Bonjour M. Ouellette,
Si je vous Ă©cris aujourdâhui, câest pour vous demander pardon. Parce que quand jâai vu lâannonce de votre arrestation, la premiĂšre chose que je me suis dit câest : « Yes! Un autre libĂ©ral corrompu qui se fait arrĂȘter! » Parce que vous voyez, quand votre ancienne collĂšgue Nathalie Normandeau sâest fait arrĂȘter, jâai ressenti des choses que je nâavais pas ressenties depuis la premiĂšre fois que jâai touchĂ© un sein. Beaucoup dâĂ©motions.
Amir Khadir qui appuie un dĂ©putĂ© du PLQ, câest comme Batman qui fait un lift au Joker.
Alors je mâattendais Ă la mĂȘme chose lorsque vous avez Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Mais je ne vous connaissais pas beaucoup. Je devais donc savoir pourquoi vous aviez Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Peut-ĂȘtre aviez-vous acceptĂ© de juteux pots-de-vin? ConspirĂ© avec la mafia? Peut-ĂȘtre aviez-vous illĂ©galement piratĂ© le prochain album de Taylor Swift?
Sauf que les accusations ne sont pas tombĂ©es. CâĂ©tait Ă©trange. Dâhabitude, quand quelquâun est arrĂȘtĂ©, on sait pourquoi. MĂȘme Amir Khadir a fait une sortie pour vous appuyer et souligner votre irrĂ©prochabilitĂ©! Amir Khadir qui appuie un dĂ©putĂ© du PLQ, câest comme Batman qui fait un lift au Joker. On voit bien que quelque chose de spĂ©cial se passe.
Jâai donc commencĂ© Ă lire. Quâest-ce que cet homme a bien pu commettre pour se faire arrĂȘter? Et la rĂ©ponse semblait ĂȘtre la suivante : avoir voulu limiter le pouvoir de lâUPAC. Avoir voulu les empĂȘcher de faire la loi.
En effet, vous auriez Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© parce que vous Ă©tiez prĂ©sident de la commission des institutions, et que vous vous opposiez au projet de loi 107, qui aurait fait de lâUPAC un corps de police Ă part entiĂšre et qui lui aurait empĂȘchĂ© de devoir rendre des comptes.
On nous dit toujours quâil faut en parler aux autoritĂ©s, dont la police, si on se fait intimider. Quand câest la police qui nous intimide, on fait quoi? On appelle le gars avec une veste en jeans pas de manches qui nous rentre dans le casier?
On vous aurait accusĂ© dâavoir coulĂ© dans les mĂ©dias des informations sur lâenquĂȘte MĂąchurer, qui portait entre autres sur Jean Charest, ce que vous avez niĂ©. Il semblerait que les policiers soient Ă lâopposĂ© de Denis Coderre; ils aiment vraiment pas ça passer dans le journal.
Vous auriez mĂȘme dit que Robert LafreniĂšre, le policier Ă la tĂȘte de lâUPAC, a rĂ©ussi Ă faire reconduire son mandat par les Ă©lus en usant dâintimidation. Que cette arrestation de Nathalie Normandeau, qui mâavait fait tant plaisir, Ă©tait en fait un message envoyĂ© aux Ă©lus : « Si vous faites pas ce que je dis, ça va ĂȘtre vous les prochains. » Ăa gĂąche mon party, mettons.
On nous dit toujours quâil faut en parler aux autoritĂ©s, dont la police, si on se fait intimider. Quand câest la police qui nous intimide, on fait quoi? On appelle le gars avec une veste en jeans pas de manches qui nous rentre dans le casier?
Me semble quâon avait un deal simple. Les libĂ©raux sont corrompus, les humoristes font des jokes faciles, pis lĂ un moment donnĂ© yâa un dĂ©putĂ© libĂ©ral qui se fait taper sur les doigts mais on vous réélit pareil. LĂ , si ça commence que les libĂ©raux des fois ils sont corrompus, des fois ils sont corrects, pis que la police est pas toujours de notre bord, on va faire quoi? Commencer Ă se poser des questions pis Ă devoir suivre lâactualitĂ©? Va falloir que ça arrĂȘte un moment donnĂ©!
Pour toutes ces raisons, je vous demande pardon, M. Ouellette. Ăa se pourrait que vous ne soyez quâun homme droit, victime dâune machination inquiĂ©tante de la part de corps policiers. On se voit au prochain show de la NWA (je sais quâil y en a un de mort, mais ils font nâimporte quoi avec des hologrammes aujourdâhui).