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J’ai 28 ans (pour encore quelques semaines). Je connais PLEIN de mononcles et de matantes dans la vingtaine.
Entendons-nous, il n’y a aucun mal à littéralement être un oncle ou une tante. Aussi, il n’y a rien de mal à vieillir non plus. À accepter que les temps changent, et que certains nouveaux phénomènes nous dépassent.
Cependant, je ne peux cacher une certaine exaspération lorsque des gens de ma génération, qui ont grandi avec l’internet, choisissent de se conforter dans leurs paradigmes du passé plutôt que de stimuler leur curiosité intellectuelle avec l’explosion des nouvelles innovations technologiques et communautaires qui pullulent en 2017.
Combien de fois j’ai entendu quelqu’un me dire que:
“Snapchat, c’est une affaire de jeunes qui sextent, c’est ça?”
“Je ne comprendrai jamais RIEN là-dedans”
“Me semble qu’il n’y a AUCUN CONTENU dans les vlogs”
“Les gens qui regardent des gens jouer à des jeux vidéos sur internet doivent avoir beaucoup de temps à perdre”
TWITCH, c’est une plateforme qui permet à n’importe qui de se diffuser en direct.
Ma mamie connaît plus l’internet que certains professionnels des communications.
Une chance qu’il y ait des contre-exemples qui me donnent espoir. J’espère sincèrement que je vais continuer le plus longtemps possible à nourrir ma curiosité, à essayer de comprendre des trucs qui viennent des nouvelles jeunes générations. Je suis inspiré par:
- Ma grand-mère qui, assez avancée dans la quatre-vingtaine, prend des cours de iPad intermédiaire/avancé et apprend à programmer des tableaux “Excel” sur sa tablette.
- Denis Talbot qui n’a pas laissé la cancellation de son émission phare à la télé traditionnelle le ralentir dans sa quête de vulgariser la technologie et les jeux vidéos à ses fidèles auditeurs
- L’Office National du Film (ONF), qui prépare présentement un documentaire sur les streamers de la plateforme Twitch avec une démarche d’ouverture et d’immersion exemplaire.
TWITCH?!
TWITCH. Je te fais ça rapidement: c’est une plateforme qui permet à n’importe qui de se diffuser en direct en communiquant directement avec les auditeurs. Immensément populaire pour diffuser du jeu vidéo commenté, on regarde les gamers sur twitch pour deux raisons:
-Ils sont extrêmement talentueux et impressionnants dans leurs jeux respectifs (genre, un peu comme on regarde Sidney Crosby jouer au hockey et on s’inspire de ses stratégies)
et/ou
-Ils sont divertissants et drôles dans leur manière de communiquer ce qui se passe dans le jeu (genre, un peu comme on écoute les incroyables vidéos de l’humoriste Kevin Raphaël qui joue au commentateur haïtien au hockey.
Tout ça, en direct.
Du contenu non-gaming
Depuis quelque temps, Twitch permet aussi de diffuser du contenu non-gaming. Il y a la chaîne de Bob Ross, le peintre apaisant culte, j’ai vu une jeune japonaise qui vivait dans le métro de New York manger et critiquer un biscuit, un couple qui essayait de passer un weekend dans la nature en s’inspirant de la préhistoire, etc…
Un peu comme de la TV, mais tout le monde peut participer.
Je pourrais t’en parler longtemps, mais le meilleur moyen de te faire une idée, c’est de passer une heure ou deux sur la plateforme. Tu peux naviguer en cherchant un créateur intéressant (en français, je te suggère SebWellz et Aiekillu ou tu peux naviguer selon les jeux que tu as envie de voir présentement; choisis IRL pour du contenu non-gaming. MUSIC ou CREATIVE pour voir des fous artistes à l’oeuvre.
C’est un peu comme de la TV, mais tout le monde qui regarde le show peut participer au contenu. Live.
L’ONF s’en mêle
Ce que l’ONF fait présentement, c’est de braquer la caméra sur cette communauté engagée de gamers en lui posant des questions légitimes, sans jugement hautain (c’est tellement rare comme approche quand on parle aux créateurs numériques!)
Je veux juste qu’on arrête de me dire: “je ne comprends pas ça, donc je m’en fous.
Leur recherche se passe présentement directement sur Twitch via le channel STREAMERSDOC et la communauté qui suit déjà les intervenants participe à la conversation. Les questions posées par la communauté pendant les streams pourront se retrouver dans le documentaire final. À la fin de chaque stream, un générique qui inclut TOUS les utilisateurs ayant participé au “chat” confirme leur inclusion dans la démarche de l’ONF. Parle-moi de ça, une institution qui date des années 50, qui s’intéresse à ce qui se passe aujourd’hui!
Tout ça, ça ne veut pas dire qu’on doit constamment encenser toutes les nouvelles technologies. Qu’il ne faut pas réfléchir sur ces nouvelles manières de consommer du contenu. Que les vlogueurs, les youtubeurs et streamers ne devraient pas être exposés à des critiques. Je veux juste qu’on arrête de me dire: “je ne comprends pas ça, donc je m’en fous.”
Et d’ici là, je prendrai plaisir à tenter d’expliquer toutes ses nouveautés à mon entourage. À peser le pour et le contre. À démontrer la validité de ces plateformes. À partager ma passion pour le nouveau.
Mes nuits blanches passées sur reddit, youtube, wikipédia et twitch doivent bien servir à quelque chose.
P.S.: J’ai expérimenté avec l’amie youtubeuse Emma Bossé sur mon premier stream, la semaine dernière. Apprivoiser le côté technique est quand même intense, mais j’ai déjà beaucoup appris.
Pour lire un autre texte de Fred Bastien: «5 choses que j’ai apprises en infiltrant les pro-Trump en Floride».
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