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Quatre biopics incontournables pour votre weekend

J'ai passé ma semaine à regarder des films pour que vous puissiez passer votre weekend à faire de même.

Par
Estelle Grignon
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Grâce au succès récent de Bohemian Rhapsody, et malgré la perte de temps qu’est le dernier film sur Mötley Crüe, les biographies musicales ont la cote. D’ailleurs, dans quelques semaines, c’est la vie d’Elton John qu’on pourra voir au grand écran.

Ceci dit, le genre existe déjà depuis longtemps. De bonnes biopics, il en existe beaucoup déjà sur le marché. Et comme le citoyen moyen n’a pas nécessairement grand-chose à faire ce weekend, pourquoi ne pas profiter du long congé pour se taper un film ou deux?

Le problème, c’est que pour chaque film poignant et engageant, il existe une biographie inutile. Un film qui lisse tous les défauts de l’artiste dont il est question. Un film qui va de cliché en cliché. Un film qui n’ose jamais remettre en question les décisions et les comportements des protagonistes. Pire, un film ennuyant qui donne l’impression d’avoir perdu deux heures de sa vie.

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Et ça, ça ne vous arrivera pas sous ma garde, oh non. Cette semaine, malgré toutes mes difficultés à rester concentrée plus que 10 minutes, je me suis assise pour regarder quatre biographies musicales. Les quatre que je présente ici sont les seules qui ont su retenir mon attention jusqu’au bout, après plusieurs autres tentatives. Chapeau!

The Runaways (2010)

Un flop à sa sortie, le film The Runaways a grandement souffert d’un marketing déficient. C’est dommage, car c’est probablement l’un des seuls grands défauts du film. Ici, on retourne dans les années 1970 pour vivre l’ascension de The Runaways, groupe de punk à l’allure féministe. On oublie parfois qu’il s’agissait aussi de cinq adolescentes qui se sont fait garrocher dans le monde du rock sans les outils nécessaires.

Le long-métrage est inspiré de Neon Angel : Memoir of a Runaway, autobiographie de la chanteuse Cherie Currie. Le film met donc une grande partie de son attention sur son évolution. Currie, jouée par Dakota Fanning, rejoint le groupe alors qu’elle n’a que quinze ans. Et peu de temps plus tard, la drogue et l’épuisement finissent par avoir raison de sa santé mentale. Au travers, on retrouve aussi une jeune Joan Jett, brillamment interprétée par Kristen Stewart, avec une attitude punk solide, mais un cœur sensible.

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Plusieurs scènes du film semblent irréelles, semblent n’être que des raccourcis pour faire avancer l’histoire. Toutefois, en fouillant sur le groupe, on apprend que les moments les plus invraisemblables sont ceux qui se collent le plus à la réalité. Oui, Joan Jett et le producteur Michael Shannon ont vraiment écrit Cherry Bomb en quelques minutes pour donner une chanson à chanter à Cherie Currie pour son audition.

Si j’avais encore 16 ans, ce film m’aurait violemment donné envie de me partir un groupe punk, c’est certain.

Control (2007)

La musique de Joy Division a toujours été glauque et sombre. Control, réalisé par l’ancien photographe du groupe Anton Corbijn, est à l’image de la formation. On brosse un portrait sommaire de l’ascension du groupe culte de Manchester. Le but n’est pas de créer une célébration de leurs exploits.

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Le film se concentre plutôt sur Ian Curtis et sa descente aux enfers. Il explique la façon dont sa relation avec sa femme Deborah Curtis, qu’il avoue avoir mariée trop tôt, s’est détériorée. Son autre idylle parallèle avec une journaliste belge l’a rendu dans tous ses états . Ses crises d’épilepsie qui se sont accentuées sont devenues un fardeau incroyable sur ses épaules. Le succès de Joy Division l’a mangé de l’intérieur.

Tourné en noir et blanc, Control n’est pas un candidat idéal pour une soirée pyjama entre amis. C’est plutôt une biographie qui se regarde les lumières fermées et qui ébranle.

Walk the Line (2005)

Ici, on ne parle pas que d’une bonne biographie : on parle d’un grand film tout court. Porté par les performances incroyables de Joaquim Phoenix et de Reese Witherspoon, Walk the Line raconte ce qui aura été à la fois les années les plus fructueuses et les plus troubles de la carrière de Johnny Cash.

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Le film prend la mort de son frère comme point de départ pour expliquer les premières noirceurs qui hanteront Cash. Viennent ensuite les débuts modestes dans le monde de la musique et, surtout, sa rencontre déterminante avec la chanteuse et comédienne June Carter. Je savais que Carter et Cash avaient été mariés pendant des années jusqu’à leurs décès respectifs. Ce que je ne savais pas, c’est le temps qu’a mis cette relation à bourgeonner.

Il est vrai que Viviane, la première femme de Johnny Cash, est dépeinte un peu comme le cliché de celle qui met les bâtons dans les roues. Cliché qu’on voit très souvent dans ce genre de film. Toutefois, June Carter, dans un rôle qui a donné un Oscar à Witherspoon, offre un personnage complexe et inspirant qui rattrape le film.

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Dédé à travers les brumes (2009)

Difficile de trouver meilleur que Sébastien Ricard pour interpréter Dédé Fortin, défunt chanteur des Colocs. Si bien que le rappeur de Loco Locass remportera le prix Jutra (aujourd’hui prix Iris) du meilleur acteur pour le film.

Dans Dédé à travers les brumes, on se sert de la production difficile de l’album Dehors Novembre comme fil conducteur de l’histoire. En un peu plus de deux heures, on repasse les quatorze dernières années de la vie de Dédé. On retrouve un musicien aux convictions fortes, à la souveraineté chère et à l’amour difficile. Ou à tout le moins, on découvre un Dédé qui a de la difficulté dans ses relations amoureuses. Son cœur est toutefois loyal pour ses amis.

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Dédé vit ainsi plusieurs deuils durant le cours des événements du film. D’abord, il fait des pieds et des mains pour enregistrer un premier album avec les Colocs avant que Pat, atteint du Sida, ne meure. Puis, il doit enterrer ses rêves souverainistes lors du référendum perdu de 1995. Enfin, il doit faire le deuil de relations amoureuses qui deviennent amères. Tout ça mène à la fin abrupte qu’il choisit pour lui-même.

Au-delà de la tragédie, on retient surtout les nombreux interludes musicaux, qui semblent souvent se rapprocher du vidéoclip.

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