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Tirer la langue… et montrer le poing!

Où notre blogueur réagit notamment au fameux financement d’Ottawa qui favorise l’anglais...

Par
André Péloquin
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Décidément, le très honorable Stephen Harper est aussi un très sacripant de petit cachotier! Une semaine après la tenue du Forum mondial de la langue française, où notre incroyable Premier ministre y est allé d’un laconique « Aweille, langue française, osti, continue comme ça! » (je paraphrase, bien sûr), on apprenait hier des grands médias que son gouvernement vient de verser un peu plus de 4 M$ à 22 projets faisant la promotion des langues officielles du pays.

Le hic, bien sûr, c’est que 3,2 M$ de ce montant – soit un peu plus de 70 % de la somme – servira à financer des initiatives – basées à Montréal – qui font la promotion… de l’anglais. Soit l’équivalent de mettre le feu à un sac d’excréments devant la porte de francophones frileux. Stephen! Coquin, va!

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Évidemment, plusieurs regroupements se portant à la défense de la langue de Molière crient au scandale. Jean-Paul Perreault, d’Impératif français, a notamment dit au Journal de Montréal que « La langue anglaise n’est nullement menacée au Canada, et c’est celle-ci qui menace le français dans l’ensemble canadien ». Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français, a ajouté que « Les anglophones au pays ne peuvent être considérés comme une minorité! La vraie minorité c’est les francophones ». La palme de la citation incendiaire revient toutefois à mon préféré, James Moore, qui note, dans le communiqué annonçant la nouvelle, que « Les Canadiens ont confié un mandat clair à notre gouvernement; celui d’investir dans des projets qui font la promotion des langues officielles au pays. » Bref, les vrais responsables derrière cette décision douteuse (disons que 50-50 aurait été plus judicieux, voire 33 % entre l’anglais, le français et les langues amérindiennes), c’est nous!

Aparté: bien que la langue anglaise n’est pas vraiment en danger à Montréal, sa culture – elle – prenait un sacré coup en juin avec la mort – voire l’exécution – du Mirror qui suivait celle du Hour de quelques semaines. Bien que plusieurs blogues à la Midnight Poutine font la promotion de la culture anglo-montréalaise, le constat demeure particulièrement triste : à l’heure qu’il est, il n’y a plus d’hebdo alternatif gratuit qui circule dans une ville qui nous donnait récemment Wolf Parade et Arcade Fire. Oui, la langue anglophone est bien en bouche à Montréal, mais sa culture – ses poumons, quoi – est étouffée ces jours-ci et ça m’attriste.

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M’enfin, revenons à la déclaration de James Moore; son fameux « C’est vot’ faute, la, la, la, la, lèreuh! » (je paraphrase, bien sûr), j’aimerais tellement qu’en plus de tirer la langue, qu’on montre un poing… tenant un crayon lors des prochaines élections. Parce que, bien que le monde capote depuis que François Legault et Martine Desjardins se sont échangé quelques « tweets » (hé bo-boy! Bonjour l’exploit!), le taux de participation aux élections générales est en chute libre (57 % en 2008 – le taux le plus bas depuis 70 ans! -, 71 % en 2007, 70 % en 2003, 78 % en 1998…).

Avant de sauter aux « élections 2.0 », pouvons-nous – au moins – maîtriser les « 1.0 » – qui devraient se tenir au Québec le 4 septembre prochain – afin de montrer aux Harper, Moore, Charest et Marois de ce monde (bref à la gent politique d’un Océan à l’autre) que, mine de rien, on ne cautionnera plus de décisions douteuses liées de près – ou de très, très loin comme dans ce cas-ci – par notre laxisme? Come on, voter prendra un gros 15 minutes de votre journée; c’est moins long – et moins forçant – qu’un jogging, genre.

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Notre blogueur est aussi sur Twitter, mais ne correspond pas avec François Legault, ni Martine Desjardins. Si ça vous dit : twitter.com/andredesorel