Logo

Professeure de danse

Par
Judith Lussier
Publicité

Jennifer Nicoll, alias Jem, a été la première professeure de danse poteau à Montréal. Grâce à elle, le strip-tease sort des bars et madame-tout-le-monde maîtrise la barre verticale.

Comment avez-vous appris le poteau? Êtes-vous une ex-danseuse nue?
Non! J’ai déjà dansé dans un club, mais seulement une semaine. Je n’aimais pas vraiment ça. J’ai appris en regardant des vidéos et en allant dans les bars de danseuses. À la base, je suis une prof de salsa. Il y a huit ans, j’ai commencé à donner les cours de poteau. Comme il n’y avait jamais eu de cours, j’ai dû moi-même inventer le nom des mouvements.

Quel genre de noms?
Le pompier, le demi hook, le carrousel, l’ange, le corkscrew. J’essaie de donner des noms évocateurs pour que mes élèves se souviennent des mouvements.

Avant, comment les danseuses apprenaient-elles?
Les filles apprenaient sur le tas. Elles regardaient les autres faire, et se donnaient des trucs entre elles. Mais nos élèves ici ne sont pas majoritairement des danseuses, ce sont des femmes de tous les milieux. Nous avons des avocates, des agentes d’immeubles, des infirmières, tout.

Publicité

Des gars?
Oui, mais pas beaucoup. Un de nos meilleurs élèves était un homme, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’était pas gai. C’était un gars de la construction. Il était très fort des bras, c’est pour ça qu’il était si bon.

Pourquoi il n’y a pas plus de gars en danse poteau?
Le poteau, c’est très phallique. Les gars sont habitués de voir les filles se frotter là-dessus, mais eux ne sont pas à l’aise de le faire.

La danse poteau est donc encore victime de préjugés.
De moins en moins. Au début, mes élèves étaient gênées de dire qu’elles faisaient de la danse poteau, mais maintenant, c’est très à la mode. Aujourd’hui, il y a des poteaux dans toutes les discothèques et ce n’est plus tant associé au strip club. Il y a même une pétition qui circule pour que ça devienne un sport olympique.

C’est considéré comme un sport?
Oui. La plupart des filles prennent mes cours pour le côté aérobique. C’est du fitness : on fait la planche et des push-up pour développer les muscles des bras. Les filles sont raquées après une séance de danse poteau. Ce qu’elles aiment, c’est de faire du sport sans aller au gym. Et ça fait un bonus pour leurs chums.

bardedanseuse.com
Ses multiples clubs de danseuse nue font de Montréal la capitale mondiale du sexe. Difficile, toutefois de s’y retrouver parmi la multitude d’offres de danse contact. Si vous hésitez entre la Calèche et Chez Parée, visitez bardedanseuse.com, le Yelp! du sexe au Québec. Vous découvrirez aussi que la petite municipalité Dégelis, dans le Bas St-Laurent, vaut le détour pour son bar Mon Copain, où «Linda pis Nancy sont ben bonnes» et où Steve trouve que c’est «fou fou fou». Danse contact : 10$.

22
 : Nombre de membres du groupe Facebook pour l’abolition des poteaux dans les clubs de danseuses. Leur revendication : «Si t’es pas capable de te tenir sur tes deux jambes sans te frotter sur un poteau, ben reste à la maison.»

Publicité