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Promenons-nous dans la rue

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La ville est ces jours-ci utilisée comme un tremplin, un livre dans lequel les manifestants inscrivent leurs revendications à coups de bottes sur le pavé. Les Justiciers urbains se demandent comment intervenir pour s’assurer que ces tensions soient libérées dans la ville sans se broyer les unes les autres?

Le politique, c’est de plus en plus via la télé, la radio, les journaux, Internet et les médias sociaux qu’on le vit. On sait qu’il est là à notre portée, mais on ne prend que très rarement le temps de s’y intéresser. Une façon d’en faire l’expérience directement, c’est de sortir de chez soi, d’aller faire un tour dehors, dans la rue qui est l’espace public par excellence. C’est le lieu de toutes les rencontres, le lieu où les débats de société peuvent prendre vie.

Il était donc inévitable pour les Justiciers urbains d’en arriver à parler des nombreuses manifestations qui emplissent chaque pouce de notre espace public physique et médiatique depuis maintenant plus de trois mois. La ville est ici utilisée comme un tremplin, un livre dans lequel les manifestants inscrivent leurs revendications à coups de bottes sur le pavé.

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Au Québec, cette contestation se déroule principalement dans les rues de Montréal. C’est en effet dans notre métropole bien-aimée que se trouve le siège de la plupart de nos institutions (financières, d’éducations, voire même politiques alors que tous les ministères y ont des bureaux). C’est donc là que la contestation a le plus de chance de porter ses fruits. Mais l’on voit bien que cela peut déranger. Qu’il n’est pas toujours bon de crier tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Et surtout que les éléments qui composent la ville ne sont pas tous bien disposés à résister aux tensions provoquées par tous ces débats passionnés.

Parmi ces éléments, le besoin d’assurer la sécurité des gens et la liberté d’exprimer son opinion sont deux concepts primordiaux qui en peuvent parfois en venir aux coups, ce qui crée des tensions, mais qui peuvent aussi se rencontrer amicalement pour une petite jasette sur le coin d’une rue.

Alors, nous le demandons, comment intervenir pour s’assurer que ces tensions soient libérées dans la ville sans se broyer les unes les autres?

Les pistes de solution sont assez nombreuses et diversifiées. Mais comme il est de bon ton ces temps-ci d’utiliser les raccourcis, nous nous pencherons principalement sur des solutions touchant à la façon d’aménager la rue. Actuellement, la majorité de l’espace de nos rues est dédiée aux déplacements des voitures. Ce qui permet de moins en moins au citoyen d’utiliser cet espace comme un lieu de débat ou de rencontre.

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Bien sûr, le citoyen ne souhaite peut-être pas prendre part au débat, mais comme nous sommes remplis de bonne volonté, nous lui offrons quand même quelques pistes de solutions. Premièrement, aménager plus de places publiques, à un plus grand nombre d’endroits de façon à ponctuer l’espace d’une multitude de poches de sociabilité. Ensuite, dédier plus d’espace aux piétons de façon à permettre un bon flux de circulation tout en laissant la possibilité et l’espace pour s’arrêter, observer, réciter, discuter.

On peut même remonter au concept de l’agora des cités de l’Antiquité grecque, qui pourrait être adapté en donnant à un lieu bien précis dans la ville une fonction de débat et d’échanges. Lieu dont la première identité serait politique. Il serait même possible d’inclure des lieux à caractère éducatif, qui pourraient être investis autant par un professeur et ses étudiants que par un groupe social désirant tenir une activité d’éducation populaire ou de réflexion.

Il faut aussi garder à l’esprit que si l’on veut participer au débat, il faut s’avancer et prendre sa place. Mais comme cela n’est pas toujours facile, c’est là que les différents acteurs sociaux ont aussi un rôle à jouer. Ils peuvent, en effet, servir de catalyseur et de soutien à la prise de position et à l’action dans l’espace public. Les acteurs sociaux sont autant représentés par des groupes communautaires que des groupes d’intérêts particuliers.

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Comme il a été ici question de démocratie, de prise de position et de débat sur la place publique, le concept de citoyenneté est sous-jacent à cette réflexion. Et à ce titre, la citoyenneté ne peut se réaliser dans un environnement physique qui éloigne et qui isole les gens les uns des autres. Et il ne faut pas oublier qu’une citoyenneté forte et assumée est le plus fort garant de la paix sociale.

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