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Lundi dernier, la Société du Vieux-Port de Montréal apportait des précisions sur l’avenir du Silo n° 5 et la future métamorphose de ce coin du Vieux-Port. Avec un budget de 175 millions étalé sur 10 ans, le Vieux-Port espère ainsi «reconnecter les Montréalais et les visiteurs au fleuve Saint-Laurent, en misant sur l’accès à l’eau et le décloisonnement du lieu historique», comme le raconte le journal La Presse.
Pour mieux comprendre l’avenir de cet emblème de Montréal, on a voulu discuter avec Marc-André Carignan, chroniqueur municipal, spécialisé en développement urbain, des beaux jours qui s’en viennent pour le Silo!
Et en plus, Marc-André a eu le privilège de pouvoir prendre des photos de l’intérieur du Silo et accéder au sommet!
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Pourquoi cet espace a-t-il été délaissé aussi longtemps (depuis plus de 20 ans)?
Malgré un emplacement stratégique en bordure du fleuve, la conversion d’un tel site industriel est un défi colossal, particulièrement sur le plan financier. On parle de dizaines et de dizaines, voire probablement au-delà d’une centaine de millions de dollars, pour relancer l’ensemble du site. Un modèle d’affaires qui ne dépendrait que de subventions gouvernementales pourrait être très lourd pour le trésor public. Une formule hybride, avec la participation du privé, semble plus logique pour concrétiser un projet quelconque.
En Afrique du Sud, un ancien silo à grain, s’apparentant à notre Silo no.5, vient d’être converti en hôtel (et accueillera bientôt un musée d’art).
Plusieurs entrepreneurs et firmes d’architecture ont d’ailleurs tenté de faire revivre ce mastodonte de béton à travers les années, mais en vain. Des projets d’aquarium, de bunker pour serveurs informatiques, de musée d’art contemporain ou encore de résidences ont échoué, surtout pour des motifs financiers.
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Cela dit, c’est possible de réaliser un tel projet si les astres s’alignent et que les différentes parties prenantes y croient vraiment. Des projets de conversion d’ex-silos industriels ont vu le jour un peu partout sur la planète.
Ici même, à Montréal, un silo de plus petite envergure est devenu un centre d’escalade très populaire (Allez Up) dans le Sud-Ouest.
En Afrique du Sud, un ancien silo à grain, s’apparentant à notre Silo no.5, vient d’être converti en hôtel (et accueillera bientôt un musée d’art).
C’est donc possible.
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Qu’est-ce que Montréal et les Montréalais peuvent concrètement espérer d’une revitalisation de cet espace? Et combien de temps cela pourrait prendre?
Pour l’instant, le Vieux-Port parle avant tout d’un observatoire – fort probablement payant, au même titre que la tour olympique ou la Place Ville-Maire – sur la toiture du Silo no.5. Pour y avoir accédé hier, la vue sur le centre-ville, Habitat 67 et la Rive-Sud est extraordinaire.
À la base du Silo, on pourrait facilement imaginer un musée d’interprétation basé sur le passé industriel de la Ville, particulièrement dans le secteur du port qui était, à une certaine époque, un des plus importants en Amérique du Nord.
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Une formule hybride, avec la participation du privé, semble plus logique pour concrétiser un projet quelconque.
La Société immobilière du Canada propose également de densifier le site, juste à l’ouest du Silo no.5, avec l’ajout d’un petit quartier, comprenant un hôtel, des bureaux, des places publiques et potentiellement des unités de logement. L’idée n’est pas mauvaise, considérant que la Caisse de dépôt prévoit faire passer à proximité son train électrique (REM). Cela dit, tout dépend de la proposition architecturale pour un tel quartier, tout comme son intégration avec un vestige industriel aussi important. Il faut être vigilant.
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Rêvons un peu, ça pourrait être quoi la nouvelle vie du Silo? Qu’est-ce que la ville pourrait en faire de fou?
Chose certaine, il est primordial que les futurs occupants ne dénaturent pas maladroitement le caractère industriel et patrimonial du lieu. Il faut trouver une fonction compatible avec les caractéristiques spatiales de l’espace afin d’éviter de devoir le charcuter à gauche à et droite. L’accès au public doit également faire partie de l’équation, du moins dans une portion significative du bâtiment.
L’idée d’un musée, annexé à un marché public, par exemple, ferait beaucoup de sens. Le marché rappellerait la vie antérieure du Silo no.5 avec ses convoyeurs à grains, qui servaient à nourrir la population.
Aux étages supérieurs, il pourrait y avoir des bureaux, un hôtel, des espaces pour les artistes de la métropole.
On peut rêver.
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Pour en découvrir plus sur le Montréal qu’on ne connaît pas, c’est par ici !