gravées au plus profond de nous. Tentez l’expérience et revivez le tout: on se rappelle des paroles après toutes ces années!
Évidemment, il a fallu faire un choix parmi grand nombre d’émissions et celui-ci demeure hautement subjectif, car de nombreux autres titres auraient pu figurer sur cette liste. J’ai donc choisi des génériques marquants, entraînants et dont les paroles restent dans la tête pendant longtemps (donc on laisse de côté les génériques instrumentaux). Les milléniaux et les xéniaux, ceci est pour vous!
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15. Boumbo
Boumbo, c’est une voiture jaune qui aime les fleurs et qui recherche ses parents. En voyant le générique, on constate qu’elle sort d’un œuf. Ses parents sont donc ovipares. C ’est un indice sur sa filiation, mais également une information précieuse sur la manière dont sont conçues les voitures! Boumbo est accompagnée dans sa quête d’un jeune garçon, Ken, auquel ressemblera étrangement Ash Ketchum de Pokémon! En outre, la chanson du générique pourrait jouer en boucle dans un cours de spinning.
14. Rahan
«Rahan, l’enfant des âges farouches; Rahan plus vite que le vent; plus fort que toutes les vagues de l’océan; Toujours plus loin Rahan». La chanson se situe quelque part au carrefour entre la musique disco de Claude François – qui a d’ailleurs une chevelure similaire à celle de Rahan – et Devo. Seul survivant de son clan, il part à l’aventure et affronte maints périls. Mais on sait pourquoi Rahan combat un t-rex à la préhistoire? C’est une série créationniste?
13. Pokémon
«Pokémon, attrapez-les tous!» On tend à l’oublier, mais Ash, Pikachu et compagnie sont apparus sur nos écrans à la fin des années 1990. La chanson thème originale a fait fureur. J’aurais aussi pu choisir un extrait du toujours divertissant poké-rap présenté en fin d’épisode. C’était la belle époque où c’était encore pensable d’apprendre le nom des pokémon, avant qu’il y en ait 3 millions avec des formes vraiment curieuses, comme un porte-clés (Klefki) ou un cornet de crème glacée (Vanillish).
12. Les Schtroumpfs
Avant d’être un film en 3D, c’était une bande dessinée, puis un dessin animé. Les Schtroumpfs – ces petits êtres bleu qui sont toujours heureux, comme nous l’apprend le générique – sont amateurs de salsepareille et constamment recherchés par le sorcier Gargamel et son chat Azraël. Avec leurs couleurs vives et leurs stéréotypes, les Schtroumpfs continuent de fasciner de nos jours et d’alimenter les discussions. La chanson originale est chantée par Dorothée.
11. Sous le signe des Mousquetaires
«Avec nous, venez croiser le fer; les méchants vont mordre la poussière; sous le siiiiigne des mousquetaires, on est tous des frères». Encore une chanson des plus entraînantes avec un refrain gagnant. Cette série – énième adaptation du roman d’Alexandre Dumas – a été diffusée à Radio-Canada au début des années 1990. Intéressant changement: dans le dessin animé, Aramis, avec son furieux toupet, est en réalité une femme qui se travestit.
10. Le Petit Castor
Avec ses images psych édéliques, ce générique provoque une sorte de transe. Comme la série japonaise a d’abord été diffusée en 1975, il y a bien un peu de l’esprit de l’époque dans les images. Il faudra attendre quelques années avant que la série ne parvienne jusqu’au Québec et que tout le monde puisse chanter joyeusement: «C’est l’histoire du petit castor, le plus petit mais le plus fort». Comment ne pas être séduit alors que dès les premières images du générique, ledit castor descend du ciel sur un cheval ailé. La grande classe! On se rappellera peut-être de Yelo Molo qui avait repris le thème mythique du Petit Castor en 2001.
9. Sur la rue Tabaga
Non seulement le titre de cette émission est un élégant et habile jeu de mot, mais tout le générique constitue une toune de KARAOKE! Encore plus facile de se rappeler des paroles tout en apprenant l’orthographe des mots. On y présente tous les habitants de la fameuse rue au nom de légume racine. Vous rappelez-vous de Marie-Thérèse Fortin dans le rôle de Mlle Débarbouillette, l’esthéticienne?
8. La Bande à Picsou
J’adore La Bande à Picsou. Son générique d’ouverture ouvre la porte à tant de possibilités d’émerveillement. «C’est le plus grand boss de toute la ville, Picsou, Picsou; C’est l’plus puissant de tout Canardville, Picsou, Picsou; Il vaut des milliards, en or, en dollars!». À bien y penser, on passe toute la chanson à décrire sa fortune. Vive le capitalisme aviaire. Heureusement que ses neveux intrépides sont là pour élucider les mystères pendant que leur oncle plonge dans ses pièces d’or comme s’il s’agissait d’une piscine.
