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Salomé Leclerc sur l’obsession, puis le détachement envers sa propre musique

Retour sur le « Bajada Dialogues ».

Par
Estelle Grignon
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La passion de la musique dans ses plus fins détails est au cœur du dernier épisode des Bajada Dialogues. Et avec raison : sans les voir, on perçoit les étoiles dans les yeux de Salomé Leclerc tout au long de son témoignage. « Je pense que c’est de loin, de loin (l’album) sur lequel j’ai vécu le plus de libertés », dit-elle à propos de son nouvel album Les choses extérieures, qui est paru entre-temps depuis l’enregistrement.

Il est question du désir de réaliser soi-même le disque, d’écouter les tests de pressing de vinyles et de l’excitation d’écouter ses nouvelles maquettes dans son auto. « J’avais 10 minutes à faire (pour revenir chez moi), mais je voulais écouter mon pacing pis je voulais écouter mes nouveaux mix.

J’ai starté le disque pis en roulant — évidemment, en 10 minutes t’as le temps d’écouter deux chansons et demie — mais j’ai viraillé en ville. Il était tard : il était une heure et demie du matin. Juste pour rallonger mon parcours, juste pour l’écouter au complet dans l’auto. »

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Jason Bajada essaie aussi de comprendre l’historique de Salomé Leclerc, à partir de ses origines à jouer de la batterie dans la maison familiale à Sainte-Françoise-de-Lotbinière. « C’est où ça ? » demande rapidement Jason. « Je suis plus proche de Plessisville, de Victoriaville », répond Salomé. Avec ses frères, elle crée un groupe, Demi-tour, qui joue des reprises de chansons québécoises dans les bars et dans les Saint-Jean-Baptistes.

« Je suis du genre à me dire “c’est pas vrai que je vais attendre dans mon coin, tsé, je vais faire de quoi.” »

Elle en profite aussi pour parler de Fortierville, village de son père dont la notoriété tient d’un incident inédit : c’est là que se sont déroulées les mésaventures tristement célèbres d’Aurore, l’enfant martyre. « Y a pas grand-chose qui se passe dans ces villages-là. Je sais même pas quand est sorti le film (Aurore, second film basé sur sa vie et paru en 2005) mais quand c’était sorti, je me souviens que c’était la grosse patente par là-bas.

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Les curieux — pas les gens de la région, mais les curieux — allaient voir la maison pis là c’était comme le gros happening à Fortierville. »

Salomé explique aussi comment un vide professionnel l’a presque amenée à suivre des cours de sommellerie. « Je sors mon 2e disque (27 fois l’aurore) pis là, y’a rien. Je regarde mon horaire, début 2015, pis y a rien. Pis je suis du genre à me dire “c’est pas vrai que je vais attendre dans mon coin, tsé, je vais faire de quoi.”

C’était pas nécessairement pour flusher la musique. Anyway, je serais pas capable. Je l’ai en dedans depuis trop longtemps, j’ai besoin de ça. »

« Tant que tu te fais pas huer pis pitcher des tomates sur scènes », intervient Jason Bajada.

« Mais même à ça, encore là le lendemain, je me réessaierais. Je retournerais à mes covers de Demi-tour. »

Pour entendre Salomé Leclerc et Jason Bajada parler d’aimer jouer de la basse, de System of a Down et d’ébénisterie ça se passe juste ici, dans le tout nouvel épisode des Bajada Dialogues.

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