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L’illustre auteure américaine Toni Morrison s’est éteinte hier, à l’âge de 88 ans. Chloe Ardelia Wofford, de son vrai nom, a publié 11 romans, a remporté une foule de prix dont le prestigieux Pulitzer (1988), le American Book Award (1988) et le Nobel, qui lui fut décerné pour l’ensemble de sa carrière en 1993.
Bien que Morrison ait été hyper connue et respectée chez nos voisins du sud, elle n’aura jamais pu jouir de la même popularité ici. Ses romans étaient difficiles à traduire et traitaient majoritairement de problématiques raciales qui, à l’époque, n’étaient pas au coeur du discours culturel comme elles le sont aujourd’hui.
Il n’est cependant jamais trop tard pour replonger dans nos classiques et malgré son décès, c’est aujourd’hui plus important et pertinent que jamais de lire Toni Morrison. C’est l’été, vous avez peut-être des vacances à l’horizon ou des après-midi de fin de semaine à lire sur le balcon avec un p’tit drink alors le timing est parfait. Par où commencer? Laissez-moi vous aider avec ça.
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The Bluest Eye (1970)
The Bluest Eye est le premier roman de Toni Morrison. Il raconte, entre autres, l’histoire de Pecola Breedlove, une jeune fille noire se faisant constamment dire qu’elle est laide par les gens du voisinage, mais qui souhaitait avoir les yeux bleus comme sa poupée.
Le roman touche une foule de sujets complexes qui sont encore d’actualité aujourd’hui: les standards de beauté, le racisme systémique, le rapport à la culture, etc. The Bluest Eye compte beaucoup de personnages, mais il s’agit d’un des romans de Morrison les plus accessibles.
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Song of Solomon (1977)
Song of Solomon est la première oeuvre de Morrison à remporter des prix, dont le prestigieux National Book Critics Circle Award. Le livre raconte l’histoire de Macon Dead III, un homme noir vivant au Michigan entre les années 30 et 60, de l’âge de 4 ans jusqu’à sa mort.
C’est un roman d’apprentissage dans la même veine que Saul Bellow et John Irving, Song of Solomon se démarque par sa profonde mélancolie et sa courageuse exploration de l’identité noire. C’est un roman confrontant sans être moralisateur.
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Beloved (1987)
Il s’agit du roman qui aura valu à Toni Morrison le Pulitzer, le American Book Award et probablement sa renommée. Je vous avertis, c’est un roman relativement compliqué et déprimant à lire, mais je vous garantis que vous n’avez jamais rien lu de tel. Plus de 30 ans après sa publication, Beloved est encore un OVNI littéraire âprement débattu.
Pour faire une histoire courte (malgré que ce n’en est pas une), Beloved est l’histoire de Sethe et de sa fille Denver qui réussissent à fuir l’esclavage, pour se retrouver dans une maison hantée par sa fille aînée, décédée. Ils rencontrent une mystérieuse jeune femme nommée Beloved, en qui Sethe voit son enfant disparu. C’est une histoire de fantômes qui a plusieurs couches: la maison est hantée, Beloved représente la hantise de Sethe de ne pas avoir pu sauver sa fille et le spectre de l’esclavage ronge cette pauvre famille.
Je vous conseille de lire ces trois livres en ordre pour bien comprendre l’héritage de Toni Morrison, mais peu importe si vous décidez d’en lire un, trois ou son oeuvre entière… prenez le temps de la lire. Quand une artiste de la trempe de Mme Morrison décède, la responsabilité nous revient de garder son souvenir et son héritage en vie.
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