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Pourquoi les séries Marvel Studios défoncent tout ?

Loki débarque sur Disney+ ce 9 juin et c’est déjà la 3e série Marvel de l’année.

Par
Stéphane Moret
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Il y a eu la période des grandes séries HBO, avec The Sopranos ou Game of Thrones. Il y a eu la période des séries Netflix, avec La Casa de Papel ou House of Cards. Et si la période à venir était l’ère des séries MarvelStudios ? Avec l’arrivée de Loki sur Disney+ le 9 juin, c’est déjà la troisième série Marvel de l’année, avant de retrouver Miss Marvel et Hawkeye, d’ici fin 2021. WandaVision ainsi que Falcon et le Soldat de l’Hiver ont été les deux premières, et elles ont été un franc succès, aussi bien au niveau des chiffres de visionnages que de la critique. Alors, pourquoi ces séries défoncent tout sur leur passage tel Hulk en colère?

Il y a déjà eu des séries Marvel sur nos écrans. On pense au Spider-Man japonais façon X-Or, ou à Hulk dans les années 70. Plus récemment, celles diffusées sur ABC, comme Agents of SHIELD, qui était censée prolonger les films à travers le personnage de l’agent Phil Coulson revenu à la vie, ou bien Inhumans ou Agent Carter. Des tentatives pas toujours très réussies, et qui se sont essoufflées, ou bien ont été annulées très tôt. Il y a aussi eu les créations faites pour Netflix, à savoir Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist et Punisher. Un joli succès, mais qui n’était jamais lié aux évènements et personnages des films, faute de licence officielle. Car Marvel, la maison d’édition, autorisait tout ce joli monde à utiliser les personnages, et en privait ainsi le Marvel Cinematic Universe, propre à Marvel Studios, dirigé depuis 12 ans d’une main de maître par Kevin Feige. Un peu comme Fox ou Sony avec les X-Men et Spider-Man. Mais désormais, Marvel Studios a récupéré ou partage tous les droits de ses personnages. Conséquence: tout ce qui a été produit en dehors du MCU existe mais n’est pas «canon». Un peu comme Star Wars avec ses livres, téléfilms et autres productions qui ne s’inscrivent pas dans l’œuvre de George Lucas.

Aujourd’hui, Feige valide tout: films, séries, making-of, couleur du slip de Robert Downey Jr, etc., histoire d’avoir aussi un «canon» officiel.

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Aujourd’hui, tout ça change, et Feige valide tout: films, séries, making-of, couleur du slip de Robert Downey Jr, etc., histoire d’avoir aussi un « canon » officiel. Et après la succession des films, voici la pléthore de séries: en plus de celles déjà citées, vous aurez droit à She-Hulk, Moon Knight, Iron Heart, Secret Invasion, Armor Wars ou encore une série sur le Wakanda de Black Panther d’ici 2023. Bref, il y en aura pour tous les styles, et tous les goûts. Toutes trouveront leur place exclusivement sur Disney+, puisqu’elles sont aujourd’hui le fer de lance de la plate-forme, devant les séries Star Wars (The Mandalorian, Bad Batch) et la bibliothèque de milliers de films et séries. Et première raison du succès des séries lancées depuis le début de l’année, c’est justement les films… ou plutôt l’absence de films depuis un an.

C’est aussi une des raisons du succès de ces séries: elles ne sont pas prises à la légère, pas considérées pour le «petit» écran face au grand.

