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Réécrire l’histoire

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Le 17 mai dernier, bien des choses se sont passées dans l’actualité, éclipsant malheureusement les événements entourant le 370e anniversaire de la fondation de Montréal. L’administration Tremblay a en effet profité de l’occasion pour poser un geste aussi rare qu’original et, disons-le, troublant.

La Ville de Montréal a officiellement reconnu Jeanne Mance comme cofondatrice à part entière de la Ville, au même titre que Paul Chomedey de Maisonneuve, qui était jusqu’alors le seul à jouir de cette reconnaissance non peu prestigieuse.
Les Justiciers urbains tiennent à préciser avant d’aller plus loin qu’ils ne peuvent qu’applaudir cette décision. De par son travail significatif dès les premières années de construction et d’organisation de notre ville, en ayant notamment fait naître l’Hôtel Dieu, le titre de cofondatrice revient selon nous de plein droit à Jeanne Mance.
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Ce que l’Histoire raconte d’une époque, d’un lieu ou d’un personnage dépend de qui écrit cette histoire, de leurs valeurs, de leurs points de vue. Bref, de qui contrôle les processus d’agrégation et de transmission de la connaissance des faits.
Nous le savions déjà, certes, mais la consécration de Jeanne Mance comme cofondatrice de Montréal vient de nous le rappeler. Et tant qu’à se retrouver au cœur d’un tel exercice, on jase là, y a-t-il d’autres éléments de l’histoire de Montréal qu’on pourrait changer?
Sérieusement. Si on dit que l’Histoire dépend d’une interprétation des faits influencée par des valeurs et des points de vue, que retiendra-t-on de l’époque actuelle? Les livres d’histoire affirmeront sans doute, par exemple, que depuis plusieurs décennies, Montréal est confrontée à un phénomène d’étalement urbain. Que la Ville perd des résidants au profit des banlieues, etc. Mais cette interprétation pourrait être modifiée par de futurs historiens, qui préféreront dire que Montréal grandit, s’étend, se diversifie.
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Plus près de nous, le règlement interdisant entre autres le port de masques lors des manifestations, adopté par l’administration Tremblay vendredi dernier, sera certainement vu comme une manière de mieux encadrer les manifestations. Mais qui sait, si on divague un peu, peut-être qu’au fond, notre bon ami Gérald avait des intentions toutes autres en faisant adopter ce règlement.
Peut-être que les historiens découvriront qu’au fond, il était jaloux de tous ces personnages masqués, tous plus originaux et créatifs les uns que les autres et que, derrière son image de gestionnaire impatienté, Gérald, tel Batman, avait une identité de super héros.
Et pour poursuivre dans les suppositions, les historiens d’aujourd’hui retiendront de la dernière décennie que Montréal a construit une superbe Place des festivals au cœur d’un véritable Quartier des spectacles. Mais les archéologues du futur, eux, découvriront sans doute, sous la Place des festivals, la Batcave secrète des Justiciers urbains, qui est au fond la seule véritable raison pourquoi ce secteur a dû être réaménagé de la sorte.
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Bref, si le recul a pu faire changer d’idée les historiens sur une question aussi simple que «Qui a fondé Montréal?», imaginez ce que nos descendants pourront changer à leur tour dans leur interprétation de notre Montréal d’aujourd’hui.
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