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Rockfest 2014 : Top 9 d’une 9e édition trash mais joviale

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Musique rock et conneries en tous genres ont marqué ce Rockfest ensoleillé et passablement arrosé, la fin de semaine dernière à la Marina de Montebello. Retour sélectif en neuf points.

9 – Blink 182

Principale tête d’affiche du festival, le légendaire trio punk californien Blink 182 avait la tâche tout de même assez aisée de gagner le cœur d’un public déjà conquis. Mission réussie? Oui, malgré une désorganisation flagrante – signe d’un groupe qui lésine sur la pratique et préfère se concentrer sur d’autres projets.

Dès le début, le trio sort les gros canons, The Rock Show et What’s My Age Again? notamment. «I’m 21 twice», déclare injustement Tom, qui aura 39 ans cette année. Toujours aussi juvénile dans l’âme, le guitariste se plait à dire un lot de niaiseries impressionnantes entre les chansons. «I’m wearing a condom right now», scande-t-il après First Date. «I think I’m great when I’m drunk», lance-t-il plus tard, attribuant son état d’ivresse à l’heure tardive du spectacle (un peu après minuit).

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Durant les chansons à lighters (Down et I Miss You), Travis se donne un peu trop sur ses tambours, comme s’il voulait épater la galerie avec ses talents de fessage. Heureusement, cette intensité improvisée sert bien aux chansons plus punk de son répertoire, comme Dammit et Man Overboard

De son côté, le doyen Mark à la voix posée s’est particulièrement démarqué sur Feeling This. Radieux comme toujours avec sa frange virevoltante.

8 – Les accoutrements épatants

Les festivaliers se surpassent chaque année en arborant des tenues éclatées, parfois ingénieuses, parfois dégueulasses. Cet habillement «buffet à volonté» appartient certainement à la deuxième catégorie.

Durant le show de Billy Talent, cette dame au chapeau graisseux semblait avoir le moment de sa vie.

Parlant de poulet, cet homme semblait se trouver assez cool avec sa tuque de type rôtisserie.

Dans la file du Bonichoix, ce grand génie aPEURant et DÉGOUTant avait déjà ouvert sa bière pour passer le temps.

Quand efficacité et style se conjuguent à merveille.

Attitude de chien.

Cuir sadomasochiste et pinch redoutable.

Deux passions qui ont le mérite d’être claires.

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7 – Les Montebellois
Quand ton paisible village d’à peine 950 personnes se fait envahir par 200 000 festivaliers, en grande partie déficients, ça peut devenir frustrant. Heureusement, les Montebellois sont accueillants et généralement ravis de recevoir autant de visite. Ils profitent même de l’occasion pour partir en business solide, soit en louant aux festivaliers des espaces camping sur leur terrain ou en leur vendant des vivres de survie comme des condoms, des glow stick et du chocolat. Mention à la «bouteil d’eau».

Autre technique pour faire une grosse passe de cash : ramasser les bouteilles/canettes vides.

Le gérant du Bonichoix, quant à lui, a prévu le coup cette année en commandant une quantité phénoménale de bière – 2500 caisses de 12 plus précisément. En fin d’après-midi le samedi (donc, après 1 jour et demi de festival), il ne lui restait que d’la Coor’s Light et d’la Bud Light. Une bonne chose, tout de même, pour baisser l’alcoolémie des festivaliers.

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Dans un tout autre ordre d’idées, cet homme a passé sa fin de semaine au bar à flasher son perroquet sur la terrasse. Pour aucune raison.

Finalement, cette femme a profité de son pignon sur rue pour sensibiliser les gens aux «chemtrails», ces fameuses lignes blanches dans le ciel qui seraient la pierre d’assise d’un énorme complot du gouvernement pour contrôler la température. «Ce qui me dérange le plus, c’est de perdre mon soleil, de perdre mon ciel bleu», déclare-t-elle, en avouant passer au moins 5 heures par jour à lire sur le sujet. «La température m’a toujours obsédée.»

6 – Les groupes québécois

Malgré toutes les grosses pointures américaines en vedette durant le festival, les groupes québécois ont réussi à tirer leur épingle du jeu, en offrant des spectacles saisissants. Fidèle à son habitude, la troupe de Québec Dance Laury Dance a provoqué des trash survoltés, grâce au charisme irrévérencieux de son leader Max Lemire.

Autre valeur sûre, un peu plus hardcore cette fois : Obey The Brave. En plein après-midi, le groupe a fait shaker le solage de la Marina avec violence et robustesse.

