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Rôder autour d’OD
La mission est un brin étrange, vous êtes prévenus.
Après avoir été tournée à Whistler, en République dominicaine, au Portugal, à Barcelone, à Bali, en Afrique du Sud (bon ok à Terrebonne et à Blainville aussi), l’édition pandémique d’Occupation double se déroule présentement à Saint-Jean-de-Matha, dans Lanaudière, dans une auberge juchée au sommet de la Montagne Coupée.
Est-ce que la proximité de la populaire téléréalité attire badauds et voireux dans les sous-bois autour des maisons des participants? Breaking news: oui.
Pour le confirmer, j’ai profité de ce magnifique dimanche pour abattre les 75 kilomètres me séparant des célibataires les plus médiatisés du Québec.
J’ai traîné une collègue avec moi, qui connaît autant OD que Charles connaît le leadership. Genre.
Comme ma connaissance d’OD se limite à ma pseudo-infiltration de la grande finale l’an dernier (je voulais juste prendre un selfie avec Dragos parce je l’avais adoré dans Rocky 4), j’ai traîné une collègue avec moi, qui connaît autant OD que Charles connaît le leadership. Genre.
« Est-ce que « docteur rebondissement » est encore dans l’émission?»
-C’est CAPITAINE rebondissement Hugo…», soupire ma copilote, très découragée.
Sur la route, le soleil tape dans le pare-brise. Je demande à Stef de me briefer sur la saison en cours, histoire de me préparer psychologiquement à cette enquête terrain.
En gros: l’émission est bof jusqu’ici, Charles est encastrable dans le mur, Jay du Temple est bon, personne se chicane trop trop et tout le monde s’est matché vite. « J’ai hâte de l’écouter ce soir. Ils vont faire rentrer des anciens participants et ça va mettre de l’action », lance fébrilement celle qui n’est vraiment pas habillée pour aller se promener en forêt avec son petit manteau propret.
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Au bout du chemin de la Montagne-Coupée, on croise une pancarte indiquant la direction de l’auberge.
Clairement sur une lancée, on pousse notre luck en roulant jusqu’à l’auberge perchée au sommet. C’est l’automne, les feuilles sont multicolores et le paysage est à couper le souffle.
«C’est relaxe, mais il y a des jeunes qui sont entrés sur le site cette nuit pour se prendre en photos», rapporte le gardien.
Au bout d’une route asphaltée serpentine, on débouche sur une guérite, où un agent de sécurité monte la garde avachi dans sa voiture. « Entrée interdite », fait savoir la pancarte sur la barrière. « C’est relaxe, mais il y a des jeunes qui sont entrés sur le site cette nuit pour se prendre en photos », rapporte le gardien, qui nous bloque l’accès.
Mais pas question de baisser les bras. Est-ce que Bob Woodward et Carl Bernstein se sont contentés de la version du cambriolage au Watergate? Que nenni.
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J’ai garé la Matrix au bas, où se trouve une vingtaine de voitures. Des promeneurs du dimanche, pour la plupart, qui viennent profiter des nombreux sentiers autour de la montagne et de l’Abbaye Val Notre-Dame tout près.
La balade est magique, rythmée par le doux craquement du tapis de feuilles mortes sous nos pas. L’ambiance est tellement bucolique que j’entreprends de me trouver une branche pour utiliser comme bâton de marche. Stef me juge sévèrement du regard, j’abandonne le projet.
On croise des randonneurs.
Un couple prend une pause au milieu du sentier.
« Êtes-vous là parce que vous êtes des fans d’OD? »
-Non, répond le gars en riant, comme s’il fallait être niaiseux pour venir ici pour ça.
Un peu plus loin, un groupe de jeunes se promène, flanqué d’un magnifique samoyède.
« Pis? Avez-vous vu des participants d’OD? »
-On aime mieux pas en voir, tranche l’un deux.
On poursuit notre ascension, même si ça regarde mal. Le sentier est plus escarpé que prévu et on n’a presque pas d’eau, en plus de ne pas savoir vraiment où aller.
C’est sans compter le fait que Stef souffre gravement d’allergie et pleure autant qu’une veuve nord-coréenne. « Esti il y a un nuage de maringouins », se lamente cette experte d’OD, qui râle sans arrêt.
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Notre escapade improvisée nous amène finalement devant des banderoles jaunes bloquant le passage. Au loin derrière, on aperçoit devant quelques bâtiments, des voitures et une roulotte.
Sont-ce les maisons des candidats d’OD? Pas le choix d’aller vérifier.
