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Hier, le Conseil de presse publiait sur son site web une recension de huit nouvelles décisions reliées à des plaintes portées devant son tribunal d’honneur. Parmi ces décisions, une fois de plus, CHOI Radio X était condamnée pour propos haineux et information inexacte. Et bien sûr, CHOI Radio X n’a même pas fait mine de broncher.
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Bref, c’est chose commune. On ne s’en étonne pas, vu le ton habituel de leurs émissions. Et d’emblée, l’esprit et l’orientation de leur « couverture » est assez incompatible avec le code déontologique du Conseil de presse – sur lequel son tribunal d’honneur s’appuie pour rendre ses décisions.
Il faut également souligner que le CPQ n’est pas une organisation à vocation coercitive. Les blâmes qu’il formule ne s’accompagnent jamais de représailles. En revanche, la raison d’être de cette instance repose sur l’engagement moral des différents médias à respecter le code déontologique. Ainsi, «Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. » (Règlement No 3, article 8. 2)
Or, l’entêtement de certains médias pointés du doigt (ici et souvent : Radio X) à ignorer les blâmes est franchement outrageuse. D’abord, à mon sens, les propos pour lesquels on les condamne sont nauséabonds, voire carrément dangereux. Mais surtout, ce petit jeu de l’autruche tend à fragiliser la liberté de presse et d’expression. Je m’explique.
pro-libârté-tabarnaque.
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En revanche, un sérieux dilemme se pose lorsque vient le temps de conjuguer la liberté d’expression des individus avec la responsabilité qui pèse, sur nos institutions comme sur la collectivité, de ne pas cautionner la propagation d’un discours haineux, dans l’espace public. Mais en amont de tout ça, il y a d’abord la responsabilité de ne pas s’adonner à ce genre de pratique, peu importe la hargne qu’on puisse éprouver envers l’humanité en général, mis à part les mâles blancs hétérosexuels de la classe moyenne avec un quotient intellectuel tout aussi moyen.
La liberté d’expression ne saurait devenir un principe à géométrie variable, on se tirerait dans le pied en l’avançant. Sauf qu’il existe un véritable devoir moral de bannir et d’endiguer au possible, dans les médias, la culture de la haine et de l’exclusion. Pour le bien-être général, mais aussi parce que la vomissure verbale, lorsque relayée par les médias, fragilise la légitimité de la liberté d’expression.
Rappelons donc aux animateurs de radios poubelles que lorsqu’ils s’expriment dans l’espace médiatique, leur droit de le faire librement est directement proportionnel à la responsabilité déontologique qui pèse sur eux, pour préserver, justement, la libârté qui leur est si chère.
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Parce que ce n’est qu’à condition que les acteurs consentent à être imputables à des instances non coercitives comme le CPQ qu’on peut éviter l’ingérence d’une autorité tierce dans le champ médiatique. J’entourerais ce paragraphe en rose fluo si je pouvais.
Or, pour éviter ce genre d’ingérence, force est d’admettre qu’il faut préserver la crédibilité d’un « tribunal d’honneur » professionnel comme celui du CPQ. En rendant imputable l’ensemble de la production au jugement de la communauté journalistique, par le biais d’un organisme indépendant, on justifie le « bas-les-pattes » à toutes tractations indues pour contrôler la presse.
En revanche, toute l’effectivité de cette « bulle de protection » repose sur le profond engagement éthique et moral des acteurs médiatiques. Or, si on transgresse le cadre déontologique, la crédibilité de l’argument « liberté d’expression! » en prend pour son rhume. Et c’est l’ensemble de la communauté qui en fait les frais.
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Malheureusement, les animateurs de nos radio-poubelles se foutent joyeusement de ces considérations. Ils jouent selon leurs propres règles, et lorsqu’en retour, on leur sert leur propre médecine, ils sortent la massue juridique pour sauver leur cul. Quelle belle et édifiante vision de la LIBARTÉ…