Steven Seagal et la fourmi

Steven Seagal, ayant trop travaillé à gominer ses cheveux pour en faire une petite queue, n’avait presque plus de temps pour se piper les muscles.

La Fourmi, étendue bredouille sur son lit de brindilles, eut passé sa journée sur le bras de la reine à sniffer de la poudre avec une traînée.

Steven Seagal, dans un salto arrière suivi d’une passe de taekwondo, brisa une planche de deux par quatre, puis se pencha vers la Fourmi.

– Tu ne devrais point rester ainsi

Couchée aux frais de la Couronne,

À inhaler des phéromones

Dans les replis des femmes fourmis.

– Relaaaxe men! J’allais justement en allumer un.

– Ma seule drogue c’est la discipline.

– Veux-tu une bière d’abord?

– Je me désaltère aux altères.

– Osti qu’t’es plate Steven.

Dans un affront de plissements de front, l’acteur à la tronche d’Apache surenchérit.

– Plutôt que de te droguer jusqu’à satiété,

Tu devrais trouver un job en société.

– Oublie ça… c’est comme rouler une aiguille avec un butch de joint.

La Fourmi alluma aussitôt son cône et fit un shut gun à la traînée. Maître Steven, sur un sabre perché, ajustait sa couette avec rage.

– Plutôt que de fréquenter des traînées,

Tu devrais t’entraîner.

La Fourmi commençait à en avoir marre de se faire faire la morale par Steven Seagal. Elle susurra quelque chose à l’antenne de la traînée, qui se précipita tout de go vers la braguette de Seagal. Dans un geste de jiu-jitsu, l’acteur prit la fuite laissant fendre l’air sur sa gelée capillaire et son coat en serpent. Au loin, à peine discernable, à travers le bruissement du vent et les sons de la ville, on pouvait l’entendre vociférer :

– Cessez votre conduite puérile

Et louez Cuirassé en péril!

Moralité : Non mais c’qu’il peut être chiant Steven Seagal!