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Russian Doll: LA série à regarder en rafale ce weekend

De la répétition sans redondance.

Par
Mali Navia
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La première fois que j’ai vu la bande-annonce de Russian Doll, je me suis sentie agressée. En partie parce que, comme d’habitude, Netflix me l’a montrée sans consentement. Et aussi parce que le ton de l’émission me semblait plutôt sombre, comme un genre de Groundhog Day version trendy New York 2019. Ça me paraissait redondant et inutilement trash. Il se trouve que je ne pouvais pas avoir plus tort. Russian Doll est sans contredit, la meilleure série Netflix depuis Maniac. « Ça ne fait pas si longtemps », me direz vous. Mais au nombre de séries qui sortent par semaine, ça vaut son pesant d’or.

L’histoire

C’est l’anniversaire de Nadia (Natasha Lyonne qu’on a pu voir dans Orange is the New Black) et son amie Maxine lui a organisé une fête dans son somptueux appartement New-Yorkais. Nadia est célibataire par choix, on comprend dans les 10 premières minutes qu’elle a un problème avec l’engagement. C’est le genre de fille branchée sans qu’elle ait à essayer. Elle vit de toute évidence selon ses propres standards, sans faire de compromis pour personne. Ce soir-là, elle meurt frappée par un taxi en essayant d’attraper son chat. Quelques instants plus tard elle se réveille à nouveau à son party d’anniversaire. Elle sort et meurt encore, cette fois d’une nouvelle manière. Rapidement, elle comprend qu’elle est prise à revivre cette soirée. Mais pourquoi?

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Pourquoi c’est si bon?

Au départ, je vous avoue que Nadia n’est pas très sympathique. On la trouve égoïste, très loud, voir méchante. Mais au bout de deux épisodes, on tombe sous son charme. Le jeu de Natasha Lyonne est rien de moins qu’excellent. On voit sa douleur sous son armure, on découvre ses zones de vulnérabilités sans jamais tomber dans le trop. On finit par la trouver touchante et c’est là que la série devient magique. Au fil des soirées où elle doit tout recommencer, Nadia se lie d’amitié avec Horse, un itinérant sympathique qui ne cesse de vouloir lui couper les cheveux. C’est lui qui arrive le plus facilement à faire tomber son masque de femme intouchable émotionnellement.

La banalité de l’ordinaire y est brillamment montrée. On y aborde finement et très organiquement les thèmes de la santé mentale, de la diversité sexuelle, du féminisme, etc. Au centre de tous ces thèmes, il y a la solitude.

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L’écriture est à la fois hautement réaliste et complètement loufoque. C’est d’ailleurs en partie la plume de Natasha Lyonne qui est derrière tout ça. Tous les personnages sont d’une authenticité désarmante, des marginaux assumés aux parcours de vie complètement éclectiques. La série est on ne peut plus dans l’ère du temps. Au-delà de la prémisse surréaliste, il y a la banalité de l’ordinaire brillamment montrée. On y aborde finement et très organiquement les thèmes de la santé mentale, de la diversité sexuelle, du féminisme, etc. Au centre de tous ces thèmes, il y a la solitude. Celle qui nous hante, celle qu’on fuit dans une vie à deux qui ne nous convient pas ou qu’on embrasse pleinement en se disant qu’au moins ce sera notre choix.

En cherchant le pourquoi du comment, Nadia fera la connaissance d’Alan (Charlie Barnett), un homme qui est en tout point son contraire. Ils sont connectés cosmiquement sans savoir pourquoi. Chose certaine, c’est ensemble qu’il arriveront à réintégrer la vraie vie. La scène finale, que je tairai ici, a un petit quelque chose d’hors de ce monde. Si vous l’avez vue, vous savez de quoi je parle.

Des grands échos

Pour une série qui ne met en scène aucune grande tête d’affiche, Russian Doll attire énormément d’attention. Qu’est-ce qui fait que deux personnes deviennent prisonnières des limbes? Est-ce un commentaire spirituel? Est-ce qu’il y a une morale? Une critique sociale? Les théories abondent ici et aux États-Unis. Pour Dani Placedo de Forbes, il n’y a pas d’interprétation unique de la série. Il s’agirait d’une allégorie. Dans son article, il raconte que Jason Zinoman, chroniqueur au New York Times, a partagé une analyse étonnamment juste sur Twitter. Les deux créatrices de la série, Natasha Lyonne et Leslye Headland, ont répondu à ses tweets en disant avec un « Yo! Tell this guy to exit ours skulls please! ». Russian Doll est indéniablement plus qu’une simple histoire de fille condamnée à revivre le même jour de sa vie. C’est une histoire qui vous habitera quelques jours et qui vous fera aller lire 1000 théories sur internet.

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Alors voilà, si ce n’est pas déjà fait, vous savez quoi faire en fin de semaine!