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Ça fait des années, mais je m’en rappelle comme si c’était hier. J’étais assis, raide comme une barre, dans la chaise. Une douce odeur de Febreze et de honte envahissait le bureau de la dame de la caisse Desjardins qui, dans quelques secondes, allait m’annoncer si elle acceptait ou non de gonfler ma marge de crédit afin de me permettre de poursuivre mes études universitaires.
« Littérature comparée et études cinématographiques Hum… c’est quoi les débouchés dans ce domaine? »
À ma droite, ma mère qui allait signer l’entente avec moi, semblait se poser la même question et, pour tout vous dire, le doute m’assaillait aussi. Bref, à ce parfum « fleur de l’endettement », s’ajoutait un soupçon de défaite : non, les prêts et bourses n’étaient pas suffisants (non seulement j’étais de la classe moyenne, mais aussi un étudiant moyen), non, mes parents ne pouvaient m’aider à financer mes études (et je n’aurais pas accepté de toute façon), oui, j’ai mal administré mon argent (je n’ai jamais été dans le Sud, les iPhones n’étaient pas inventés et, bien que je porte toujours des chemises à carreaux bon marché, je n’allais pas m’abaisser à commettre le « fashion faux pas » qu’est de se procurer un manteau Canada Goose) et, pire encore, c’était ma seconde visite du genre (mon père avait signé la documentation la première fois).
Puis, un bond de quelques années…
Je viens de terminer mes études et je bosse dans un studio de jeux vidéo en attendant de retomber sur mes pattes et de me dégoter un emploi lié à mon domaine d’étude (le « punch » : je n’y arriverai pas… et c’est tant mieux). Puis, un coup de fil qui me glace le sang : une dame qui me parle de « consolidation de dettes », de « paiements mensuels » et d’autres termes synonymes de « quand le superviseur va te demander si tu veux faire des heures supplémentaires, tu les prends sans poser de question! ».
…
Bien que l’expérience ait été formatrice (j’ai finalement appris la valeur de l’argent sans fréquenter le HEC… une aubaine!), je ne la souhaite à personne pour autant et c’est pourquoi j’appuie « les rouges » (même si la gratuité scolaire tient, à mon avis, de l’utopie, mais bon), mais…
Mais je me sens tout de même mal pour les « verts » qui, même avec deux bières de moins dans le corps par semaine, titubent toujours et cumulent les bourdes.
À l’image d’André Pratte, qui propose à ses lecteurs d’ignorer cette grogne qui s’estompera avec le retour du beau temps (on gage-tu?), voici trois pistes de réflexion qui permettront à Arielle et sa bande de remonter dans l’estime du public afin, au moins, d’avoir un « débat » qui a de la gueule…
Après s’être rudoyés sur leur page Facebook après le passage d’Arielle Grenier à Tout le monde en parle (certains la trouvant pertinente, d’autres appelant à l’élection d’une nouvelle porte-parole alors qu’une poignée rapportait qu’elle aurait été «coupée» au montage), les habitués de la page Facebook du MESRQ se lançaient dans une séance de dénigrement gênante pendant le gala des Jutra; abondant dans des clichés crasses – les artistes qui portent le carré rouge sont tous de sales subventionnés – plus dignes de l’aile jeunesse des Conservateurs que d’étudiants qui se disent «socialement responsables». Pas de doute, les débats d’initiés en public nuisent à la crédibilité du groupe. J’veux dire, même Pauline Marois et ses ouailles ne se trouvent «pas si pires» lorsqu’ils se comparent à eux! Bref, un lieu d’échanges plus privé serait de mise. À défaut de rencontres en personnes, le groupe pourrait mettre de l’avant son forum privé qui se cache dans un coin de son site web.
De plus, le passage de madame Grenier à TLMEP l’a aussi consacrée comme tête d’affiche du MESRQ. À en juger par sa contreperformance face à Gabriel Nadeau-Dubois, une nouvelle «mascotte» serait de mise. Alors qu’Arielle Grenier se fait comparer à la Petite sirène sur certains sites de « memes », la MESRQ devrait miser sur d’autres personnages de Disney qui ont plus de charisme et, surtout, un discours plus convaincant. Pourquoi pas Mulan ou Pocahontas (ou, du moins, un(e) représentant du MESRQ qui pourrait leur ressembler)?
Finalement, une refonte du site web serait de mise. En ce moment, pourlahausse.com cumule les messages d’explications vaseux («ce n’est pas ça qu’on voulait dire quand on parlait des Jutra, bon!»), les communiqués de presse sans âme et des billets de blogue pas toujours convaincant. La CLASSE, de son côté, va même jusqu’à proposer un argumentaire tout cuit dans le bec. Où sont les arguments béton de la MESRQ? Perdus dans une mer de clichés enlevant toute crédibilité à un groupe désorganisé qui prouve, bien malgré lui, que la nouvelle génération d’engagés – leurs adversaires rouges – est idéaliste, certes, mais surtout plus organisée qu’anarchique… et c’est tant mieux!