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Comme mon niveau de tolérance aux débats qui tournent en rond est très faible et que d’autres ont très bien résumé les enjeux de la charte, parlons cocotiers. C’est beau des cocotiers.
Perdu au cœur des Caraïbes, j’ai reçu quatre bébés cocotiers en cadeau cette semaine. Les racines des jeunes plans sortent de leur noix, comme pour un avocat. Quand ils seront grands (8-10 ans), je vais pouvoir aller chercher les fruits remplis d’eau à mains nues tel un gabier sur son mat.
Après la joie initiale, vient la panique d’en recevoir une sur la tête à leur maturité. Premier conseil : tenter de placer un cocotier à la limite du terrain, m’a-t-on dit, pour éviter les chutes imprévues.
Contrôler la croissance
Pour assurer un meilleur départ, il est d’abord important de planter le cocotier avant la fin de la pleine lune. Mais tout comme plusieurs semences agricoles, le meilleur moment de l’année pour planter demeure toujours la Saint-Jean, le 24 juin, peu importe la lune.
Il est aussi possible de devancer la période où le cocotier donnera des noix. Un cocotier qui commence à donner des noix très jeune, c’est moins haut à monter.
Il y a un truc de grand-mère pour ça.
La légende veut qu’un plan de cocotier donnera des noix plus rapidement si on demande à une fillette de 5-6 ans de s’assoir à côté d’un trou et de planter le jeune cocotier pour nous. Lorsque la fillette commencera à faire ses seins, le cocotier va commencer à donner des noix (5-7 ans plus tard). Je n’ai toujours pas compris la logique, mais c’est une croyance répandue et j’ai parfois un esprit trop rationnel.
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La croissance d’un cocotier a aussi longtemps été liée à celle d’un bébé, ici à Jacmel. Une partie du cordon ombilical (une fois sectionné, on s’entend) d’un nouveau-né était placée sous la racine d’un cocotier avant d’être plantée. Une grande partie des Haïtiens en région de plus de 40 ans ont « leur » cocotier.
Monter chercher sa noix
Monter le cocotier est un art en soi que la plupart des gars de la campagne connaissent très bien dans les Caraïbes. Je suis encore en entraînement, mais, un jour, moi aussi je prendrai 7 secondes pour monter 10 mètres plus haut.
La technique est plutôt simple, deux pieds devant, deux mains derrière l’arbre. Ça prend un peu de force et une peau pas trop moite.
C’est assez pratique pour impressionner les touristes (et les jolies dames).
Il y a aussi la technique du « j’enlasse le tronc et le bloque avec mes jambes », mais ça fait moins chic.
Comme pour la mangue, une fois le cocotier en main, on peut boire son eau ou simplement en faire un drink avec votre alcool préféré.
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Twitter: etiennecp
PS1: La première photo n’est pas un cocotier, mais un superbe latanier, une sorte de palmier, à côté duquel j’ai planté mes cocotiers.
PS2: On parlera de la charte une autre fois. Trop d’opinions, c’est comme pas assez. Mais pour ceux qui insistent vraiment, voir plutôt:
– Josée Legault, toujours plus que pertinente
– Pierre Foglia le rabat-joie
– Michel C. Auger et le prosélytisme
– Le Toronto Star et une rare analyse nuancée du ROC
– Josh Freed et ses boucles d’oreille
– Lofti un peu confu, mais avec de bonnes questions