Sauvez Britney Spears!

Un matin cette semaine, lors de mon scrollage matinal sur Instagram, je suis tombée sur une publication republiée de la page Instagram Feminist qui résumait le mouvement #freeBritney. Ça faisait plusieurs jours que je voyais des publications et des commentaires passer au sujet de Brit Brit sur les réseaux sociaux, mais je n’y avais jusqu’alors pas trop prêté attention. Cette fois-ci, allez savoir, j’ai mis le doigt dans l’engrenage, sans me douter dans quoi je m’embarquais…

En moins de temps qu’il n’en faut pour crier « Toxic », je me suis retrouvée dans une spirale ahurissante de vidéos de fans, de tweets enragés et d’articles de sites à potins déchirant leurs chemises pour nous convaincre d’une fatalité: Britney Spears est en danger.

Que se passe-t-il donc avec la pop star américaine et qu’est-ce que cet étrange trend qui perdure depuis des années (oui oui, des années) sur le web?

Le mystère reste entier, mais on vous met sur la piste, question de ne pas rester seule avec cette obsession.

Vous rappelez vous, en 2007, quand Britney Spears a fait ce que le public avait alors qualifié de « mental breakdown » ? Elle venait tout juste de divorcer du père de ses enfants, Kevin Federline, pour ensuite se raser entièrement la tête avant d’attaquer des paparazzis avec un parapluie. Ce genre de semaine.

Il faut dire qu’à voir le nombre de vidéos YouTube de paparazzis la harcelant, on peut lui pardonner de vouloir répliquer de temps en temps. Bref, suite à cette scène – qui a évidemment été entièrement immortalisée – et après une série de comportements étranges, elle a été hospitalisée maintes fois.

À partir de là, ça a été la dégringolade. Elle a perdu la garde de ses enfants, a été internée dans des hôpitaux psychiatriques louches et a finalement été placée sous la tutelle de son père James « Jamie » Spears.

Qu’est-ce que ça veut dire être placé sous tutelle? Aux États-Unis, ça veut dire qu’un gardien ou tuteur légal devient responsable des états financiers et de la vie d’une personne qui n’est pas capable de se gérer elle-même. Ça fait douze ans que ça dure.

Sur internet, une image circule détaillant tout ce que Britney n’aurait pas le droit de faire en étant sous la tutelle de son père.

Rumeur? Réalité? Très difficile à savoir, mais une chose est sûre, internet est en feu et tout le monde s’est mis en tête qu’il fallait à tout prix sauver Britney.

Si ça fait 12 ans que ça dure, pourquoi est-ce que ce n’est que maintenant que ça envahit nos réseaux sociaux? À l’heure où le monde est d’ailleurs passablement déconcentré par une PANDÉMIE.

Voilà. Comme beaucoup de gens, Britney Spears suit la tendance Tik Tok du moment. Dernièrement, elle a commencé à publier des vidéos un peu étranges où elle danse devant sa caméra avec un visage plutôt figé et un maquillage qui a l’air de dater de plusieurs jours. Dans une vidéo en particulier publiée le 26 juin, elle porte une robe noire et souhaite une « happy Pride » à la communauté LGBTQ+. Dans les commentaires, c’est la folie. « SAVE BRITNEY 2020 », « elle a l’air droguée », « je ne suis même pas sûre que ce soit vraiment elle ». Mais s’il y a un seul commentaire qu’il faut retenir, c’est celui-ci : « Si tu as besoin d’aide, porte un chandail jaune dans ta prochaine vidéo ».

Et devinez quoi? Eh oui, dans une vidéo publiée exactement une semaine plus tard, on aperçoit Britney, en t-shirt jaune, faire des aller-retour répétitifs sans but apparent devant la caméra. Inutile de vous dire qu’internet a alors explosé.

https://www.instagram.com/p/CCJ1EmZgSnG/?utm_source=ig_web_copy_link

À ce stade, ma quête de vérité à viré à la fixation. J’avais beau avoir un an quand Britney chantait Hit me baby one more time, je me suis mise à fouiller dans les profondeurs de Twitter pour essayer de remonter à la source de ce qu’il est désormais commun d’appeler le Britneygate.

Le mouvement #freebritney a été créé en 2017 par Tess Barker et Barbara Gray, créatrices d’un podcast dédié à la star hollywoodienne : Britney’s Gram. Après quelques mois à analyser des activités apparemment suspicieuses sur le compte de Britney, notamment sa disparition momentanée, elles ont reçu un appel anonyme. Suspense.

L’appel anonyme viendrait d’un ex-employé d’un avocat qui travaillait sur le cas de la tutelle de Britney. Dans son message vocal, il explique qu’elle est internée depuis plus longtemps que ce qui était dit aux médias et qu’elle y a été mise de force par son père puisqu’elle refusait de se médicamenter.

Les filles ont intégré le message vocal à leur podcast et le monde est devenu fou.

Voici l’épisode en question:

Depuis, les complots virtuels ont explosé, allant même jusqu’à avancer la théorie que la fille apparaissant sur les vidéos TikToks et Instagram serait un clone de Britney (ouaip). Certains pensent que ses réseaux sociaux sont complètement contrôlés par son label pendant qu’elle est emprisonnée telle une Rapunzel dans une prison dorée. D’autres sont convaincus que l’emprise dure depuis toujours, lorsque l’industrie a décidé de taire la vraie voix de Britney, car ils ne la considéraient pas assez vendeuse (les vidéos YouTube là-dessus sont assez convaincantes je dois dire). Les groupes féministes ont embarqué, des manifestations ont même commencé à s’organiser aux États-Unis et une pétition a déjà récoltée plusieurs milliers de signatures.

Alors, comment faire la différence entre rumeurs débiles, fans qui capotent et réalité? Dans le domaine du showbiz américain, j’avoue que c’est assez périlleux. C’est une industrie bourrée de cash qui nous fait pas mal croire ce qu’elle veut, appuyée par une armée de fans souvent disposés à croire n’importe quoi.

Mon conseil: essayer de faire sa part des choses, suivre d’un œil attentif ceux qui se donnent à fond pour sauver la princesse de la pop et…prendre évidemment tout ça avec un gros grain de sel.

Au final, ça peut quand même faire réfléchir sur la façon dont la société traite ses stars et les problèmes de santé mentale. Ce n’est pas une information nouvelle que la célébrité américaine est toxique pour ses joueurs, est-ce qu’y accorder autant d’importance c’est faire partie du problème? Là est la question.

En attendant les réponses, je vous lègue mon obsession en vous laissant en juger par vous-même. Bon courage.