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Misteur Valaire a rempli la Place des festivals de Montréal, conquis des milliers de mélomanes en Europe et a quatre albums derrière la cravate. France, DRouin, Jules, To et Luis se connaissent pourtant depuis la petite école et évoluent ensemble depuis la première année du secondaire. Entrevue au mythique resto Louis de la rue King Est, à Sherbrooke, sur fond d’anecdotes d’enfance, d’anticonformisme et d’airs jazz.
Ce texte est extrait du Spécial ÉTUDIANTS, en kiosque dès maintenant ou disponible en version PDF sur la Boutique Urbania
L’organisation des Jeux du Canada avait fait appel à l’une des formations électrojazz les plus en vue de l’heure pour clôturer deux semaines de compétitions à Sherbrooke. Urbania en a profité pour aller les rencontrer dans leur ville natale. Après quelques tergiversations et l’appel des estomacs affamés de cinq garçons qui allaient donner un spectacle en tant que Qualité Motel le soir même – leur projet musical uniquement électro, où les gars se glissent derrière cinq consoles –, c’est au mythique restaurant Louis des premiers jours, rue King Est, que toute l’équipée sauvage s’est ramassée.
Attablés au deuxième étage du resto, prêts à attaquer des Maxi Louis poutinés (« C’est la meilleure chose ici, a dit Jules, tu prends le Trio Maxi Louis et tu changes ta frite pour une poutine »), on est passés aux choses sérieuses. Mais ce n’est jamais si sérieux, avec France, DRouin, Jules, To et Luis de Misteur Valaire. Car les masques tombent et le fun fait place… à encore plus de fun, finalement.
Sous les néons, sur les bancs d’école
C’est que les gars se connaissent depuis longtemps. Jules et Luis allaient tous deux à l’école Sainte-Anne (et y ont appris les rudiments de la batterie) tandis que les trois autres faisaient leurs premiers pas scolaires en musique, à l’école Sacré-Coeur. Leur amitié avec France est née sur le terrain de jeu et dans les scouts. Des liens qui se sont solidifiés sur les bancs de l’école secondaire Mitchell-Montcalm, que quatre des cinq gars fréquentent pour y étudier le jazz. Luis, de son côté, est allé au Séminaire Salésien et jouait plutôt du rock chez les frères. Il rejoignait toutefois les quatre autres après les classes pour jouer, jammer et mettre sur pied de nouveaux projets musicaux, tel qu’Anticlopédie, une formation jazz expérimental à huit têtes, ou encore O?zone, vers la fin du secondaire, tout juste avant de lancer Misteur Valaire.
Les gars savaient aussi apprécier le punk-rock (« J’écoutais du punk-rock parce que je faisais du skate! », dit To), le ska punk à la Reel Big Fish (« Ça a vite passé, c’était surtout en secondaire 1 et 2 » s’excuse presque Jules), les fabuleuses compilations Big Shiny Tunes (« J’écoutais ça pis Jaco Pastorius » mentionne France), le grunge (« … jusqu’à Our Lady Peace, genre » précise Luis), Van Halen et Pink Floyd. « J’étais plus rock au cégep, mais au secondaire, j’étais plus all jazz », dit à ce sujet DRouin.
Après avoir agacé gentiment Luis parce qu’il n’avait pas fréquenté la même école secondaire que les autres, le ton sur lequel la conversation allait se dérouler était donné et les gars se sont lancés. « Y a pas de gêne à avoir», disait Luis. « La musique nous a soudés, mais on était tous amis bien avant ça. »
Dreads, vêtements de lin, vol à l’étalage, bandana, Miles Davis, Charlie Parker, biologie, les gros seins de Maggie Tremblay, Bosco bicycle, bière Navigator, pétage de gueule par un plus vieux, poils de toutes sortes, etc. Tout y est passé au cours de l’heure qu’a duré l’entrevue et a contribué à défaire l’image parfaite et calculée de Misteur Valaire que les cinq drilles projettent. Ils travaillent en effet avec une précision et une aisance fascinantes, et leurs spectacles semblent toujours si faciles à balancer au public, bien que la somme de leurs efforts soit considérable.
Photo: John Londono
Ce texte est extrait du Spécial ÉTUDIANTS, en kiosque dès maintenant ou disponible en version PDF sur la Boutique Urbania