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Soirée d’humour du mois: Les Mardis du rire

Rondelles d'oignons à 4 piastres et public qui grouille.

Par
Geneviève Jetté
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Il n’y a rien qui crie plus « aventure » qu’une virée sur la rive-sud un soir de semaine. Oser la ligne jaune nous a directement mené à la populaire soirée d’humour Les Mardis du rire au Bungalow Bar-Salon et on a pas été déçu.

LA PETITE HISTOIRE DES MARDIS DU RIRE

La soirée, qui se déroule aujourd’hui rue Saint-Charles dans le Vieux-Longueuil, a fait ses débuts avec le triple Olivierisé Julien Lacroix en 2013, au Barachico, à 67 mètres de son emplacement actuel. En 2017, l’événement hebdomadaire s’est tassé de quelques portes avec aux commandes la double lauréate aux Olivier (ben oui, encore eux), Maude Landry.

C’est finalement le prodigieux Pierre-Yves Roy-Desmarais qui a repris le flambeau l’automne dernier. Si on suit la logique, Pierre-Yves devrait remporter au prochain gala de l’humour. On gage?

AMBIANCE / SALON LOUD

D’entrée de jeu, mon coeur a flanché. Séduite par les miroirs au plafond de ce « Bar-Salon », le coup de grâce est arrivé sous forme de tambours transformés en luminaires, rappellant une ambiance house party-esque avec un lousse dans le budget. Wow. Il n’était pas encore 20h que le Bungalow était plein à craquer, même si le show débutait à 20h30. Heure ambitieuse pour un mardi soir, mais ça donne peut-être la chance à des humoristes de traverser le pont sans se stresser.

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Côté ambiance, la musique variait entre Big Poppa et Fille de personne II, le monde était loud sur du Loud et on avait hâte que la soirée d’humour commence. Mes quelques gorgées de Boréale IPA m’ont permis de me détendre et d’embarquer en mode olé olé.

ANIMATION / BLAGUES ET GROUILLADES

Alors que le gentil staff terminait d’installer des chaises supplémentaires à l’avant pour les retardataires, Richardson Zéphir, humoriste et animateur des Samedis d’rire chez Lozeau, a été déclaré maître de cérémonie pour la soirée. Devant la légère déception exprimée par le public devant l’absence de Roy-Desmarais, Zéphir ne s’est pas laissé décontenancer. Remerciant les gens de préférer la soirée d’humour au cinéma cheap du mardi, il a charmé la salle. Habile

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Le crowd work s’est naturellement bien passé avec Richardson en début de soirée. La foule participait sans gêne et sans filtre. Un jeune comique de Verchères s’est même exclamé en disant qu’il était venu en calèche jusqu’au bar. À public donné, on r’garde pas ‘a bride, comme on dit.

Bonne réaction aussi quand Zéphir s’est mis à blaguer sur son terroriste préféré et sur les fusils scolaires. L’humoriste s’est aussi permis de qualifier la soirée de « blagues et grouillades ». Cette seule phrase a fait éclater de rire la salle au grand complet, je l’ai donc noté dans mon cahier (évaluatrice sérieuse oblige) : ça représentait effectivement très bien la soirée.

LES HUMORISTES

« Il faut donner de l’amour pour que [les humoristes] donnent plus d’humour », a lancé l’animateur en début de show. Une consigne que le public a suivi avec entrain, offrant un accueil chaleureux aux 5 courageux qui sont montés sur la scène.

La première portion de la soirée a bien débuté avec deux poupons de l’École nationale de l’humour. L’engagé Colin Boudrias a fait sourire avec son « humour de Montréal », même à Longueuil. Ses blagues bien exécutées sur le teambuilding et l’adoption de son chien ont fait réagir aux bons moments.

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Simon Boisvert a suivi, un feu roulant de la joke et un interprète assez impressionnant. Délicieuses imitations de sa mère et de sa soeur dans des moments assez cocasses. On les salue!

Boom. Déjà l’entracte. Ok! Le public a en masse eu le temps d’aller aux toilettes, fumer sa petite cigarette, se commander une autre bière, alouette, étant donné qu’il y a eu de petits soucis avec le son. Un gentilhomme (chaudaille) s’est viré vers moi en clâmant : « eille, toute qu’un entracte! ». Un poète.

Véronique Isabel Filion a ouvert la deuxième partie avec un micro mal amanché, qui a attiré l’attention sur sa personnalité adorablement naïve. Ça a passé comme dans du beurre. Même si le micro lâchait une fois sur huit, les rires ont fusé lors de ses gags sur le végétalisme au St-Hubert.

Dave Morgan lui a succédé en mitraillant des blagues bien rodées sur les gens qui n’ont pas de secondaire 5 – comme lui – et comment ils se reconnaissent entre eux. Touchant, comique avec quelques jokes de cul appréciées par le public.

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Faisant office de dessert de la soirée, Sam Breton a fait son entrée. Ça riait en caps lock sur un moyen temps. On voyait tout le plaisir qu’il avait à niaiser les gens. Le conteur réputé n’a – encore une fois – pas déçu.

CROWD

Imaginez les protagonistes de Demain des hommes qui rencontrent celles de Les Simone, voilà comment je décrirais ceux qui fréquentent les Mardis du rire. Un beau medley présent, attentif et… explosif, réagissant aux moindres faits et gestes.

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Si vous voulez une soirée d’humour civilisée et « preppy », ce n’est peut-être pas votre place. Ça ri gras et fort, ça parle à certains moments. Rien de dérangeant, mais à la longue, bibi ici se serait retournée pour les ramener à l’ordre.

PRIX

Pour un 10$ à la porte, tu as 5 humoristes en presque deux heures. Avec la pinte de Boréale à 5$ en spécial et un panier de rondelles d’oignons à 4$, on a une soirée plus qu’alléchante.

Animés par Pierre-Yves Roy-Desmarais

Mardi 20h30

Au Bungalow Bar-Salon