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Questions et réponses avec François Lavoie (Bowling)

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Les universités américaines sont reconnues pour leur excellence en matière de sport. Certains Québécois ont eu la chance de recevoir un coup de fil de l’une de ces institutions, s’exilant ainsi le temps de leurs études. Nous vous en présentons trois, qui ont troqué la fleur de lys pour la bannière étoilée.

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1. Dans quel programme étudies-tu?
J’étudie en administration des affaires et en psychologie.

2. Comment as-tu été recruté? Qui t’a appelé? Comment est-ce que ça s’est passé?

Tout a commencé en août 2010 quand j’étais en Finlande pour les championnats du monde junior. J’ai parlé avec le coach de Team USA et il m’a renseigné sur Wichita State. J’ai toujours voulu aller à Wichita State, mais je ne savais pas comment m’y prendre, c’était compliqué et je n’avais pas beaucoup de contacts qui pouvaient m’aider. C’est moi qui ai contacté l’école en premier. Je leur ai dit que j’étais intéressé à être dans leur programme de quilles. Ils ont regardé mon background et m’ont répondu en disant qu’ils seraient intéressés à m’avoir dans leur programme. J’ai donc envoyé mon inscription à l’école. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu une lettre disant que j’étais accepté à l’université de Wichita State, en Business Administration. C’est alors que l’aventure a commencé.

3. Quelles raisons t’ont poussé à accepter un scholarship dans cette université?
Dans le domaine des quilles, Wichita State est reconnu comme étant la meilleure école de développement aux États-Unis. C’est l’école qui a été couronnée championne le plus souvent. C’est aussi l’école qui a développé le plus de joueurs professionnels. Pour quelqu’un comme moi qui souhaite poursuivre une carrière de joueur de quilles après mes études, Wichita State était la place idéale. J’ai regardé brièvement quelques autres écoles, mais chaque comparaison me ramenait vers WSU. De plus, j’avais entendu plusieurs bons commentaires à l’égard de l’école de business de Wichita State University. Avec une bonne école qui offre le programme dans lequel je veux étudier, en plus d’avoir le meilleur programme de quilles que le sport ait connu, il était difficile pour moi d’aller ailleurs.

4. Peux-tu me raconter ta première journée d’école?

Je ne me souviens pas très bien de ma première journée d’école, à part le fait que mon premier cours était à 7h50 le matin. La veille de mon cours, j’avais pris une marche de ma résidence jusqu’au bâtiment dans lequel mon cours était situé, pour voir combien de temps à l’avance je devais partir. C’était une marche de moins de 10 minutes. Puisque je ne voulais pas attirer l’attention sur moi, je suis arrivé à peu près 10 minutes à l’avance à mon premier cours. À ma grande surprise, tout le monde était déjà assis dans la classe quand je suis arrivé, incluant la professeure. Tous les yeux se sont tournés vers moi. Tout le monde a vite compris que je n’étais pas natif du Kansas en voyant mon habillement. Je portais des vêtements qui paraîtraient normaux pour n’importe quel Québécois, mais, entouré de gens avec des bottes de cowboys, j’avais l’air d’un intrus. Par chance, mon premier cours était un cours d’espagnol, donc je n’étais pas le seul à être plongé dans l’inconnu. Après le cours, quelques étudiants sont venus de parler et j’ai vite compris qu’en plein cœur de Wichita, quelqu’un qui vient d’un autre pays est fascinant à connaître.

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5. Peux-tu me raconter ton premier entraînement?
Un peu comme ma première journée d’école, je ne me souviens pas très bien de mon tout premier entraînement. Par contre, je sais que je me sentais privilégié de faire partie de cette équipe dont j’étais partisan depuis déjà quelques années. Je me sentais privilégié d’avoir la chance de jouer avec d’autres joueurs si talentueux, qui avaient déjà accompli de nombreux exploits. J’avais hâte d’apprendre des joueurs de dernière année, qui avaient déjà trois ans d’expérience dans ce programme.

6. Quelle a été ta première impression de cette université à ton arrivée?
À mon arrivée, j’ai trouvé que le campus était grand. Je trouvais aussi qu’il était beau. L’aspect qui me plaisait le plus était qu’il y avait un salon de quilles sur le campus, donc je pouvais pratiquer entre mes cours, et je n’avais pas besoin de voyager pour me rendre aux pratiques.

7. Quelle a été ta première impression de l’État dans lequel tu étudies à ton arrivée?

Au début, même si j’étais aux États-Unis, j’ai trouvé que le style de vie était très différent du nôtre. Presque toutes les stations de radio diffusent de la musique country. Les gens sont beaucoup plus portés à parler avec des étrangers. Presque tout le monde conduit un « pick-up truck ». Certaines personnes se promènent en ville avec des bottes et des chapeaux de cowboys. Les portions de nourriture sont beaucoup plus grosses qu’au Québec et les gens mangent des choses dont je n’ai jamais entendu parler. Par contre, après quelques semaines d’adaptation, j’ai appris à aimer la nouvelle culture dans laquelle je vivais.

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8. As-tu vécu une initiation? Si oui, peux-tu nous la raconter?
Il n’y a pas d’initiation en tant que telle, mais la plupart du temps, les joueurs plus vieux font faire les tâches qu’ils ne veulent pas faire par les nouveaux. Par exemple, les nouveaux sont chargés de laver les uniformes, de mettre l’équipement dans l’autobus et de le retirer de l’autobus lors des voyages pour les compétitions.