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Vous n’êtes pas sans savoir que la pandémie de la COVID-19 a bousculé l’industrie du cinéma, repoussant la sortie des films de plus d’un an. Or, il y avait déjà un hiatus après Avengers Endgame et Spider-Man Far From Home (2019), histoire de laisser reposer le feu après l’arc narratif autour de Thanos. Si bien que les fans sont restés pendant plus de 18 mois sans fiction Marvel Studios. Aussi, lorsque Wandavision est arrivé sur les écrans, la hype était totale. En plus, les séries reprennent les acteurs des films, bénéficient d’un budget colossal, d’une écriture, d’une direction artistique et d’une réalisation soignées. Feige l’a annoncé, les séries sont «comme des films de six heures», pour développer une intrigue, donner de la profondeur aux personnages plus secondaires. Et chacune dans son genre: l’hommage aux séries et le mystique pour Wandavision, le thriller politique pour Falcon and Winter Soldier, et on parle d’un casse temporel pour Loki… C’est aussi une des raisons du succès de ces séries: elles ne sont pas prises à la légère, pas considérées pour le «petit» écran face au grand. Elles bénéficient de la même ligne de guidage qu’un gros film: un auteur, une vision. Et ça nous change: combien de séries adaptées de films ou qui étaient censées en être le prolongement, étaient en fait des séries B, au casting tout moisi, et aux scénarios répétitifs? D’un film, on ne fait pas facilement 24 épisodes d’une heure, multiplié par le nombre de saisons que le public veut bien accepter de la supporter. Quels souvenirs impérissables vous ont laissé les séries Limitless, Highlander, Le Transporteur ou L’Arme Fatale ?

Marvel Studios respecte ses fans, et c’est donc bien Tom Hiddleston qui reprend son rôle de Loki pour la série, Anthony Mackie celui du Faucon, etc… Alors, on n’est pas encore à voir une série autour des très gros personnages comme Black Widow, Thor ou Iron Man, qui restent au cinéma, mais rien ne dit que cela ne changera pas. Mark Ruffalo participera à She-Hulk. Samuel Jackson mènera le casting de Secret Invasion, un arc connu et reconnu des comics et hyper attendu des fans hardcore, en étant très bien entouré: Emilia Clarke de Game of Thrones, la récemment oscarisée Olivia Colman de The Crown ou Ben Mendelsohn. Ça fait un joli lot de récompenses, Golden Globes et autres au compteur. Et d’autres acteurs de la A-list d’Hollywood se joindront à l’univers pour les séries suivantes, du cinq étoiles en perspective.

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Autre raison du succès des séries Marvel Studios, c’est qu’on revient à l’essence des Comics. Une consommation par épisodes, à intervalles réguliers, avec des cliffhangers, bâtis autour d’une thématique. Six à huit épisodes par nouvelle série, c’est autant que pour un comics, qui boucle son histoire sur à peu près le même nombre d’épisodes, avant de passer à une autre histoire ou un cross-over avec d’autres personnages. Seule la temporalité change: hebdomadaire pour un show télévisé, mensuel pour les comics, qui sortent aussitôt que l’encre a fini de sécher chez le dessinateur.

Cette consommation «épisodique» est la même que dans les bandes dessinées: vous pouvez ne suivre que telle ou telle série, et ne pas être perdu lors d’une aventure commune.

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Cette consommation «épisodique» est la même que dans les bandes dessinées: vous pouvez ne suivre que telle ou telle série, et ne pas être perdu lors d’une aventure commune, ou bien toutes les suivre et avoir des indices, des informations qui récompensent votre fidélité de fan. Entre séries et films, ce sera le même principe: vous pouvez passer de Avengers Endgame au prochain Captain America sans être perdu, mais si vous avez regardé la série Falcon et le Soldat de l’Hiver, vous connaissez tout le développement de Sam Wilson à la suite du don du bouclier par Steve Rogers. Ceci pour ne pas rebuter les fans de cinéma qui ne seraient pas abonnés à Disney+, mais aussi pour maitriser les différents flux de production entre toutes ces entités: trois à cinq films par an et autant de séries, il faut savoir où donner de la tête quand on dirige le studio. D’autant qu’un film demande trois ans de production quand une série est distribuée plus vite.

Mais on sait déjà que les événements de Wandavision devraient avoir une incidence sur le prochain Spider-Man, le prochain Doctor Strange, et Kevin Feige a annoncé que Loki aurait plus d’incidence sur la suite du MCU que n’importe quel show jusque-là, puisqu’il va voyager dans le temps, et possiblement dans les «univers» parallèles. C’est déjà une raison de plus de regarder Loki, et donc d’offrir encore un succès d’audience à Disney avec cette attente hors-norme. Tout fan qui se respecte attend des indices sur l’arrivée des mutants (comme l’île de Madripoor dans Falcon et le Soldat de l’Hiver) ou la formation des 4 Fantastiques. Restez bien attentifs, car cela pourrait arriver… au prochain épisode!

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Ce texte a d’abord été publié sur urbania.fr
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