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Alors que des scandales comme le «gamergate» rĂ©vĂšlent la partie sombre de lâindustrie du jeu vidĂ©o, des concepteurs engagĂ©s mettent au point des jeux qui ont pour ambition de changer le monde.
Quelle est lâidĂ©e de faire des jeux engagĂ©s?
Quand jâai quittĂ© lâentreprise de jeux vidĂ©o pour laquelle je travaillais, je voulais produire des jeux qui auraient un impact social. Le thĂšme que jâai choisi, câest le potentiel humain : les prĂ©judices que vivent une personne peuvent avoir un impact sur son potentiel, au travail par exemple. Ăa peut prendre plusieurs formes. Celle quâon a choisi dâaborder en premier, câest le sexisme, qui affecte le plus de personnes. Toutes les femmes et tous les hommes dans tous les domaines font face Ă une limitation en raison de ce quâon attend dâeux en fonction de leur sexe.
Votre premier jeu, Words are power, est un jeu féministe. Comment?
Nous sommes en 1946. Le personnage principal est une journaliste qui doit rĂ©vĂ©ler un scandale de corruption dans le monde de la politique. Lorsquâelle rassemble les Ă©lĂ©ments de preuve, on lui propose de publier sous un pseudonyme masculin, pour avoir plus de crĂ©dibilitĂ©, ou de publier sous son vrai nom pour faire changer les choses. Ăa place le joueur devant un dilemme fĂ©ministe, mais on veut lâemmener Ă tirer ses propres conclusions.
Est-ce quâil sâagit de situations rĂ©alistes?
Oui. Le fait que lâaction se dĂ©roule en 1946 nous permet dâexagĂ©rer des faits, mais tout le scĂ©nario est basĂ© sur de la recherche acadĂ©mique qui dĂ©montre des faits comme celui quâencore aujourdâhui, la crĂ©dibilitĂ© dâune femme sera jugĂ©e diffĂ©remment en raison de son sexe.
Craignez-vous que les gens pensent que votre jeu sera plate parce quâil est fĂ©ministe?
Durant la campagne de financement Kickstarter que nous avons lancĂ©e lundi, nous avons mis cet aspect de lâavant pour que des gens qui trouvent que la cause est importante nous appuient. Mais dans les faits, il sâagit dâun jeu dâinvestigation comme bien dâautres. Je compare ça Ă la sĂ©rie Mad Men : ça nâa pas Ă©tĂ© vendu au public comme une sĂ©rie fĂ©ministe, mais en cours de route, on voit bien les inĂ©galitĂ©s entre les hommes et les femmes.
On a beaucoup dit rĂ©cemment que le milieu du jeu vidĂ©o Ă©tait sexiste. Est-ce que câest ce que vous observez?
Oui, mais câest en train de changer. Les mĂ©dias rĂ©duisent beaucoup lâindustrie du jeu vidĂ©o Ă celle des consoles, qui sâadressent Ă un public spĂ©cifique, mais ce segment est en train de rapetisser au profit des jeux casual, comme Candy Crush par exemple, qui sont plus grand public. Les patterns sexistes du jeu vidĂ©o existent, ça valait la peine de les exposer, mais ça va changer. Le sexisme existe partout. Câest pour ça quâon a créé Words are power.
Pour participer au financement de Words are power: http://studiotadam.com
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