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Quoi lire pour vous changer les idées en mars (ou pendant votre quarantaine)

Les Libraires nous font leurs suggestions.

Par
Les Libraires
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Tant qu’à rester à la maison pour éviter de contracter le COVID-19, vous aimeriez au moins pouvoir en profiter pour découvrir des auteurs qui ne sont pas déjà dans votre bibliothèque? Ça tombe bien, la gang de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, a.k.a. Les Libraires, a ouvert l’oeil et vous propose trois livres qui valent le détour. Comme dirait le libraire Philippe Fortin : lisez-moi ça!

Marie-Pier Lafontaine (Héliotrope)

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Son père la traitait comme une chienne. En fait, un animal aurait eu de meilleurs soins et reçu plus d’affection. Il lui demandait d’être sa chienne, à quatre pattes, avec une laisse. Ses humiliations ne s’arrêtaient pas là, et toutes les occasions étaient bonnes pour ce bourreau de piétiner l’estime de ses enfants. Pendant ce temps, la mère, témoin silencieux, tolérait, car elle se persuadait que le père ne violait pas ses enfants. Il lui avait promis. Un récit dur, brutal, sur une enfance remplie d’horreur. Marie-Pier Lafontaine a réussi à mettre des mots sur l’indescriptible. Elle fait surtout parler les silences, tout ce qui ne se dit pas, mais se devine. Un texte à lire, car il ne faut pas fermer les yeux sur ces vies saccagées à grands coups de gestes et de paroles blessantes.

Marie-Hélène Vaugeois, de librairie Vaugeois (Québec)

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Jean-Charles Desgroux (Le mot et le reste)

Évoquer le stoner, c’est d’abord évoquer son berceau historique de Palm Desert, terre rêche et hallucinée : poussière, canicule écrasante et communautés de freaks louches carburant aux amphets. Une farouche ambiance pré-apocalyptique où des ados amateurs des volutes d’une certaine Sweet Leaf, intoxiqués aux albums des pionniers Black Sabbath et autres Blue Cheers expérimenteront les premières generators party, célébrations soniques païennes improvisées au milieu de nulle part. Un berceau de choix pour un genre musical à la croisée d’un heavy metal plombé teinté de psychédélisme, qui infectera bientôt les recoins les plus lointains des USA et bien au-delà. Et qui enfantera nombre de rejetons plus ou moins détraqués, largement détaillés dans la riche sélection de l’auteur de cette excellente (et inédite) bible du genre, des séminaux Kyuss au sludge suintant de Eyehatgod en passant par les Suédois de Dozer et Greenleaf ainsi que les inévitables Queens of the Stone Age. Le panorama parfaitement dressé par Jean-Charles Desgroux d’un genre riche et polymorphe, prélude à d’euphorisantes explorations auditives.

Adam Lehmann, de la Librairie Pantoute (Québec)

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Folles frues fortes
Collectif (Tête première)

J’ai seulement tenu le livre dans mes mains et j’étais déjà conquise par la couverture, mais surtout par son titre, Folles frues fortes. Je me suis sentie immédiatement interpellée, ayant été souvent traitée de folle ou de frustrée pour avoir exprimé mon opinion avec conviction. Effectivement, je crois que le but de Marie Demers en choisissant ce titre est de capter notre attention sur cette réalité. En fait, les femmes sont souvent victimes de préjugés lorsqu’elles osent s’exprimer sur leurs conditions, leurs droits ou veulent simplement prendre leur place. Elles sont traitées à tort et à travers de cinglées et bien souvent, leurs opinions perdent tout leur sens. Avec la collaboration de plusieurs femmes du monde littéraire québécois, Marie Demers nous offre un livre percutant où la poésie se mélangera avec le récit et la fiction. Ensemble, elles briseront l’isolement pour partager leur histoire et leur vécu. Ces textes sauront vous interpeller, vous faire réfléchir et parfois même, vous choquer. Il s’agit du premier titre pour la collection « Tête dure », vouée à la promotion de textes audacieux sur des enjeux actuels produits par des auteurs émergents. Folles frues fortes est un livre à lire sans œillères ni tabou.

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Émilie Bolduc, de la Librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

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