9. Que penses-tu de la vie universitaire sur le campus jusqu’à maintenant?
L’ambiance sur le campus me plaît beaucoup. Il y a souvent des activités organisées par d’autres étudiants et les gens sont très sympathiques. À ma première année, dans les résidences, j’ai rencontré plusieurs personnes avec qui je tiens encore une amitié.

10. Es-tu obligé d’avoir un travail en plus de tes études? Si oui, lequel et combien d’heures par semaines?
C’est certain que si je pouvais travailler, cela aiderait à payer mes études et mes autres dépenses de tous les jours. Mais nos horaires sont tellement chargés avec l’école, les études, les pratiques, les compétitions et les autres activités reliées au programme de quilles qu’il ne reste presque plus de temps pour avoir un emploi. Donc, par manque de temps, je ne travaille pas à Wichita. Je travaille seulement durant l’été quand je reviens au Québec.

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11. As-tu remarqué des différences au niveau de l’enseignement entre le Québec et l’université où tu te trouves? Si oui, lesquelles?
Étant donné que je n’étais pas au niveau universitaire au Québec, il est difficile pour moi de comparer les deux. Par contre, j’ai remarqué que les examens sont presque toujours à choix multiples aux États-Unis. Je crois que l’enseignement se ressemble, peu importe où je suis. Certains professeurs vont être plus aimables que d’autres, certains vont passer à travers la matière scolaire plus rapidement que d’autres et certains vont sembler connaître leur matière mieux que d’autres.

12. Quel est le meilleur moment que tu as vécu à cette université jusqu’à présent?

Si j’avais à choisir un meilleur moment, ce serait quand nous avons joué à la télévision en finale des « Intercollegiate Team Championships ». Nous avons perdu en finale, mais le simple fait d’avoir eu la chance de couronner une première saison de rêve avec mes coéquipiers devant les caméras fut incroyable. Je ne peux toujours pas décrire toutes les émotions qui me viennent en parlant de cet évènement. C’était la première fois de ma vie que je comprenais vraiment le sens du terme « équipe ». Nous sommes arrivés là en équipe, nous avons joué en équipe, nous avons perdu en équipe, nous avons partagé la peine en équipe. La défaite était difficile à avaler, mais je n’oublierai jamais les quelques minutes devant les caméras avec mon équipe.

13. Quel est le pire?
Honnêtement, c’est difficile de trouver un pire moment parce que je n’ai que de bons souvenirs de mon expérience à Wichita jusqu’à maintenant. Je crois que le dernier meeting d’équipe à la fin de ma première saison fut le plus difficile, parce que j’ai réalisé que l’équipe que j’avais appris à connaître, l’équipe avec laquelle j’avais passé de si bons moments et celle avec laquelle j’avais passé la totalité de ma première saison ne serait plus jamais réunie à nouveau dans les mêmes circonstances. Certains joueurs n’ont pas été recrutés pour être dans l’équipe l’année suivante et d’autres en étaient à leur dernière année.

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14. Jusqu’à maintenant, es-tu satisfait de tes résultats scolaires et sportifs?
Après deux années à Wichita State, je suis content de mes résultats, tant académiques que sportifs. J’ai pu accomplir des choses que je n’aurais jamais cru possibles si je n’étais pas allé à Wichita State. J’ai appris beaucoup de choses sur les quilles, mais aussi beaucoup de choses sur la vie en général. Ces deux dernières années ont changé, qui je suis, pour le meilleur et je suis sûr que les deux prochaines vont avoir un impact aussi positif.

15. Quelle est la chose que tu aimes le plus par rapport à ton université?
J’aime particulièrement la camaraderie entre les étudiants, mais surtout entre moi et mes coéquipiers. Les liens que j’ai créés avec mes coéquipiers vont rester à jamais et ça fait du bien de savoir qu’ils vont toujours être là pour moi quand j’aurai besoin d’aide, comme je sais qu’ils savent que je serai toujours là pour eux également.

16. Quelle est la chose que tu aimes le moins?

Aussi banal que cela peut paraître, ce que j’aime le moins est le manque de neige. J’adore l’hiver et le hockey. Je n’aime pas voir arriver Noël alors qu’il n’y a pas un seul flocon de neige par terre.

17. Qu’est-ce qui te manque le plus du Québec?

Je crois que ce qui me manque le plus du Québec est la poutine et le hockey. Chaque fois que je reviens au Québec, je m’assure de manger une poutine. Et même si Wichita a une équipe de hockey des ligues mineures, je m’ennuie des matchs des Canadiens et des matchs de la LNH en général.

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18. Quelle relation entretiens-tu avec tes coéquipiers?
Nous avons tous une très bonne relation. Nous pouvons nous dire n’importe quoi, nous mettons beaucoup d’emphase sur l’honnêteté. Quand nous sommes à Wichita, nous nous voyons presque tous les jours. Durant l’été, nous sommes plus éloignés, mais nous gardons quand même contact grâce à Facebook ou aux messages textes. Si un de nous va dans un tournoi, nous suivons tous les résultats et essayons de l’aider à bien performer comme on peut.

19. Comment vois-tu la suite des choses dans ta carrière?

Pour la suite de ma carrière, j’espère continuer à faire partie d’équipe Canada et d’avoir la chance de représenter mon pays sur la scène internationale en faisant le sport que j’aime. De plus, j’espère avoir la chance de rester dans le domaine des quilles, de voyager à travers le monde pour compétitionner contre les meilleurs et partager ma passion du sport avec tout le monde.

20. Regrettes-tu ton choix? Si oui, pourquoi?

Je ne regrette aucunement mon choix d’être allé à Wichita. J’ai pris la bonne décision.

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