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Problèmes de livre

On parle beaucoup, ces temps-ci, de l’avenir du livre. Les grandes surfaces, le prix unique, et tout le reste.

Par
Éric Samson
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Michel Tremblay a fait les manchettes (du monde littéraire, là, on s’énervera pas trop non plus) en annonçant que son éditeur, Leméac, n’allait pas vendre de ses livres au Costco. La commande de 6000 copies a été annulée.

6000 copies, au Québec, c’est énorme. Se priver d’une telle quantité de ventes est un acte d’une noblesse s’approchant de l’arrogance quand on pense que le recueil de poésie moyen peine à atteindre les ventes dans les trois chiffres au Québec, et qu’un roman qui vend 2000 copies en un an est considéré comme un best-seller. On parle de trois fois ça, chez un seul détaillant. Énorme.
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Et dans les librairies indépendantes, le constat n’est guère mieux. Rares sont les emplois où les salaires s’envolent bien au-dessus du salaire minimum. Les employés y travaillent par passion et par plaisir, certes, mais comme bien d’autres, j’ai déjà essayé de payer mon loyer en passion et en plaisir, et ma proprio m’a trouvé moyennement drôle.
Alors d’un côté, on a les petites librairies indépendantes avec des employés compétents et passionnés mais qui n’offrent que rarement des salaires adéquats, de l’autre on a une grosse chaîne de librairies qui vend probablement plus de kits à fondue que de romans et qui veut transformer tous ses “libraires” en employés à temps partiel, remplaçables au besoin. Et ensuite, on a le géant de l’hypersurface qui n’offre ni le service personnalisé du premier, ni la diversité du second, mais qui rémunère ses employés mieux que les deux premiers réunis.
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Vous me pardonnerez de ne pas être en mesure de voter systématiquement en faveur d’un des trois.
Aurélie Laflamme
Et ça, c’est désespérément tragique.