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Quand ton ex devient Premier ministre

Par
Alexandre Normandin
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Ce n’était qu’une idée de brainstorm : « On devrait parler avec la femme qui a déviergé Stephen Harper. » La réponse fut unanime : “On ne la trouvera jamais.” En revanche, on a retrouvé sa première fiancée. Ne restait plus qu’à la convaincre de tout nous révéler sur sa relation passionnée avec le PM…

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Cynthia qui ? Williams que répète la rédactrice en chef. S’agit de l’ex-fiancée de Stephen Harper qu’elle ajoute. Je vois. Et tu veux que je lui fasse quoi ? Que tu la séduises. Que tu la charmes pour qu’elle accepte de te parler, de se livrer à toi. Je veux une entrevue en chocolat. Un truc léger, amusant, mais qui percute le gustatif. Je veux qu’elle nous dévoile quelque chose à propos de Harper. Une anecdote à la fleur de sel que le lecteur pourra se mettre en bouche avant d’attaquer le reste du magazine, tu comprends ?

Ouais, je comprends. Une seule chose, qu’elle termine, je lui ai envoyé plusieurs courriels et elle ne semble pas éprise à l’idée de collaborer avec nous. Elle n’a rien à y gagner, rien à vendre, rien à promouvoir. Y’a donc pas nécessairement beaucoup de pétrole à extraire, mais je tiens à ce que tu me fasses un forage du câlisse.

Chouette.

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Interviewer une quinquagénaire de l’Alberta avec un sens de l’exquis développé au point de tomber amoureuse d’un type qui symbolise pour moi tout ce qu’il y a de croche dans la direction qu’une société peut prendre, d’un type qui, dans le buffet chaud des priorités de la vie, préfère se servir double ration de complexe militaire et de développement économique sauvage, n’ayant pas la finesse nécessaire pour saisir les subtils arômes d’un granité de culture, ou la délicieuse complexité d’un potage environnemental.

Le pied.

Au moins, j’aime son nom. Cynthia Williams, ça sonne royauté britannique. Comme quelqu’un qui a sa place à table au palais de Buckingham. Et ça me plait, ayant moi-même toujours rêvé d’un majordome. Et d’un valet de chambre. Et de prendre le thé dans un jardin anglais qui se perd sur l’horizon. Et de me faire appeler “darling”. Ouais, je suis un aristocrate de gauche. Mais assez à propos de moi.

D’abord, réfléchir à des questions. Pour elle. Des questions intelligentes. Drôles, mais pas trop. En fait, la réelle difficulté repose sur le fait de trouver un récipient dans lequel une conservatrice de l’ouest se sentira confortable, voire enchantée d’y verser le jus de ses souvenirs de jeunesse, et que le lecteur régulier d’URBANIA trouvera assez jubilatoire pour s’en verser un verre avec une larme de liqueur de cassis.

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Bien sûr, pour débloquer le sinus de mon inspiration, je commence par lire, par m’informer. Faire ses devoirs, qu’ils disent. Deux articles de sources journalistiques fiables. Je plonge. La genèse d’un politicien. Un gentil portrait de l’ami Harper. Avec Williams comme témoin principal. Un papier honnête, tout comme le second.

Me voilà donc avec quelques billes d’information dans mon sac. Je vous les partage.

Cynthia Williams a rencontré Stephen Harper au début des années 80, alors qu’il se déversait sur un bac en économie, et qu’elle, jeune femme à la personnalité avenante, était aux prises avec son propre parcours académique de future journaliste. Ils se fréquentèrent comme on le faisait à l’époque, alternant entre le cinéma, la lecture et les longues marches en amoureux.

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La suite dans le magazine URBANIA spécial Canada disponible en kiosque et sur la boutique en ligne.

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