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Drette sur la 132 à huit heures de char de Montréal se trouve une charmante auberge au décor bucolique, principalement reconnue pour son potentiel de dérape alcoolisée empreinte d’allégresse. Depuis maintenant 10 ans, l’auberge festive Sea Shack s’impose comme un incontournable du classique roadtrip gaspésien. Portrait type d’une fin de semaine estivale à haute teneur en exaltation.
En arrivant, la vue su’l Fleuve s’érige comme attraction principale, suivi de très près par se mettre en chest.
Découverte du champêtre petit chalet «Le Suisse» – sans doute en hommage à la mythique chaine de restaurants de poulet. Pour quatre personnes, l’espace est restreint, mais considérant que les heures de sommeil le sont aussi, ça fait la job. En fait, y’a pas grand-chose de plus nice que de dormir dans un triangle.
Le 5 à 7 débute. Malgré son prix modique à 5$ la pinte, une bière en particulier fait l’objet d’une discussion animée autour du bar. «La Pabst, c’est des OGM», avance un homme lucide. «Quand t’en bois, ton âme signe un pacte avec Monsanto aka le diable.»
Pour agrémenter la soirée qui se trame, le Sea Shack sort les gros budgets et vous propose de piger GRATUITEMENT dans son costumier rempli de trouvailles fortuites, genres des perruques, des soutiens-gorges, des chapeaux, des cintres pis plein d’autres affaires.
En attendant le spectacle du vendredi soir, les gens de qualité expérimentent différents morceaux de linge.
Ce soir, c’est la joyeuse troupe de raggamuffin Mad’MoiZèle Giraf qui s’occupe de virer l’auberge à l’envers. «Y’a tu des amateurs de pétanque icitte tabarnak ??», questionne Phil Mespieds au micro avec une chevelure qui rappelle certains éléments du costumier.
Après une heure et demi de suintage, Mad’MoiZèle se lance dans un gracieux cover de La Macarena. Devant un public de plus en plus éméché, Phil ne prend pas de chance et remémore à tout le monde, avec une clarté incomparable, le principe d’un rappel. «Là, on va descendre du stage et on veut vous entendre crier. Si vous criez assez fort, on va revenir sur scène», déclare-t-il. Pour l’occasion, la tant attendue girafe se pointe.
Discussions aléatoires autour du feu, alors que le soleil se lève tranquillement. Quelques échos pigés ici et là :
«J’ai un cube Rubik dans mon char, tu veux-tu venir le faire?»«John Kordic, le joueur des Nordiques, il est mort dans un hôtel à Montréal. Moi aussi, chu déjà allé dans un hôtel à Montréal, mais chu trop intense pour mourir.»«J’ai déjà été en amour avec une rousse aux gros seins… Elle avait presque 18 ans.»
Oubliez la tente et le chalet : la grosse mode au Sea Shack, c’est de dormir dans des endroits téméraires, genre autour du feu avec les pieds sales ou sur un toit avec la main qui pend dans le vide.
Avantage du dodo sur le toit : la vue au réveil.
Pour les matinaux (lire: ceux qui sont debout avant 13h), le Sea Shack offre des déjeuners sensationnels à l’appellation audacieuse.
En journée, les activités sont nombreuses. Outre le canyoning, la lecture dans le hamac et la recherche de roches fucked up sur le bord de la plage, voici celles qui semblent faire le bonheur des vacanciers :
Jongler avec des quilles et des pommes.
Manger de la poutine dans le spa.
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Déguster un croissant en buvant la bière du diable.
Watcher des baleines et/ou sonner la trompette juste pour déranger le monde.
Jouer du Yann Tiersen au piano.
En soirée, la fièvre de la cuisine collective bat son plein. 48 projets de souper sont startés en même temps, et on doit redoubler de fougue pour obtenir les casseroles escomptées. Le tout se fait dans la plus grande joie vu qu’une bonne partie des gens se contentent de souper avec de la bière.
En ce samedi soir, c’est la formation rock vaporeuse Jacquemort qui a la mission de mener le party. Comme d’habitude, il semble difficile d’avoir un contact visuel avec le chanteur à la frange proéminente.
Les costumes sont massivement adoptés par les spectateurs. Cet homme opte pour un doublé de casquettes assez saisissant.
Celui-ci mise plutôt sur une jaquette noir et blanc aux motifs de pissenlit. «Je suis un chanteur d’opéra newyorkais», déclare-t-il, avec justesse.
Par miracle, la frange libère le visage et se confine au derrière d’oreille.>
Vers 3 heures 22 du matin, le DJ prend les grands moyens pour vider son bar en jouant Sous le vent de Garou et Celine. Ça marche à moitié.
Période de transe jubilatoire.
Problèmes divers reliés à diverses substances.
Pour détendre l’atmosphère, un chien s’invite au party. Bonne idée.
Pour terminer la nuit, on retourne au feu, question de chiller encore une couple d’heures. Le lendemain, on se réveille pis, des fois, si on est chanceux, la vue ressemble à ça – si on enlève le filtre Instragram.
Les festivités se poursuivent également cet automne. Soyez-y.