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Ah, le Vendredi fou! Ce moment de l’année tant attendu par les commerçant.e.s et leur clientèle avide d’aubaines. Aujourd’hui, partout à travers le monde, des milliers de téléviseurs, de vêtements de marques et de jouets pour enfants seront vendus. Il y aura également probablement des blessés, voire des morts.
Tout ça pour sauver un peu d’argent sur des achats frivoles!
Si le Black Friday permet de sauver gros, c’est aussi un désastre sur le plan environnemental et un phénomène social qui n’est pas soutenable. C’est pourquoi on voit depuis quelques années un nombre grandissant de compagnies qui choisissent de ne pas participer au Vendredi fou, ou de le faire différemment.
Moins d’aubaines que d’habitude
Ceux et celles qui n’attendent pas une journée spécifique pour faire leurs achats auront remarqué que tout est un petit peu plus cher depuis quelque temps. Et malgré les prix biffés et les supposées économies que vous pourriez réaliser, les aubaines ne seront pas astronomiques cette année.
Si vous nous lisez régulièrement, vous savez pourquoi! Eh oui, il y a encore et toujours des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Un coût plus élevé des matières premières, une pénurie de conteneurs, une économie encore incertaine dans beaucoup de pays depuis le début de la pandémie, et les coûts de transport au double de leurs prix habituels… Ce ne sont pas vraiment les conditions idéales pour réaliser des économies. De plus, la pénurie de main-d’œuvre fait en sorte que vous attendrez probablement plus longtemps en magasin aujourd’hui.
C’est peut-être aussi le bon moment de vous rappeler que si vous payez seulement 60 $ pour un item qui en valait 100 $, mais auquel vous ne teniez pas particulièrement, vous n’avez pas sauvé 40 $. Vous avez dépensé 60 $ sur un item superflu.
Des entreprises qui optent pour le Green Friday
On parle souvent du Black Friday, mais connaissez-vous le Green Friday? C’est un nouveau mouvement qui gagne du terrain partout à travers le monde, et qui se veut un anti Black Friday. L’idée de base est simple : rappeler aux consommateurs et consommatrices que ce sont eux qui alimentent des conglomérations immenses qui détruisent notre planète avec des produits cheapette fabriqués en masse dans des conditions d’exploitation humaine. Ouin, c’est raide, mais c’est ça pareil!
Les gens qui souscrivent au mouvement Green Friday s’engagent à porter des actions qui militent pour le pouvoir d’achat citoyen : réparer des vêtements et des items plutôt que de les jeter, acheter local, bio et éthique. Il y a tellement de moyens de s’assurer que nos achats fassent du bien à notre communauté et à notre environnement. Suffit d’un brin d’inventivité et de discipline. Le but ultime du mouvement? « Sensibiliser à la consommation responsable et dénoncer la logique du Black Friday, sans culpabilisation, mais en remettant les choix citoyens au cœur des enjeux environnementaux et sociaux liés à la consommation. »
Une approche plus radicale
Si certaines marques, comme Ikea, décident de faire un virage vert et plus vertueux le jour du Black Friday, d’autres choisissent d’aller une coche plus loin en fermant carrément leurs boutiques.
C’est entre autres le cas de la chaîne Terre à soi, un magasin général de produits bios. Sentant depuis quelque temps qu’elle est « obligée » de participer au Vendredi fou, Annie Martel a décidé de plutôt fermer les portes de ses trois succursales. « Quand tu viens chez nous, tu ne viens pas magasiner un prix, tu viens magasiner un produit, un service, un conseil. Et ça, je ne suis pas capable de mettre ça en rabais », expliquait-elle en entrevue avec le quotidien Métro. La marque canadienne IndyEva a elle aussi décidé de ne rien vendre aujourd’hui.
Bien que la pratique reste anodine ici, de l’autre côté de l’Atlantique, The Guardian rapporte que jusqu’à 85 % des petits commerçants indépendants britanniques planifient boycotter le Vendredi fou. Selon l’Association britannique des détaillants indépendants (Bira), une combinaison des frais de douanes plus élevés imposés par le Brexit, des hausses de prix dans le transport et des problèmes d’approvisionnement ainsi qu’un fort sentiment anti-Amazon seraient en cause. Ces boycotts vont de la fermeture de magasins à l’absence d’offres de rabais, en passant par le versement d’une proportion des revenus de la journée à des causes de charité.
Est-ce que le Black Friday existera encore dans quelques années? Il n’y a encore pas si longtemps, la question ne se serait même posée. Mais aujourd’hui, avec la prise de conscience collective qu’aura provoquée la pandémie, peut-être qu’une alternative plus verte et humaine s’impose.