7. Maya l’abeille
Cette série est une adaptation d’un roman allemand de 1912. Juste pour entendre la version québécoise chantée par Nathalie Simard (qui avait aussi chanté Tao Tao), cette chanson vaut le détour ! Un vent de fraîcheur assuré: «Cette petite abeille porte le nom de Mayaaaaaa, petite oui mais espiègle Mayaaaaaa». La pauvre Maya, à l’instar de Démétan ou de Rémi, ne l’a pas facile! La chanson d’ouverture nous laisse croire que tout est beau, dans un monde plein de soleil et de pollen, mais la réalité est pas mal plus crue. Si jamais vous voyagez en Belgique, sachez qu’un parc d’attraction thématique a ouvert ses portes en 2011: Mayaland!
6. Rémi sans famille
Un des dessins animés les plus tragiques qui soient. Décidément, les japonais ont le don de nous tirer des larmes. TOUT VA MAL TOUT LE TEMPS POUR LE PAUVRE RÉMI. Non seulement il est orphelin et saltimbanque, mais pratiquement TOUS ses amis meurent. Zerbino, Dolce et Joli-Coeur, vous vous en souvenez? Pas la station de métro, là. Paradoxalement, la chanson est super entraînante et joyeuse. Non Rémi, tu ne te ballades plus avec tous tes amis à la fin et c’est bien triste, mais quelle belle série!
5. Touftoufs et Polluards
Mais quelle belle fable écologique! Même si la prémisse est un peu simpliste, avec les pollueurs d’un côté et ceux qui aiment la beauté de la nature de l’autre, c’est un éternel combat. C’est comme Trump vs le reste du monde. Le générique est parfait et présente les deux côtés de la médaille, l’enjeu de la série et tous ses personnages, dont ses trois méchants atypiques. En plus, le touftouf bleu dont le nom m’échappe (Sprintos?) brise le 4e mur en pointant les spectateurs. Moi, ça m’interpelle! Le tout, avec un rythme entraînant sur un air d’été qui a un je-ne-sais-quoi des Beach Boys, parsemé de rimes recherchées: «C’est l’eau, le soleil et le vent, qui font marcher nos instruments; avouez que c’est amusant; et c’est propre en même temps!» Y a une belle leçon à retenir ici, les jeunes!
4. Le Club des 100 Watts
«La terre va sauter, ses heures sont comptées, attendez-vous que le monde éclate pour vous brancher?» Avec ses paroles apocalyptiques, le générique de fin, qui aurait pu être une chanson d’Offenbach dans une autre dimension, possède des parallèles écologiques avec Touftoufs et Polluards et tend une perche à la jeunesse pour sauver le monde! Toute une génération se rappellera des rythmes rock de la célèbre chanson Allume tes 100 watts, chantée par Alain Couture et un groupe de jeunes dont le look est devenu hipster aujourd’hui. Moi, j’avais ces lunettes-là à 9 ans et c’était bien suffisant! Attention: cette chanson, comme l’émission, est interdite aux adultes! La qualité de la vidéo nous rappelle les occasionnels problèmes de tracking provoqués par le magnétoscope. Ça c’est rétro, comme Radio-Québec!
3. Les Intrépides
«J’suis Tom! Et moi Julie! C’est nous Les Intrépides! Si tu as des soucis, besoin d’un ami, il suffit d’un appel, pour que tout devienne limpide, avec Les Intrépides!». Deux jeunes, demi-frère et demi-sœur, qui ont une émission de radio clandestine et qui résolvent des crimes, c’est assez palpitant! Cette coproduction ambitieuse et dynamique entre la France et le Canada, qui réunit Laurent Deutsch et Jessica Barker, a été filmée tour à tour dans les deux pays.
2. Les Amis Ratons
C’est tellement catchy! Le générique d’ouverture était uniquement instrumental, mais beaucoup de dessins animés de l’époque possédaient à la fois un thème d’ouverture et de clôture. Celui des amis ratons – parfait en soi – pourrait très bien être remixé et devenir le nouveau hit de l’été! Rien que pour la phrase «C-c-c-court vers nous, loin de tout ce qui t’obsède», cette chanson vaut la peine d’être écoutée en boucle. On dirait une chanson inédite de Johanne Blouin, mais c’est en réalité de Jano Bergeron et c’est génial!
1. Les Mystérieuses Cités d’or
«Aaaaaaaaahhhhhh aah aah aah aaahh! Esteban, Zia, Tao les Cités d’or!» Quel périple, que d’aventures au cœur des pays inca et maya. L’enfant-soleil quitte Barcelone vers le nouveau monde où il se lie d’amitié avec deux autres enfants exceptionnels, à la recherche des Cités d’or. Aux côtés des ambivalents Mendoza, Pedro et Sancho, ils découvrent l’Amérique et ses peuples. Même si on doute de la pertinence des Olmèques extra-terrestres vers la fin de la saison 1, c’est une série très bien ficelée et dont la chanson a traversé les époques sans prendre une ride. D’ailleurs, une suite pour les plus jeunes a été diffusée récemment.
Tant d’autres possibilités auraient pu être ajoutées : Passe-Partout, Tic et Tac : Rangers du risque, Minifée, Bibi et Geneviève, La bande à Ovide, Enfanforme, Les aventures de Teddy Ruxpin… Et vous, quelles chansons de génériques d’émissions jeunesse de l’époque vous ont marqués?
Pour lire un autre texte de Maxime Labrecque: «GLOW : lutte, spandex et femmes fortes».