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Quand on se compare, on se console : voici trois histoires misérables
Parce qu’une mésaventure fait toujours une bonne anecdote.

URBANIA et Noovo s’unissent pour vous parler d’histoires embarrassantes et vous donner envie de regarder la nouvelle émission Plus ou moins misérable, animée par Eve Côté.
« Quand on se compare, on se console », « le malheur des uns fait le bonheur des autres », « la vie est une beurrée de marde, plus t’avances, moins t’as de pain » : la langue française regorge d’expressions qui nous rappellent que la malchance nous attend souvent dans le détour.
Personne n’aime vivre une situation désagréable, mais si vous êtes comme moi, vous avez ce réflexe de vous dire pendant un moment pénible : « Mergh, au moins, ça fera une bonne histoire à raconter. » Parce que, soyons francs, on est tous et toutes friand.e.s d’histoires de gens qui se pètent la gueule ou qui se mettent les pieds dans les plats !
Tellement que certains en ont fait un jeu de société, nommé Shit Happens, qui a été adapté en émission de télévision et qui s’en vient sur les ondes de Noovo cet automne. Le concept consiste à placer différentes histoires malheureuses sur une échelle de la misère et de marquer des points. Le participant qui fait les meilleures prédictions peut remporter jusqu’à 3 000 $.
J’avais donc envie de faire l’exercice avec vous, avec des histoires que j’ai récoltées auprès de personnes de mon entourage (j’ai changé certains détails par respect pour leur vie privée : c’est déjà très gentil de leur part de me raconter le pire moment de leur vie !). Voici donc trois histoires pénibles, et mon classement subjectif de celles-ci. On part !
« J’ai insulté ma date sans le savoir »
« Ça m’est arrivé pendant que j’étais à l’université. J’avais une deuxième date avec un dude qui ne m’intéressait pas tant, mais à qui je donnais une chance. Dans la journée, j’avais texté à une amie pour lui dire que je chokais, mais elle m’avait convaincue de faire un petit effort. C’est donc avec une attitude pas tant excitée que je me suis rendue là-bas. En chemin, je texte à ma date pour savoir s’il est en route (en espérant secrètement que non), mais malheureusement, il était déjà arrivé.
« Une fois au bar, on jase… et, comme prévu, je suis loin d’être emballée. Mais comme je suis polie, je passe quand même quelques heures avec lui. Durant cette période, le stress fait que j’enfile les verres sans trop m’en rendre compte. Si bien que vers la fin de la soirée, j’étais rendue pas mal pompette. Je vais donc aux toilettes, et j’écris à mon amie : “C’était plate en tab&?!% comme soirée, j’aurais juste dû rester chez nous lol.”
« En revenant à la table, je réalise que ma date est en train de payer son verre. Il m’explique qu’il a passé une belle soirée, mais qu’il doit y aller. Son changement d’attitude me surprend, mais ça fait mon affaire en même temps.
« C’est en rentrant chez moi, après que mon amie m’eut texté « pis, la date ??? », que j’ai réalisé que le message que j’avais rédigé aux toilettes… avait été envoyé à ladite date par erreur !
« Encore à ce jour, c’est une des choses que j’ai faites qui me fait me sentir le plus mal, mais qui me fait aussi pas mal rire, on va se le dire ! »
Le verdict
Alright, c’est le temps de placer cette histoire sur notre échelle du malheur selon trois grands axes, soit la douleur physique ressentie, le choc émotionnel et l’impact psychologique à long terme.
Douleur physique ressentie : sur ce plan, on est dans le bas de l’échelle parce qu’on a affaire à une blessure d’orgueil, et non physique. Bon, la personne s’est sûrement fait mal en se cognant la tête contre le mur à répétition en regrettant ses gestes. Mais ça, ça ne compte pas.
Choc émotionnel : là, par contre, on monte quand même haut. C’est jamais le fun de faire une erreur gênante, encore moins quand on l’apprend à retardement. On fait alors face à la honte, tout en étant incapable de se défendre. Mais en même temps, ici, y a-t-il vraiment quelque chose à défendre ? Il faudrait plutôt s’excuser.
Impact psychologique à long terme : l’impact à long terme est bien réel également. C’est le genre d’histoire qui nous fait y penser à deux fois avant de texter un peu chaudaille. Puis je vous garantis que mon amie vérifie toujours trois fois à qui elle texte avant d’appuyer sur send. Ça évite des pépins…
Pour toutes ces raisons, je dirais que cette histoire se situe autour de 40 sur 100 sur l’échelle du malheur.
« J’ai frappé une pierre tombale avec un tracteur à gazon »
« J’avais 16 ans et mon oncle venait de me trouver une job : tondre le gazon dans le cimetière de notre église locale. Le tracteur que je devais conduire était un tracteur manuel, ce qui le rendait vraiment difficile à contrôler.
