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Rihab Chaieb : portrait d’une chanteuse classique ancrée dans son époque
URBANIA et le Festival de Lanaudière s’unissent pour vous faire renouer avec la musique classique dans un décor pittoresque!
Le Festival de Lanaudière bat son plein jusqu’au 7 août, et c’est dans le cadre enchanteur de l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay qu’il vous sera possible de découvrir et d’apprécier la musique classique et quelques-un.e.s des meilleur.e.s musicien.ne.s d’ici et d’ailleurs.
On a donc décidé de vous présenter l’une des artistes de la programmation : Rihab Chaieb, une mezzo-soprano active, branchée et passionnée! La Montréalaise mordue de voyages était de passage à New York pour un concert et a pris quelques instants pour nous parler de son quotidien.
Rihab, à quel concert participes-tu au Festival de Lanaudière?
Le concert s’appelle Rossinimania! et se concentre sur le répertoire du compositeur Rossini. Mais entre nous, on appelle ça Murder by Rossini (rires)! C’est très intense techniquement, mais les fans seront comblés.
Et comment est-ce que tu te prépares pour un défi technique comme celui-là?
C’est beaucoup d’étapes. Je travaille d’abord dans la partition, bouche fermée. Je mémorise les notes, puis le texte, et seulement après tout ça, je commence à chanter. Ça vient en tout dernier, sinon je prends des mauvais plis et c’est très chiant à défaire!
Et quand tu ne chantes pas, quels sont tes hobbys?
Oh boy, ça dépend où je suis! À New York, comme en ce moment, j’aime beaucoup marcher avec mon chien entre les shows. Je suis aussi une grande foodie, je cours, je fais du yoga… mais surtout, j’adore voyager!
« On imagine souvent que j’écoute seulement de la musique classique, mais c’est assez rare, en fait. »
Depuis la pandémie, j’apprécie vraiment le fait d’aller voir des shows live, des trucs que je ne serais pas nécessairement allée voir avant. Je vais au théâtre, au cinéma, voir des comédies musicales… Bref, plein de choses que je n’aurais pas pensé aller voir et que j’apprécie beaucoup plus maintenant.
As-tu un.e artiste pop préféré.e?
En ce moment, j’adore Lizzo et Lil Nas X. On imagine souvent que j’écoute seulement de la musique classique, mais c’est assez rare, en fait. À moins de l’étudier, j’évite. J’ai besoin de ça pour me sentir en congé. Du gros hip-hop ou même du heavy métal, ça, ça me fait décrocher!
En tant que nomade et grande voyageuse, quel endroit qualifierais-tu de plus bel endroit du monde?
J’y retourne bientôt, c’est un lieu magique au Portugal. Dans la région de Sintra. Une petite plage inaccessible en voiture : Praia da Ursa. La randonnée pour s’y rendre demande une bonne forme physique, mais ça vaut tellement la peine!
Ton comfort food préféré?
Un pad thaï au tofu! J’en mange partout où je vais, c’est ma petite tradition. Ceux qu’on sert en Thaïlande sont délicieux, mais j’ai trouvé le meilleur à New York!
La meilleure chose à faire au Québec en été?
Sans aucun doute profiter des terrasses à Montréal! Ça me manque tellement souvent. Les autres terrasses dans le monde n’ont pas la même ambiance. On ne trouve ça nulle part ailleurs. J’adore y retrouver des amis, partager une bonne bouffe, une bonne bouteille…
Qu’est-ce que les gens ne savent pas à propos des artistes lyriques?
C’est facile de voir seulement le côté glamour, le produit fini et poli. Ce n’est pas tout le monde qui sait le nombre d’heures de travail que ça représente, les sacrifices à faire, les moments qu’on manque (le mariage de nos proches, par exemple). C’est très solitaire. Le mode de vie nomade est plein d’avantages, mais comporte aussi de la solitude. C’est pour ça que j’ai envie de dire au public : venez nous voir, nous parler après les spectacles!
« Pas besoin d’être âgé ou riche pour pouvoir apprécier la musique classique, il y en a pour tous les publics. »
On fait de la musique pour la partager avec vous, on adore les gens! Nous sommes très terre à terre, on célèbre nos succès tous ensemble. Par ailleurs, pas besoin d’être âgé ou riche pour pouvoir apprécier la musique classique, il y en a pour tous les publics. Je suis une enfant de première génération d’immigrants, je ne suis pas née du tout dans la musique classique. J’étais une ado rebelle, ultra gothique, et je voulais chanter dans un band. On m’a conseillé d’aller chercher une technique classique, en me disant que c’était la meilleure à apprendre. J’ai commencé mes cours, j’ai entendu un air de Brahms et j’ai pleuré, impressionnée par l’effet de cette musique-là sur moi. Pas besoin de faire partie de l’élite pour ressentir ça.
Et entre vous, entre musiciens, comment célébrez-vous après un grand concert?
Avec beaucoup de bouffe et de vin (rires)!
Peu importe si c’est au resto ou chez quelqu’un, ON A FAIM. Je ne mange pas beaucoup avant un show, pour ne pas avoir le ventre trop plein, donc après, ça urge, je suis affamée!
Est-ce que tu t’imaginais faire un show en pleine nature comme celui du Festival de Lanaudière?
Ce sera ma deuxième participation au Festival, et ma deuxième collaboration avec Lawrence Brownlee (ténor). On a même déjà dansé la salsa ensemble à Munich!
Chanter dehors, c’est tellement une belle énergie, les gens sont ouverts d’esprit, c’est moins rigide dans la nature du spectacle. L’été, au Québec, on est bien, c’est une belle communauté qui est rassemblée pour la musique. Plusieurs des chanteurs sont assez jeunes, connectés sur les réseaux sociaux, et on espère attirer un public nouveau pour l’occasion. À ceux et celles qui sont curieux.euses, je dis venez vous promener dans la région puis découvrir le Festival le temps d’une soirée en assistant à un concert extérieur. Ça fait une belle journée en nature avant de rentrer à Montréal!
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