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Quelques conseils pratiques avant la manif pour l’environnement

De grâce ne laissez pas une soue à cochons derrière vous.

Par
Éric Duhaime
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À l’heure où les militants écolos se préparent à prendre la rue pour « so-so-so, sauver la planète! », posons-nous la seule vraie question qui compte: quelle est la meilleure façon de venir en aide à la terre? D’abord, je comprends que le recyclage soit un concept cher aux environnementalistes, mais récupérer le « so-so-so, solidarité! » de la CSN pour l’enverdir n’est peut-être pas le meilleur coup de marketing…

Plusieurs parmi nous sont sceptiques devant de telles manifestations et ont souvent l’impression que la cause environnementale n’est qu’une nouvelle façade pour les anticapitalistes. Certains appellent d’ailleurs ces activistes les melons d’eau: verts-écolos à l’extérieur, mais rouges-communistes à l’intérieur.

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Comprenons-nous bien. Tous les êtres humains normalement constitués souhaitent vivre dans un environnement sain et laisser à leurs enfants un avenir meilleur. Le débat actuel n’est pas entre les vertueux qui ont une conscience environnementale et ceux qui souhaitent polluer jusqu’à plus soif, pour ne laisser qu’une terre brûlée dernière eux.

Mais quel est le meilleur moyen pour vivre en harmonie avec la nature?

Pour certains, il faut réduire notre consommation de viande, ne plus prendre l’avion, remplacer l’auto par le vélo, vivre dans plus petit, baisser le chauffage, s’habiller dans une friperie et cesser de procréer. Je ne suis pas un adepte de la simplicité volontaire, mais j’ai le plus grand respect pour ceux qui font ces choix. Ils vivent en cohérence avec leurs valeurs. Bravo!

La plus grande richesse ne se trouve pas dans une forêt brésilienne, dans une mine en Abitibi ou dans un puits de pétrole albertain. Elle se trouve simplement entre nos deux oreilles. Le génie humain permet de se déplacer davantage, de nourrir plus de monde avec moins de terres exploitées et de se chauffer en utilisant moins d’énergie.

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Pour d’autres (j’en suis), on ne réussira jamais à imposer un tel régime à tous, ce qui n’est d’ailleurs pas souhaitable d’un point de vue moral. La plus grande richesse ne se trouve pas dans une forêt brésilienne, dans une mine en Abitibi ou dans un puits de pétrole albertain. Elle se trouve simplement entre nos deux oreilles. Le génie humain permet de se déplacer davantage, de nourrir plus de monde avec moins de terres exploitées et de se chauffer en utilisant moins d’énergie. Ce sont ces mêmes avancées technologiques qui permettront de réduire considérablement, sinon d’éliminer, nos émissions de GES. Nos voitures polluent beaucoup moins que celles de nos parents. Au cours des deux dernières décennies, le même modèle de voiture consomme 20 à 30% moins d’essence que celui de 1999 (bon OK, le parc automobile a drastiquement augmenté, par contre). Nos systèmes antipollution sont également beaucoup plus performants.

Ces progrès doivent désormais aller de pair avec la prospérité économique, au lieu d’être mis en opposition. La liberté d’entreprendre et d’innover, combinée à celle d’alléger le fardeau fiscal des industrieux, produit le meilleur des résultats. C’est pas mal ça qui se passe actuellement dans une société capitaliste avec un minimum de conscience environnementale. Ce n’est cependant pas en devenant écoanxieux qu’on améliorera les choses. La panique est bien mauvaise conseillère.

Le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale nous prévient que le réchauffement climatique a été « kidnappé par des extrémistes qui n’ont que faire de l’économie et de la stabilité ».

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Samedi dernier, Christian Rioux signait dans Le Devoir une intéressante chronique sur le sujet, où il nous présentait le météorologue en chef de la planète, Petteri Taalas. Ce secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale nous prévient que le réchauffement climatique a été « kidnappé par des extrémistes qui n’ont que faire de l’économie et de la stabilité ». Il rappelle judicieusement que « le monde est confronté à un plus grand défi. Dans certaines parties du globe, les conditions de vie se détériorent, mais les gens ont déjà survécu à des conditions difficiles. »

Il nous sensibilise sans nous faire paniquer.

Parce que des apôtres de l’apocalypse, chaque génération en a. Mes parents l’ont entendu de la bouche de curés extrémistes, je l’ai entendu des activistes antinucléaires et Greta vous sermonne aujourd’hui avec son alarmisme climatique.

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Et puisque plusieurs veulent aujourd’hui s’ériger en donneurs de leçons en haranguant les leaders mondiaux d’avoir volé leurs rêves et leur enfance ou en accusant François Legault d’être un climatosceptique, je vais ajouter une bûche dans le foyer (écologique) en donnant quelques conseils de gérant d’estrade à ceux qui paraderont demain dans les rues de Montréal.

1- La prochaine fois, choisissez donc un samedi ou un dimanche pour manifester. On ne se demandera pas si vous êtes là simplement pour profiter d’une journée de congé et vous emmerderez moins ceux qui veulent se rendre au travail pour nourrir leurs familles.

2- Assurez-vous de manifester pacifiquement. La marche pour le climat tenue à Paris il y a quelques jours a été assombrie par le Black block et la violence. Et si jamais des écervelés provoquent de la casse, assurez-vous que les organisateurs les dénoncent sur toutes les tribunes. Nous sommes nombreux à encore reprocher à GND d’avoir refusé de condamner les vandales au printemps érable.

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3-Prêchez par l’exemple en matière de propreté lors de vos manifestations. En mars dernier, j’ai trouvé assez ironique que des militants pour un environnement propre traitent un lieu public comme une soue à cochons.

Sur ce, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne marche!