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Thomas Gerbet: Pour qu’on arrête de se faire niaiser

Autoportrait du justicier de la vérité dont on a cruellement besoin.

Par
Thomas Gerbet
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Tsé, le reporter qui tweetait chaque jour la même question à Denis Coderre sur le nombre de billets de Formule E vendus? Tsé, celui qui a prouvé qu’on peut couvrir l’actualité internationale à l’aide d’un simple iPhone? Tsé, celui qui allie nouvelles technologies, autonomie et audace? C’est Thomas Gerbet. Et cette année, il s’attardera au fact-checking en politique.

Reporter multiplateforme pour Radio-Canada / 33 ans / Balance (L’équilibre, la justice… : un bon signe pour un journaliste. En plus, je m’appelle Thomas, je ne crois que ce que je vois.)

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Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds… le métier dont je n’avais jamais osé rêver. Plus jeune, en France, il me semblait tellement inaccessible que je ne l’envisageais même pas. Et puis, à 21 ans, j’ai immigré à Montréal et tout est devenu possible. Ici, la plogue n’est pas nécessaire. Là-bas, elle m’apparaît quasi indispensable, ne serait-ce que pour mettre un pied dans la porte.

Ma mission, c’est… d’être un chasseur d’histoires, un découvreur de nouvelles. En bref, je dois sortir des scoops d’intérêt public et raconter des histoires originales qui font réfléchir.

Mon plus grand défi, jusqu’à maintenant, aura été… de rattraper mon retard culturel. De tout réapprendre de l’histoire et de la politique d’ici. J’ai beaucoup avancé, mais il m’arrive encore de demander « c’est qui? » quand des Québécois connus meurent…

L’accomplissement dont je suis le plus fier, c’est… d’avoir été correspondant de Radio-Canada en Inde durant trois mois, l’an dernier. Je suis fier d’avoir représenté mon nouveau pays, mais aussi d’avoir réussi ce projet un peu fou : réaliser des reportages tout seul avec un iPhone. Le résultat a été bluffant. Beaucoup de gens n’ont pas vu la différence au Téléjournal.

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Pour l’année à venir, je veux… publier une « bombe », un gros sujet d’enquête, quelque chose de significatif. Pour y arriver, j’aurai besoin d’un peu de chance et surtout de la confiance de mes sources actuelles et de celles que je n’ai pas encore.

J’aime croire que… je vais contribuer à améliorer la société québécoise, canadienne. Ce pays a changé ma vie, alors je veux donner à mon tour. Ça passe par mettre le doigt sur des bobos que certains n’osent peut-être pas toucher. Par exemple, l’environnement est un dossier important que je m’efforce de couvrir. Et j’aimerais parler davantage d’éducation.

Aujourd’hui, les journalistes doivent… prouver plus que jamais leur utilité. Ça commence par arrêter de perdre du temps sur des niaiseries. Avec toutes les compressions qui ont touché les médias ces dernières années, on a malheureusement perdu beaucoup de journalistes. On est moins nombreux, alors il y a des dossiers qui prennent le bord ou qui sont couverts par une seule personne. Par contre, on manque rarement de plumes pour écrire sur la dernière vidéo qui a fait le buzz ou sur du potinage. Je ne dis pas qu’on doit cesser de le faire. Ça fait du bien aussi de « respirer » quand on s’informe, mais je trouve qu’on devrait être plus nombreux à fouiller les dossiers chauds, complexes et arides, mais primordiaux. C’est plus dur, c’est plus long, c’est moins le fun. Des fois, ça ne donne rien. Mais c’est notre responsabilité de le faire.

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Lors des prochaines élections provinciales… je vais vérifier les déclarations des candidats pour démêler le vrai du faux. On va tout scruter pour aider le public à ne pas se laisser manipuler et à faire le choix le plus éclairé possible. Il y a quelque chose de jouissif à démontrer que quelqu’un a menti.

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