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Un signe de peace en velours

(merci pour tout, Hugo St-Cyr)

Par
Catherine Ethier
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Mes hommages.

J’ai, mes amis, le pinceau à ras le prélart.

D’abord, ce Canadien à la pancake poivre et sel sur le crâne qui se hisse au sommet de la boussole électorale en nous faisant de très, très petits fuck you dans ses belles mitaines aux motifs de doigts de dames.

Puis, de la haine, beaucoup de haine envers un jeune homme qui a eu le malheur de chanter off key devant le pape avec un visage pas à l’équerre alors qu’il n’était que souriceau. Alors qu’il se développait le petit corps et le cœur sans savoir qu’il ferait l’objet de toute la petitesse qui s’est déployé la cuisse sur mon fil Facebook cette semaine. Des gens qui n’hésiteront pas à s’immoler par le feu au nom de leur samedi soir (ce moment de détente-colada où l’on se réjouit d’être si beau).

Ensuite, Rambo.

– et je vous épargne ce moment où J’AI ÉCHAPPÉ MON PEIGNE DANS LA CUVETTE –

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Il n’y a pas une anecdote, pas une histoire de coin de table à la binerie ou une confidence de premières règles hilares en rabaska débutant par “la fois où…” qui, à mon avis, était de mise pour cet humble billet du vendredi. Même si j’aime vous tirer risette. Même si j’aime les sandwichs pas de croûtes (et l’expression “être dans mes crottes”).

Pas de croûtes. Pas de crottes.

Mais de la lumière. PUR NOISETIER.

De la lumière qui, en cette fin de jeudi soir, m’a happé le poitrail et le waterproof du mascara. Et cette grâce, elle s’est étrangement incarnée dans la mort. La tragique mort d’Hugo St-Cyr.

Oh, je me garderai de faire du milage là-dessus. Hommage lui sera certes rendu par un membre des Bananas et quelques simili-proches qui l’auront un jour croisé au Woolco et partagé avec lui sympathique conversation de tire-lait dans la file de la caisse.

Ce que j’ai trouvé beau, c’est cette trêve.

La petite trêve de cynisme et de restant d’éjaculat de gag de finissant de l’ENH sur le crâne trapézoïdal d’un petit garçon. Une trêve au nom de la peine. De la surprise, du choc et de la nostalgie de souper à quatre heures et quart en rentrant de l’école pour pas rater Watatatow.

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De l’hommage le plus insignifiant au plus touchant des éloges funèbres d’une vague Stacy qui le trouvait pas pire dans Podium Xtrême, en passant par Chantal Lacroix qui ressort ses souvenirs bancals de Partis pour l’été, je vous ai trouvés beaux. Tous.

Parce que t’as beau être après te crafter le meilleur slam sur le trou de balle de Gilles Duceppe, quand Michel Couillard lève les pattes, tu déposes ton crayon. Tu prends le temps de ne pas en revenir. Tu te projettes dans ses 36 ans. Dans son petit visage pâlotte. Dans cet automne qu’il ne connaîtra jamais.

L’instant d’une heure US, j’ai eu le fil gai. Lumineux de tristesse et de sourcils hirsutes.

Vos sourcils, c’est ainsi que je les aime. Sans brillantine et pas peignés sur le côté avec des patchs des Hells sur les biceps. Des sourcils humains. Une pilosité qui s’abstient de se mettre en scène et qui s’endosse la flatulence et le débordement.

Ce matin, j’ai envie de douceur. De Fleecy.

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De plus de clips-coucous de Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau qui nous annoncent avoir conçu L’ENFANT LE PLUS PERTINENT DE LA DÉCENNIE en faisant de grands silences de yâbes qui se demandent ben pourquoi est-ce qu’y sont après nous annoncer ça en faisant matcher leurs gilets.

De plus de P-A Méthot qui a attendu minuit pile hier au soir pour nous annoncer en sautillant comme une jeune fille que Noël, c’est dans trois mois. Minuit pile.

J’ai envie de plus de cette dame.

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Ce matin, je feel Évangile en papier.
Un peu comme Elizabeth et ses petits ciseaux de peau après le débat.

La maxi bise.

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