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Salon des allergies alimentaires : de l’intimidation dans l’air

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Personne ne pouvait se douter qu’un si inoffensif 2e Salon des allergies alimentaires allait, lui aussi, être victime d’intimidation. Photoreportage des évènements spéculatifs qui ont eu lieu samedi dernier dans l’antre idyllique du Complexe Desjardins.

À première vue, le décor semble anodin, quelque peu princier.

C’est en regardant l’horaire des conférences de la journée que la problématique principale se dessine. À 11 heures tapantes, une agente du SPVM viendra témoigner d’une réalité renversante : celle trop souvent méconnue des gens allergiques qui, vulnérables et incapables de se défendre, se font intimider quotidiennement.
Telle une Martin Luther King venue rassembler les troupes pour changer le cours de l’histoire, l’agente Cayouette amorce son exposé avec ardeur et fougue. La frénésie au parterre est palpable.
Forte d’une habile syntaxe, la policière militante donne des trucs révolutionnaires pour venir à bout des intimidateurs.
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Histoire de se faire comprendre par tous les allergiques du Québec, elle privilégie un langage brut, sans fioriture.
Le code de conduite des allergiques, enfin dévoilé !
Pour ceux qui n’avaient pas ENCORE compris, l’agente rappelle avec une précision soutenue le lien indéfectible qui existe entre les allergies et l’intimidation.
En guise de conclusion, l’agente Cayouette soulève des questionnements qui provoquent des réactions corporelles bien singulières.
En se promenant à travers les kiosques, on remarque, effectivement, que l’intimidation est partout. Toujours prêt à faire le ménage dans la population du pays, Santé Canada présente des trucs efficaces pour ostraciser les allergiques par l’entremise de dépliants qui, à première vue, semblent tout à fait bénins, voire innocents.
Même les chaises se plient à l’exercice de l’intimidation en refusant obstinément d’accueillir des allergiques sur elles. Les bouteilles d’eau sont de connivence.
Tout comme ce magazine Ricardo.
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Dans ce climat sous tension, la résistance commence à se fortifier. Inspirée par le message de l’agente Cayouette, cette femme charismatique remet les choses en perspective en se confiant sur son allergie. «Y’en a que c’est les arachides, d’autres que c’est les bébitttes… Moé, c’est les kiwis», dit-elle, avec une touchante vulnérabilité, avant d’élargir le débat vers d’autres perspectives. «Au lieu de tuer du monde, Magnotta, y’aurait dû travailler dans les boucheries. Pareil pour Turcotte.»
Symboles ultimes de la résistance, ces tatouages captent l’attention.
En plus, ils sont parfaits pour «les activités récompenses».
Certains kiosques optent plutôt pour la dissidence. Celui-ci, par exemple, a délibérément choisi la faute d’orthographe afin de symboliser sa rébellion face à une société basée sur les inégalités et l’exclusion de la minorité allergique.
Même chose ici : on se réapproprie l’orthographe du terme «allergène» afin d’en faire un objet culturel à part entière, dénué de tout rapport de force ostracisant.
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Intimidés à tour de bras, certains allergiques tombent dans l’enfer de l’alcool et des restaurants italiens douteux de Saint-Léonard.
Déboussolés, d’autres s’en remettent à un nationalisme identitaire. «Les croisières, c’est mieux que les tout inclus parce que les chefs sont Américains. À Cuba, y’a des barrières de langue», explique cette cliente allergique.
De son côté, Christine Boulanger s’attèle à la confection de plats sans allergènes dans le cadre d’une démonstration culinaire visiblement appréciée par un parterre en liesse. «La graine de chia, c’est vraiment la graine du moment», clame-t-elle.
Comme c’est le cas dans beaucoup d’évènements de la sorte, de cruels intimidateurs viennent narguer les allergiques et ainsi perturber le cours des choses.
Malgré tous leurs efforts déployés, malheureusement, les allergiques sont encore et toujours victimes d’intimidation. Tellement que certains d’entre eux n’osent même plus manger et s’en remettent à uniquement regarder des cadres avec de la nourriture dedans.
Triste mais vrai.
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