Le bâtiment de droite a l’air super luxueux, avec une petite terrasse gazonnée en annexe. Aucune trace de chest musclé ni reflet de dentition immaculée à travers les fenêtres. « Mouin, c’est dur à dire si c’est là », analyse Stef, une experte prudente.
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On continue à s’enfoncer un peu dans la forêt, jusqu’à tomber face à face avec un agent de sécurité qui vient en notre direction. Impossible de l’éviter, comme la nouvelle interface de Facebook.
Comme notre présence n’est pas commanditée par Poppers, Centre Hi-Fi, Bulles de nuit ou Guru, le jeune homme, néanmoins très courtois, nous éconduit gentiment.
On lui demande s’il a l’habitude de croiser des stalkeux d’OD dans les sentiers. « Ça arrête pas. Il y a tout le temps plein de monde qui vient, surtout la nuit », confirme le jeune homme.
«Il y a même un gars qui est monté jusqu’ici en motocross récemment», ajoute l’agent de sécurité
Des agents de sécurité sont d’ailleurs à pied d’oeuvre 24h sur 24h pour repousser les intrus. « Il y a même un gars qui est monté jusqu’ici en motocross récemment », ajoute l’agent de sécurité, qui retourne vers les maisons.
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Pas le choix de rebrousser chemin.
« Pis Stef, ça t’as fait quelque chose de voir les maisons? »
-Ça m’a rien fait pantoute, tranche mon amie, clairement morte en dedans.
Alyson croit même que le show a un impact sur le tourisme local. « Ça fait bouger les choses. Je travaille au Tim à Saint-Jean-de-Matha et on remarque plus de monde.»
C’est là qu’on a croisé une gang d’amis des environs, venus expressément pour aller fouiner sur les traces d’OD. « On espère pas voir grand-chose, juste les maisons », souligne Linda, une mordue de l’émission avec Alyson et Jennifer, Gaétan et Danoë. Ce dernier ne cache pas sa fierté de voir que leur coin de pays sert de décor à la téléréalité de l’heure. « C’est tellement beau le soir sur le belvédère, on peut même voir Montréal de loin », explique le jeune homme. Alyson croit même que le show a un impact sur le tourisme local. « Ça fait bouger les choses. Je travaille au Tim à Saint-Jean-de-Matha et on remarque plus de monde », souligne-t-elle.
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À la boutique de l’Abbaye aux pieds de la montagne, plusieurs clients font le plein de chocolat artisanal. L’employé derrière le comptoir dit avoir constaté une hausse d’achalandage dans les sentiers durant les premières semaines de l’émission, sans plus. « Leur public cible, je ne pense pas qu’il veut venir chanter la messe avec les moines », badine-t-il, en référence aux retraites de silence offertes à l’Abbaye.
Avant de reprendre la route, on fait un arrêt au service au volant du McDo le plus proche, à Saint-Félix-de-Valois.
J’en profite pour poser les vraies questions à la caissière qui me tend deux cafés moyens avec trois laits.
« Pis l’impact OD? »
-Il n’y a pas de buzz, mais Jay Du Temple est venu l’autre jour et il était super gentil. Il nous a demandé comment on allait et nous a remerciés, décrit-elle excitée.
Un chic type ce docteur rebondissement!
-C’est capitaine rebondissement Hugo….
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Au moment d’écrire ces lignes, OD joue en retrait dans le salon. C’est concept à ce point-là mon affaire.
Jamais vu du monde aussi heureux de gagner un voyage à Toronto. Mais bon, dans le contexte actuel, Saint-Jean-de-Matha était presque mon voyage le plus l’fun de 2020.
J’ai quand même compris ce que Stef voulait dire par « il va y avoir plus d’action » en voyant les cinq anciens candidats débarquer dans les maisons (QU’ON A VU QUELQUES HEURES PLUS TÔT JE RAPPELLE).
« Sérieux big, ça c’est de la twist gros! », s’exclame d’ailleurs un Carl s’exprimant dans un dialecte inconnu et poussant des cris d’animal en rut.
Si j’avais pris un shooter chaque fois que le mot « fucking » était prononcé, je serais encore saoul aujourd’hui.
Si j’avais pris un shooter chaque fois que le mot « fucking » était prononcé, je serais encore saoul aujourd’hui.
J’ai mis un terme à « l’aventure » au moment où Karine braillait sa vie en regrettant son grand retour OD après avoir pris full maturité. « On est des sapins de Noël dans le coin, on sert à rien!!!! », beuglait-elle, pendant qu’une Cintia la réconfortait, en essayant peut-être de se convaincre que d’abandonner son enfant à la maison pour participer une deuxième fois à OD était une super idée.
Avoir su, on aurait pu ramener Karine à Montréal.