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Quelques réunions de groupes mythiques étaient au programme. Sans surprise, la réunion de Reset avec Chuck Comeau et Pierre Bouvier (de Simple Plan) n’a convaincu personne. «Montebello, une ville où y’a plus de vaches que d’habitants», a déclaré Bouvier, le fin finaud, lors de l’une de ses trop nombreuses interventions inutiles.

Heureusement, la réunion entre Anonymus et Mr. Pacini en personne, Marco Calliari, a été quasi jouissive. «Faites du bruit pour le Rockfest CÂLICE !!!», a lancé l’homme du bar à pain, après Prosternez-Vous. Le groupe s’est également joint à Mononc Serge, juste avant Blink 182. «Les métalleux, c’est des mésadaptés sociaux», a lancé avec raison notre Serge national.

5 – Le ravin
Voici le genre de truc imprévisible et retardé qui fait du Rockfest un évènement unique en son genre. À partir de 3 heures du matin le dimanche (et jusqu’au lever du soleil), les festivaliers ont eu la brillante idée de créer un raccourci (lire : une planche de plywood instable qui flotte au-dessus d’une marée d’eau brune, de bière et de pisse) afin de passer plus rapidement d’un bord à l’autre du camping. Seul hic : les gens intoxiqués qui désiraient se plier à l’exercice devaient éviter de glisser sur la boue en remontant le ravin. Rapidement, le «shortcut» est devenu un véritable défi à surmonter.

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À un moment donné, des gens ont essayé de se pousser dans le ravin, entraînant des altercations absurdes mais contrôlées.

Le champion incontesté de cette joute : Monsieur «White Pants», un homme allumé aux réflexes amoindris. Son délicieux surnom était crié à tire-larigot pendant deux heures.

4 – Mastodon
Le quatuor métal d’Atlanta a, comme d’habitude, tout donné sur scène. Les chansons du nouvel album ont convaincu, mais pas autant que les hits Divinations, Blasteroid et Oblivion. À la guitare, Bill a été à la hauteur de sa moustache.

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Tout juste sorti d’un centre de désintoxication pour traiter son alcoolisme, Brent semblait en forme – un peu plus qu’à Heavy MTL il y a 3-4 ans quand il se donnait des tapes dans face pendant le show.

3 – Weezer
C’est durant ce spectacle qu’on s’est rendus compte que Weezer avait à peu près juste des hits. En une heure seulement, le quatuor californien a interprété Hash Pipe, Island in the Sun, Beverly Hills, Dope Nose, Say It Ain’t So, Pork and Beans, Photograph et, au rappel, Undone et Buddy Holly.
Rivers Cuomo était vraiment heureux d’être là. Il bougeait comme un prince frivole.

2 – Le feu rassembleur
Se promener en pleine nuit pour rencontrer des gens en se réchauffant autour d’un feu de casquettes est un incontournable du Rockfest. Évidemment, comme on est dans un festival rock/punk/metal, l’accueil est toujours des plus chaleureux. «Ok, je rajoute pas de bois dans le feu pis quand il est mort, tout le monde décalisse», met en garde l’instigateur enflammé d’un de ces feux de joie. Aperçu flou de sa prestance :

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En temps normal, un gars arrive avec sa guitare et tente de décâlisser une toune de Sublime ou de Blind Melon. Cette fois-ci, ce sera ce somptueux frisé au t-shirt génial.

Ce punk qui mange du fromage est fâché : il n’aime pas la musique du frisé et aimerait entendre de la vraie musique.

Après d’insistantes demandes, il obtiendra gain de cause avec sa demande spéciale Anarchy in the UK. Malheureusement pour lui, l’instigateur enflammé viendra couper la chanson.

Confidence du punk fromagé assez saisissante :
«J’étais en train de fourrer la bonne femme dans tente pis j’étais pas capable parce que je vous trouvais trop cons… fait que chu venu prendre une beer avec vous autres», de déclarer cet homme avec une volubilité vertueuse, quelques minutes avant que le feu ne soit éteint pour de bon.

1 – L’ambiance YOLOL générale
Par-dessus tout, le Rockfest est une foire remplie de spécimens édifiants, autant YOLO que LOL, dont cet homme guilleret, probablement le seul de toute la file à avoir bu de l’eau.

Et ces gens aux mœurs légères.

Et ces gens qui chillent dans un pick-up toute la soirée.

Et ce gars qui dort le corps dans le char et les pieds dans rue.

Et ces génies qui déploient leur attitude rock en permanence.

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Et, finalement, cet homme à la pilosité incroyable qui aime autant regarder son hamburger que le manger.

À l’année prochaine, évidemment.

Pour voir plus de photos du Rockfest 2014, c’est par ici!

Photos de concert: Didier Charette

Autres photos : Olivier Boisvert-Magnen