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Six oeuvres qui traitent de désir et d’obsession
*Ce texte a été originalement publié dans le Micromag Quand le désir fait perdre la carte, paru en collaboration avec Duceppe, à propos de la pièce Contre toi*
La pièce de Patrick Marber Contre toi s’inscrit dans un héritage d’œuvres qui ont saisi la complexité et les nuances infinies de ce qui arrive lorsque le cœur et le corps prennent des trajectoires conflictuelles. Que voulez-vous? C’est dans notre nature de perdre la tête quand le courant passe.
Pour retrouver cette ambiance singulière – au-delà du film Closer, évidemment! – voici six œuvres qui explorent les relations humaines avec autant de complexité.
Eyes Wide Shut (Film)
Le chant du cygne de Stanley Kubrick est un thriller érotique qui explore le désir, la confiance, la jalousie, l’illusion du contrôle de soi et un paquet d’autres idées qui se rattachent aux jeux de pouvoir propres aux relations intimes. À la fois sexy et tendue, c’est une oeuvre d’une grande beauté avec une atmosphère unique qui se penche sur les rapports entre le sexe et l’inconscient.
Conversations with Friends (Série télé)
Adapté du roman de la populaire autrice irlandaise Sally Rooney (aussi derrière Normal People), Conversations with Friends est thématiquement très proche de Contre toi, même si la série diffère beaucoup au niveau du ton et de l’interprétation. On est dans la redéfinition des limites, le secret implicite et l’apprentissage sexuel. C’est une approche plus douce et réflexive des mêmes questions qu’aborde la pièce de Marber.
Les amours imaginaires (film)
Un petit trésor oublié de notre Xavier Dolan national à propos de deux amis qui se mettent à tripper sur un bel inconnu rencontré dans un party. Toutes sortes de limites sont franchies, le monde intérieure et le monde extérieur s’entrechoquent et Nicolas, le bel inconnu, devient un objet de convoitise même s’il ne l’a jamais vraiment souhaité. On y explore la complexité des relations quand le désir s’y invite.
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Jules et Jim (Roman)
L’auteur français Henri-Pierre Roché était en avance sur son temps. Il n’avait que faire des modèles amoureux traditionnels et Catherine, la protagoniste de son roman Jules et Jim, leur fait la vie dure. Elle est indépendante, insaisissable et questionne constamment les attentes sur son rôle en tant que femme dans une relation amoureuse. On se rapproche ici de Marber dans l’optique où le roman est constamment dans un rapport entre l’idéalisation et la réalité.
In the Mood for Love (Film)
Un chef-d’oeuvre de Wong Kar-Wai. Vous n’avez pas à être dans un était d’esprit particulier pour regarder ce film, c’est bon tout le temps! Le récit de ces conjoints qui découvrent que leurs époux respectifs les trompent est un testament au désir réprimé, à l’impossibilité de s’exprimer en raison des normes sociales et une réflexion sur les suites d’une trahison amoureuse qui examine les jeux de pouvoir avec mélancolie plutôt que fatalisme.
Challengers (film)
Le dernier arrivé dans cette liste a fait un véritable tabac en 2024. C’est l’histoire de deux jeunes joueurs de tennis fort prometteurs qui tombent amoureux de la même femme (aussi une meilleure joueuse qu’eux!) et de leur éternelle compétition pour gagner son coeur. C’est aussi un film de tennis, mais c’est surtout à propos de beaucoup plus que ça. Chaque interaction y est mise de l’avant comme un affrontement et l’amour y est montré tel une compétition sportive de tous les instants.