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Quels sont les critères pour avoir droit à l’aide médicale à mourir?
Il y a beaucoup de cases à remplir pour mourir dans la dignité.
L’aide médicale à mourir est un sujet confrontant et constamment remis en question sur la place publique. Pour le moment, cinq facteurs sont essentiels pour y avoir droit.
«Pour avoir droit à l’aide médicale à mourir, un malade doit être majeur, avoir 18 ans et plus, doit être un assuré au Québec de l’assurance maladie, donc un résident du Québec ou du Canada maintenant avec la loi fédérale. Ce n’est pas ouvert aux étrangers. Il doit souffrir d’une maladie grave et irrémédiable. Irrémédiable, ça veut dire incurable, une maladie qui ne peut pas être guérie. Il doit être totalement apte à consentir et pour le résumer, ça veut dire avoir toute sa tête et être en mesure de prendre une décision libre et éclairée du choix qu’on va faire.
Il doit avoir des souffrances qu’il juge intolérables, des souffrances physique ou psychique. Des souffrances physiques ce n’est pas que de la douleur, ça va bien au-delà de la douleur. Il appartient au malade de nous signifier que sa douleur est devenue intolérable. Et enfin, il doit avoir une atteinte irrémédiable de ses capacités physiques. Un déclin avancé et irréversible de ses capacités, donc être entravé dans sa capacité de fonctionnement tous les jours», a fait savoir le Dr Alain Naud, médecin de famille et en soins palliatifs au CHU de Québec-Université Laval lors du dernier épisode de Zone franche.
Mourir sans avoir tous les critères
Il arrive, dans certains cas, que l’aide médicale à mourir ne soit pas accordée à un patient, puisqu’il ne satisfait pas les cinq critères énumérés par le Dr Naud.
C’est le cas de la mère de Léa Simard qui était atteinte de la sclérose en plaques depuis une quinzaine d’années. Elle était en fauteuil roulant, elle portait une couche et s’est vu refuser l’aide médicale à mourir en 2016 puisqu’elle n’était pas en fin de vie.
Lorsque la décision est tombée, ça a été une déception non seulement pour la mère, mais aussi pour sa famille qui aurait voulu «en faire un moment et passer à travers ça ensemble, de façon sereine».
Léa était en fauteuil roulant, elle portait une couche et s’est vu refuser l’aide médicale à mourir en 2016 puisqu’elle n’était pas en fin de vie.
Malheureusement, la mauvaise nouvelle a fait en sorte qu’elle a dû penser à une autre solution, celle de se laisser mourir de faim. «Je ne peux pas demander à personne de m’infliger la mort. Je ne peux pas demander à mes filles de me mettre un oreiller sur la tête. Alors je suis la seule personne qui peut m’infliger la mort», raconte Léa dans une entrevue avec Isabelle en reprenant les dires de sa mère.
Au retour d’un séjour en CHLSD, la soeur de Léa installe sa mère dans le sous-sol où elle s’est laissé mourir. «On était d’accord, on lui tenait la main là-dedans, complètement», explique-t-elle. Les deux soeurs voulaient que leur mère ait la mort la plus paisible possible.
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Pour écouter le reste du témoignage de Léa Simard et les diverses opinions sur l’aide médicale à mourir, écoutez l’épisode de Zone franche ici.