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Si vous aimez l’univers de Batman, vous DEVEZ écouter la série GOTHAM

On ne fera jamais mieux pour l’univers du super-héros que cette série.

Par
Jean-Michel Berthiaume
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Ça y’est. On sait maintenant que Robert Pattinson enfilera la cape et le capot du chevalier noir dans le prochain film de Batman. Il fallait s’y attendre, ce choix ne fait pas l’unanimité.

Petite parenthèse sur M. Pattinson avant de tomber dans le vif du sujet, aka GOTHAM:
Personnellement, je me réjouis du fait que ce soit un si brillant acteur qui interprètera un des rôles les plus complexes de la culture populaire. Car jouer Batman c’est jouer une pluralité de personnages en un seul film. Batman : intense et psychotique, un rôle très physique et Bruce Wayne : millionnaire sans soucis, un peu inconscient.

Jouer Batman c’est jouer une pluralité de personnages en un seul film.

Mais l’acteur devra aussi jouer Batman sans le costume car Bruce Wayne en public et son caractère en privé ne sont pas la même chose. Bruce Wayne, dans la batcave, est sombre, torturé et obsessif. Le corpus de travail de Pattinson prouve qu’il est parfaitement capable de remplir la sainte trinité de Batman.

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Entre son rôle de banquier ineffable dans Cosmopolis de David Cronenberg, l’exploration d’une fêlure sous-jacente provenant d’un conflit familial dans Remember Me ainsi que la détermination obsessive dont il fait preuve dans Good Times, Pattison a déjà parfaitement joué Batman à mon avis, sauf qu’il l’a fait dans plusieurs films. Il pourra désormais rassembler toutes ses performances en seul rôle en 2021.

Néanmoins, et c’est ici que le bât blesse, je suis aussi conscient qu’il est pratiquement impossible que l’œuvre de Matt Reeves soit sacrée meilleure adaptation de Batman de l’histoire. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison qu’elle existe déjà. GOTHAM, la télésérie de Bruno Heller diffusée entre 2014 et 2019, remporte ce titre.

GOTHAM > TOUTE

Pendant que les médias se mobilisaient autour de la fin d’une certaine phase du Marvel Cinematic Universe ainsi que de l’arrivée inévitable des White Walkers dans Game of Thrones, un autre événement de marque a eu lieu pendant le dernier weekend d’avril : la conclusion de Gotham. La série télé, au pic de sa cinquième saison, s’est terminée sur une adaptation fort réussie de l’histoire classique No Man’s Land où la ville entière de Gotham est en quarantaine suite à une attaque du Joker. La conclusion de cette série marque la fin d’un long travail de décortication du personnage de Batman. Et pour être très honnête, je trouve ce travail plus intéressant que ce que l’on a pu faire dans tous les autres films (faute de temps évidemment).

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« You make a life of crime sound very noble. »

Un des aspects franchement réussis de Gotham, c’est d’avoir montré la dynamique de dépendance entre les vilains, la ville et son protecteur. Lego Movie étant le film qui a le mieux abordé le sujet de la dépendance affective de Joker envers Batman, la série, elle, peint un portrait complet de Batman et ses vilains comme un écosystème dysfonctionnel.

Les fans, d’abord choqués par le fait que les ennemis de Batman étaient adultes lors de l’enfance de Bruce, se sont rapidement fait convaincre de la validité de cette démarche. Non seulement la télésérie a-t-elle réussi à combiner les diverses dimensions de la mythologie de Batman (en empruntant sans discriminer autant aux films de Nolan qu’à la télésérie à-go-go des années 60 avec Adam West et Burt Ward), mais en plus, elle offre une pléthore de moments classiques pour les personnages du canon que l’on affectionne tout particulièrement.

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Que ce soit de par la relation amour/haine hautement colorée entre Le Pingouin et Le Sphinx qui ne fait que s’enrichir au fil des saisons ou la place prédominante donnée aux Sirens (Barbara Kean, Ivy Pepper, Selina Kyle, Tabitha, ce regroupement de femmes fortes qui opèrent dans les couloirs du pouvoir de Gotham) dans ce cirque de folie et de cruauté, nous sommes portés à croire que l’arrivée d’un personnage comme Batman au centre de tout ce chaos n’est pas le fruit du hasard, le chevalier noir devient une présence obligatoire, une force de droiture dans un monde croche qui a besoin d’équilibre.

GOTHAM, une ville où il ne fait pas beau vivre.

Comme le titre l’indique et au-delà des clichés normalement véhiculés sur cette ville fictive, Gotham est sans contredit le personnage le plus important de la série télévisée. Car ce lieu de perdition, où le crime règne et le mal nous guette à chaque coin de rue, le microcosme de la cité en péril est à la fois terrain de jeu et de bataille pour les forces en opposition.

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C’est ce qui est complètement impressionnant de la série, c’est cette façon de faire cohabiter des personnages comme Victor Zsasz (interprété par Anthony Carrigan que vous pouvez suivre dans la très bonne série Barry), Killer Croc, Scarface et Solomon Grundy sans que les ambiances détonnent.

À l’inverse de Smallville qui, au final, nous avait offert très peu en termes de travail sur la mythologie de Superman, Gotham est la série idéale pour le Chevalier Noir en devenir.

Ah oui, c’est aussi dans cette série qu’on trouve le meilleur Joker à vie. Les pavés de Gotham accueillent toutes les variétés de mécréants. À l’inverse de Smallville qui, au final, nous avait offert très peu en termes de travail sur la mythologie de Superman, Gotham est la série idéale pour le Chevalier Noir en devenir. J’ai eu un fun terrible et je suis triste de voir tout ça se conclure, mais pas tant… parce qu’ils sont partis en très grande force.

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*Cet article a été rédigé en écoutant de l’album Dead de Young Fathers*