Logo

Sundance Now : l’ «underdog» de la diffusion en ligne

Quand le streaming devient comme le câble.

Par
Mali Navia
Publicité

Amazon, Hulu, CraveTV, TOU.TV, Netflix, Disney et Apple : l’offre numérique s’apprête à devenir aussi complexe que celle du câble. Ça devient une bataille entre des diffuseurs géants qui, pour se distinguer les uns les autres, commencent à créer du contenu original en espérant attirer les abonnés.

Si Netflix a fait quelques coups de circuit avec House of Cards, Stranger Things et Black Mirror, Hulu quant à lui peut se vanter d’avoir produit Handmaid’s Tale. Crave TV, qui n’est pas particulièrement connue pour son contenu original, a tout de même les droits de diffusion HBO ce qui doit leur attirer pas mal de monde.

Si je vous parle de cette plateforme aujourd’hui, c’est que je me demande quels impacts cette bataille d’abonnement peut avoir sur la qualité du contenu qui nous est proposé. Et par « qualité », je veux parler des productions plus petites, avec des acteurs moins connus et un propos plus travaillé sans être expérimental pour autant. Je fais partie de ceux qui croient que le cinéma et la télé peuvent être à la fois de qualité et populaire. En d’autres mots, quelque chose qui n’est pas comme What/If ou Queen of the South. Quelque chose qui va plus dans les lignes de séries comme Top of the Lake, Sharp Object, Transparent, Série Noire, etc.

Publicité

Sundance Now pour vous servir

En plus d’être moins cher (6,99 $ par mois), on retrouve donc des films et des séries internationales qui sont souvent passés sous le radar des grands réseaux, mais qui ne sont pas nichés pour autant.

Loin de moi l’idée de faire du placement produit, mais il existe un service de diffusion en ligne assez méconnu qui a pour mission de présenter du contenu indépendant. Disponible au Canada depuis 2015, Sundance Now a les valeurs du festival de cinéma éponyme. En plus d’être moins cher (6,99 $ par mois), on retrouve donc des films et des séries internationales qui sont souvent passés sous le radar des grands réseaux, mais qui ne sont pas nichés pour autant.

Publicité

Dans le lot, on peut avoir le bonheur de découvrir Little Drummer Girl avec Alexander Skarsgard ou la très estimée série The Bureau. Du côté cinéma, on y trouve des succès critiques tels que Beast of the Southern Wild, Blue Valentine, The Kids are All Right, Amour de Michael Haneke ou Dogtooth de Yorgos Lanthimos.

Si vous êtes fatigués de l’algorithme Netflix qui vous empêche de découvrir facilement des films ou des séries plus originales, allez faire un tour sur Sundance Now.

Se tourner vers la facilité

S’il y a plus d’offres, est-ce que les diffuseurs vont se tourner vers la facilité? Des séries au potentiel de grande écoute? La réponse n’est pas noire ou blanche. Premièrement, les productions à plus petit budget sont ravies d’avoir des distributeurs comme Netflix. Il s’agit d’une immense visibilité et d’une opportunité d’atteindre un public plus varié. C’est le cas d’un film comme Dumplin par exemple. Une production indépendante à petit budget s’acquiert pour beaucoup moins que les droits de diffusion d’un blockbuster (Netflix a payé 100 millions pour renouveler l’entente de diffusion de Friends). C’est un win-win.

Publicité

Un « entre-deux »

Ma théorie est que les films ou séries comme What/If ou Murder Mystery risquent de devenir à nouveau la norme. Le futur nous le dira, mais à voir ce que Netflix ne cesse de me proposer, c’est un phénomène déjà bien entamé.

Là où j’émets un bémol, c’est par rapport à la mission des Netflix et Amazon de ce monde qui n’est pas de faire rayonner la culture indépendante. L’utilisateur, aussi curieux soit-il, se noie dans une abondance de choix et risque d’opter pour ce qui lui est facilement accessible.

Netflix pour sa part, est un bon distributeur et/ou producteur de ce que j’appelle des séries « entre-deux ». Ces séries ou films sont populaires, mais nichés à la fois et peuvent être des ovnis télévisuels. Je pense à Maniac, à Lady Bird, à The Quiet Place ou encore à Get Out. Mais vous aurez remarqué tout l’effort que met Netflix pour promouvoir son propre contenu qui lui risque de ne pas échapper à la nouvelle guerre des « cotes d’écoute 2.0 ». Ma théorie est que les films ou séries comme What/If ou Murder Mystery risquent de devenir à nouveau la norme. Le futur nous le dira, mais à voir ce que Netflix ne cesse de me proposer, c’est un phénomène déjà bien entamé.

Publicité

Mission : montrer en ligne qu’on n’aurait jamais vu à la télé

Un diffuseur comme Sundance restera dans les petites ligues parce qu’il tient à sa mission. Son catalogue est beaucoup moins significatif que celui des autres diffuseurs en ligne. L’avantage? Le bon contenu n’est pas dilué dans une mer de contenu moyen ou mauvais.

Je ne dis pas que le contenu des autres plateformes n’est pas bon, au contraire. Je soulignais plus haut à quel point Netflix arrivait à viser dans le mille quand vient le temps de trouver des séries qui cochent toutes les cases (qualité, accessibilité, etc.). Même chose pour CraveTV qui diffuse HBO et Showtime. Big Little Lies, Masters of Sex, Sharp Object, Silicon Valley, ROMA, Sex Ed, 10 Pourcent, The Florida Project, Windriver, tous des séries ou des films à la fois intelligents, à grand déploiement ET disponibles sur une méga-plateforme en ligne.

Publicité

Comme quoi, il suffit parfois de savoir quoi chercher pour vaincre l’algorithme…