On a vu passer cette semaine plusieurs articles annonçant que Spotify était en train de tester une nouvelle fonction qui permettrait aux artistes de télécharger directement leur musique sur la plateforme de streaming. Les réactions ont été pas mal nombreuses, disons…
Si d’un côté certains artistes indépendants y voient une opportunité de faire connaître leur musique sans avoir à passer par une compagnie de distribution, d’autres s’inquiètent des problèmes de droits d’auteurs que cette fonction pourrait poser avec les covers, remix non officiels et autres. Rolling Stone parle même d’un mouvement pour couper entièrement les middlemen du milieu de la musique, c’est-à-dire les labels.
On comprend pourquoi certains réagissent aussi vivement face à des déclarations comme ça. Encore une fois, ça peut être profitable pour les artistes indépendants, mais sans les ressources et l’expertise d’une maison de disque, les chances de vraiment avoir du succès sur les plateformes de streaming sont assez minces.
Si on avait pas mal parlé de la mort de Soundcloud (et de son modèle d’affaires dépassé) l’an dernier, là, on commence à vraiment voir la fin pour le site orangé. Aurons-nous droit bientôt à des Spotify rappers au lieu des Soundcloud rappers? Après avoir quasi tué l’industrie du disque (ou à tout le moins, fortement contribué à son déclin), et maintenant qu’il s’attaque à Soundcloud, c’est à se demander si Spotify va finir par contrôler complètement l’industrie.
Aurons-nous droit bientôt à des Spotify rappers au lieu des Soundcloud rappers?
Les spots sur les playlists les plus écoutées sont déjà ultra-convoités, mais les redevances vraiment pas si intéressantes. Malgré quelques articles comme celui d’Émilie Côté chez La Presse, qui explorent l’idée que Spotify puisse être un allié des artistes dans leur rayonnement à l’international, les opinions sont plutôt mitigées sur ce deuxième géant suédois (oui oui, Spotify ça vient de la même place qu’Ikea).
Qu’est-ce qu’on fait en tant qu’utilisateur à ce moment-là? Est-ce qu’on se buck contre le projet et qu’on refuse d’utiliser une plateforme gratuite qui nous donne accès à (presque) toute la musique dispo en ce moment? Qu’est-ce qu’on fait en tant qu’artiste ou en tant que label? Est-ce qu’il faut juste se dire qu’on vit dans une période charnière pour l’industrie de la musique en acceptant que le chemin vers le changement soit compliqué et assez frustrant?
Les réponses en ce moment sont très peu satisfaisantes, mais pour ceux que ces enjeux intéressent, je recommande la lecture de « La misère des niches » du chroniqueur musical Alain Brunet, qui s’est penché sur la question. Ça donne des pistes intéressantes pour s’y retrouver dans le monde de la musique « à l’ère du numérique », comme diraient les baby-boomers.
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