« Un soir, alors que je tondais le gazon dans le cimetière, en changeant de vitesse, j’ai perdu le contrôle du tracteur et j’ai percuté par accident le derrière d’une pierre tombale. Elle a failli casser, mais heureusement, elle est restée sur son socle. Malgré le stress, j’ai continué ma run de gazon jusqu’à ce que j’arrive face à la pierre que j’avais percutée et que je lise le nom dessus : Hannibal (oui oui… fucking Hannibal). En voyant le nom, j’ai immédiatement éteint le tracteur. Je suis allé acheter des fleurs pour m’excuser, je les ai déposées sur la pierre tombale, et j’ai démissionné de cette job immédiatement.
« Encore aujourd’hui, quand il m’arrive une malchance, je me demande si c’est pas Hannibal qui m’a maudit. »
Le verdict
Douleur physique ressentie : on est dans le bas de l’échelle ici, quoi que se prendre un accident de tracteur, c’est sûrement pas ben bon pour le cou. Mais t’sais, c’est pas assez pour que ça penche trop dans la balance.
Choc émotionnel : c’est ici qu’on se reprend, parce qu’il y a pas beaucoup de choc comparable à… troubler le sommeil d’un mort. Qu’on soit croyant ou pas, il y a quelque chose de sacré dans la mort, et quand on dérange ce calme, même par accident, ça brasse toutes sortes d’affaires à l’intérieur.
Impact psychologique à long terme : ça peut sembler exagéré, mais pour avoir bien connu cet ami, je sais que l’impact psychologique de cet événement l’a suivi longtemps. Il se sentait tellement mal qu’il a pensé pendant des mois qu’il était hanté. Et franchement, je ne crois pas que ce sentiment-là soit parti depuis.
C’est pourquoi j’évalue cette histoire à 67 sur 100 sur l’échelle du malheur.
« Je me suis cassé la clavicule… après m’être déboîté le genou »
« Il y a plusieurs années, je faisais partie d’une ligue de hockey cosom et on jouait les dimanches soir. Une fois, pendant une partie plutôt intense avec l’autre équipe, j’ai fait une échappée avec la balle. Pendant que j’étais sur mon élan, j’ai couru vers le gardien de l’autre équipe pour aller faire un but. Puis, soudainement, j’ai senti mon genou droit sortir de son socle.
« C’est à ce moment-là que j’ai perdu l’équilibre en tombant face première. Sauf que par réflexe, je me suis tourné, et c’est mon épaule qui a pris tout le coup. Ma clavicule s’est fracturée à ce moment-là, et j’ai dû être envoyé d’urgence à l’h ôpital.
« J’ai passé les deux mois suivants dans mon lit, incapable de bouger à cause de la clavicule, et incapable de marcher à cause de mon genou.
« Avec le temps, ma clavicule a guéri, mais mon genou fait encore mal. J’attends depuis ce jour qu’on m’opère afin qu’il soit réparé, mais ça fait plus de cinq ans que je patiente.
« Encore aujourd’hui, je ne peux plus courir comme avant, même que ça me fait peur. C’est le genre de douleur que je ne voudrais jamais revivre. »
Le verdict
Douleur physique ressentie : incontestablement la plus douloureuse des histoires de notre liste. Il y a quelque chose de vraiment brutal quand une première blessure… en crée une deuxième. Sans compter que la clavicule est reconnue comme étant un des os les plus douloureux à se fracturer. Juste pour ça, le malheur monte vite.
Choc émotionnel : difficile d’évaluer le choc émotionnel parce que lorsque que ce genre de situation se produit, on ne réalise souvent même pas ce qui est en train de se passer. Le choc vient souvent plus tard, quand l’adrénaline retombe. Et je suis sûr que dans ce cas-ci, il était horrible.
Impact psychologique à long terme : quiconque s’est déjà blessé sait qu’on n’en récupère jamais vraiment. Même sur le plan psychologique, la peur qui vient après une blessure ne disparaît jamais totalement. Quand on ne connaît pas la douleur d’une fracture, on n’a pas peur de se faire mal. Mais une fois qu’on la connaît, on ne veut pas revivre ça.
Bref, puisque cette histoire est à la fois horrible sur le plan de la douleur, du choc et de l’impact à long terme, je lui donne la note de 75 sur 100 sur l’échelle du malheur.
Et vous, quelle note auriez-vous donné ?
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Pour voir d’autres histoires misérables (et sûrement pires), ne manquez pas Plus ou moins misérable tous les lundis à 19 h 30 , sur Noovo et noovo.ca.
Mehdi Bousaidan, Korine Côté, Marie-Soleil Dion, Varda Étienne, Marie-Lyne Joncas, Jean-François Mercier, Guillaume Pineault et Billy Tellier se prêteront au jeu en duo avec les participant.e.s.
