Du sport, j’en ai toujours fait et, comme 90 % des personnes qui aiment jouer dehors, depuis deux ans, je me suis mise à faire encore plus de plein air. J’avais envie de découvrir notre belle province à travers des activités que je n’avais pas ou peu faites auparavant. Parmi celles-ci, le trekking m’est tombé dans l’œil.
Le trekking, c ’est comme une randonnée pédestre, mais sur plusieurs jours. Ça implique de transporter tout l’équipement dont on a besoin pour dormir en pleine forêt, mais aussi de faire plusieurs randonnées ou d’échelonner une longue randonnée sur quelques jours.
Après l’avoir testé cet été pour une nuit seulement, j’ai appris plusieurs choses qui pourraient être bien utiles aux personnes qui voudraient tenter l’expérience.
Trucs et astuces… que j’aurais aimé savoir avant
Sans surprise, une telle aventure nécessite une bonne planification en amont et une certaine base de connaissances en la matière.
S’informer sur les endroits où on peut faire du trekking au Québec (certains sommets sont protégés et donc interdits pour cette activité) est pas mal la première étape à suivre. Lorsqu’on trouve un endroit où l’on peut dormir, il faut également s’assurer de bien payer les frais d’accès. C’est peut-être un brin gossant, mais c’est important pour soutenir la préservation de notre territoire.
Être accompagné.e
Quand je planifiais un séjour de trekking au Mont des Morios à Charlevoix, j’entretenais une vision un peu idyllique selon laquelle j’irais conquérir la nature seule. Mais j’ai vite réalisé que pour s’initier à ce genre d’activité, il faut tout d’abord être vraiment bien accompagné.e. C’est pourquoi j’ai dégonflé ma balloune un petit peu et j’ai décidé de conquérir les bois avec des amis expérimentés pour commencer.
Idéalement, on part avec quelqu’un qui est équipé ou qui s’y connaît un peu en trekking, parce qu’il faut vraiment penser à tout selon le nombre de jours qu’on part (l’eau, la bouffe, l’équipement, etc). C’est aussi pratique pour répartir le poids de l’équipement à transporter!
Partir seul.e est aussi une option, mais il faut s’assurer de vraiment bien connaître ses affaires et d’avoir un minimum d’expérience en la matière avant de se lancer.
Être bien équipé.e
Le fait de partir bien accompagné.e peut certainement combler certaines lacunes en termes de préparation, mais il est tout de même primordial d’être bien équipé.e pour avoir du plaisir, être confortable, et accessoirement, survivre à son expérience. Voici quelques conseils importants en rafale:
–Amenez de la nourriture spécialisée pour ce genre d’activité. Laissez faire les cannages, les barres tendres ou les jujubes pour souper, vous allez avoir besoin d’énergie et de nutriments. Sans mentionner que les cannages… c’est lourd avec tout le stock à transporter.
– Apportez de la vaisselle adaptée, c’est-à-dire de la vraie vaisselle de camping rétractable et compacte. Toujours efficace et facile à ranger. Ainsi, on évite de manger dans un sac d’aluminium ou dans une tasse à café. Je confirme que c’est nettement mieux dans un bol et moins compliqué pour son thé vert le lendemain matin.
– Parlant de caféine, elle sera très appréciée en matinée, mais je conseille FORTEMENT d’amener du thé et non du café. Vous me remercierez lorsque vous réaliserez que les toilettes se font rares en plein milieu du bois…
– Pour une nuit ou plusieurs, les fameuses lingettes nettoyantes sont un aussi un must pour se garder au frais. En ayant chaud toute la journée, c’est un petit luxe non négligeable.
– Et finalement, il est nécessaire d’avoir un sac de couchage qui garde au chaud (disons qu’avec un modèle qui convient pour des températures de 0 à -10 °C, on est certain.e d’être OK pour un trekking en été ou en automne, et on vise une capacité de -15 °C et moins pour l’hiver).
Note : Le zéro déchet est super important si on veut continuer à pouvoir faire ce genre d’activité au Québec. Pour connaître la marche à suivre afin d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, vous pouvez consulter le site de Sans trace Canada.
Être bien habillé.e
Pour avoir une belle expérience, être bien habillé.e, c’est essentiel. Personnellement, lors de mon premier trek, j’étais tellement mal habillée que j’ai eu super froid… en plein été à la fin du mois de juin.
Lors de mon premier trek, j’étais tellement mal habillée que j’ai eu super froid… en plein été à la fin du mois de juin.
Je ne cacherai pas que mon orgueil en a pris un coup. J’ai accepté le prêt d’une tuque pour la nuit à contrecœur. Conclusion : il faut du linge chaud – surtout une tuque (!) – même en plein été. Les nuits sont frisquettes au-dessus des montagnes, je vous le garantis.
Autre point important : les bottes de marche sont nécessaires, mais de bons bas aussi. On reste longtemps dans ces bottes-là, il faut donc être confortable à 100 %.
Ceci dit, vous pouvez toujours faire de la place pour une paire de gougounes ou de pantoufles doublées dans votre sac, ça vaut vraiment la peine et c’est LA chose la plus satisfaisante après une grosse journée de randonnée.
Être bien installé.e pour dormir
Un autre élément primordial, c’est le repos. Considérant que le jour suivant consiste en un retour à la randonnée pédestre, on doit faire le plein d’énergie et se reposer. Pour dormir au moins un peu durant la nuit, vaut mieux ne pas installer sa tente sur le bord d’une falaise sur un sommet complètement défriché et opter plutôt pour un endroit protégé des intempéries.
En revanche, je garantis une photo vraiment instagrammable du lever du soleil en ouvrant la porte de la tente si vous décidez de le faire quand même. Une belle photo après une nuit complètement éveillé.e à se demander si on va partir au vent et si la tente va lâcher. Je parle d’expérience.
Bref, dans un monde idéal, pour une belle expérience de trekking, il faut :
-Une bonne planification en amont
-Un groupe de 2 à 4 personnes
-De l’équipement léger et compact, mais de qualité
-De la nourriture spécialisée
-Des bottes de marche imperméables
Est-ce que je recommanderais à n’importe quel.le randonneur ou randonneuse du dimanche de se lancer dans un trekking de la sorte? Peut-être pas. Mais une chose est sûre, j’ai bien hâte de lacer mes bottes et de fouler les sentiers pour une couple de jours encore l’été prochain. On verra bien si je me sens prête à conquérir la nature seule cette fois-ci.