Qui a dit que les hommes ne pouvaient pas porter de jupes? Pas nous. Pourquoi les hommes n’auraient-ils pas le droit de s’aérer l’entrejambe? L’heure est venue de libérer les parties génitales. Et non, on ne perd pas ses attributs masculins ou sa virilité en portant un bout de tissu plus ample. Peut-être même qu’on les sauve.
Un rappel pour la route : la jupe a été un vêtement porté (voire même le vêtement le plus porté) par les hommes au cours de l’Histoire, et il l’est encore dans différentes cultures. Souvenez-vous : même les gladiateurs les plus sanguinaires de Rome enfilaient des petites jupettes à frange de cuir.
Romain Granger, le créateur nantais de Sous les jupes des hommes, en sait quelque chose. Avec sa marque de vêtements, il réinvente les codes de la mode en créant des jupes pour hommes.
Dans sa boutique, on retrouve une trentaine de modèles allant du kilt chic au classique en passant par la jupe longue ou des modèles plus atypiques. Mais on peut aussi choisir de créer son propre modèle de kilt sur-mesure.
La pièce maîtresse de Romain Granger? La jupe format kilt en jean, avec deux poches plaquées. « C’est la plus facile à accorder au quotidien, et puis elle est résistante et passe-partout. Comme un jean! En fonction des chaussures et du haut, on change de look à volonté. »
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Le créateur m’a raconté que son idée de réinventer la jupe a commencé à germer vers ses 17 ans quand l’envie de tester le kilt lui a titillé l’esprit. « Une connaissance m’en a prêté un, j’ai pu le mettre en festival, et durant une semaine de vacances d’été. J’ai adoré la sensation de liberté éprouvée, de ne pas être contraint par le tissu entre les jambes, c’était top. Une vraie nouveauté niveau sensationnel. »
« J’ai adoré la sensation de liberté éprouvée, de ne pas être contraint par le tissu entre les jambes, c’était top. »
Très vite lassé par le peu de choix qui s’offre à lui pour remplir sa garde-robe, et intrigué par le fait que la jupe soit exclusivement réservée aux femmes, Romain Granger finit par sauter le pas en lançant sa propre marque pour répondre à ses propres envies. « Une grande majorité d’hommes n’y ont pas pensé, mais en me voyant, et en en parlant, un déclic s’opère parfois dans leur tête. J’aime à dire que je sème des graines, certaines vont germer et d’autres non. On verra. »
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« Je ne fais pas ma marque pour me battre, ou plaire à tout le monde. Mais Juste parce que ça me ressemble, et que je m’aime comme ça. »
Romain ne voit pas sa marque comme un combat ou comme une mission de vie à mener. Il ne souhaite pas non plus qu’on l’érige en militant de la nouvelle masculinité. Il le fait avant tout pour le confort physique et spirituel : c’est pour cela qu’il veut démocratiser la jupe pour les hommes. « Je ne fais pas ma marque pour me battre, ou plaire à tout le monde. Mais juste parce que ça me ressemble et que je m’aime comme ça. Un homme en jupe reste lui-même mais avec une touche en plus. C’est un accessoire avec une infinité de possibilités. »
Les hommes qui portent des jupes prennent conscience de ce que les femmes subissent : les regards et les préjugés.
Mais ce n’est pas seulement pour un bien-être physique que le port de la jupe est bénéfique. Pour Romain Granger, porter une jupe lorsque l’on est un homme permet d’ouvrir le dialogue, de remettre en perspective le concept même d’homme, de masculinité, de patriarcat, etc. Le créateur en est persuadé : lorsque les hommes portent des jupes, ils prennent conscience de ce que les femmes subissent, à savoir les regards et les préjugés.
Un atout physique et spirituel donc, mais aussi social. « La majeure partie des réflexions que je reçois sont des encouragements de femmes, des compliments, et sinon des questions pour comprendre le pourquoi du comment. Oh et ça permet de draguer aussi… Osez, vous verrez. »
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Aujourd’hui, la petite boutique Sous les jupes des hommes est en pleine expansion et Romain Granger est plus déterminé que jamais à ce que cela continue. « Mon but, c’est de faire porter la jupe à l’homme. Pour l’instant, j’ai de l’énergie à revendre pour ce projet qui me tient à cœur. J’aimerais sortir de nouveaux modèles un peu plus abordables tout en restant fabriqués en France, et pourquoi pas, développer une gamme équitable. Il y a beaucoup à faire dans l’industrie de la mode. »
Allez, tou.te.s en jupe!
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Ce texte a d’abord été publié sur urbania.fr
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