.jpg)
Pourquoi la tradition de déménager le 1er juillet doit cesser
URBANIA et Fizz s’associent pour bouleverser l’ordre établi en matière de déménagement.
Avoir une copine qui vient de l’Ouest canadien, ça me permet de l’initier à plusieurs traditions québécoises. Ses réactions, quand je me retrouve à devoir expliquer nos coutumes, sont souvent belles à voir.
– On va écouter le Bye bye cette année.
– C’est quoi le Bye bye?
– C’est un spécial de fin d’année que tout le monde regarde pour pouvoir chialer dessus après. Cool non?
– *regard confus*
Imaginez son expression quand elle a appris qu’ici, on est beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP à déménager simultanément… le 1er juillet. Ses yeux semblaient dire « Mais faites-vous exprès pour vous faire chier? » (j’interprète, bien sûr, mais en gros c’tait ça que ça voulait dire).
N’empêche, là-dessus, je dois lui donner raison : la tradition du déménagement le 1er juillet est rendue difficilement justifiable. L’origine de tout ça remonte en 1974 quand le gouvernement du Québec a voté une loi décrétant que les baux devaient désormais se terminer le 30 juin au lieu du 30 avril, pour ne pas perturber l’année scolaire. Fine.
Mais aujourd’hui, cette ruée du déménagement en juillet crée plus de problèmes qu’autre chose. Voici donc quelques raisons pour mettre tout ça aux poubelles.
Pour faciliter la recherche d’appartement
N’importe qui se cherchant un appartement à Montréal depuis 3 ans l’a réalisé : le marché est rendu complètement hors de contrôle. L’offre est tellement faible pour la demande que ça force tout le monde à faire sortir son rapace intérieur. Il faut aller sur Kijiji aux aurores en espérant voir une annonce avant les autres. Et quand enfin on trouve l’appartement qui convient, on réalise que l’annonce a déjà été visionnée par 600 personnes.
Si on arrêtait de faire expirer tous les baux le 1er juillet, ça permettrait de répartir la demande… ou au moins d’améliorer la santé mentale des Montréalais qui n’en peuvent plus de regarder des photos mal cadrées de cuisines en estimant la propreté des armoires.
Pour donner un break aux pizzérias
Je n’ai jamais travaillé dans une pizzéria, mais j’ai un passé d’employé en restauration rapide alors je compatis avec tous ceux et celles qui sont en cuisine lors d’un 1er juillet.
On raconte que 1,4 milliard d’ailes de poulet sont mangées lors du Super Bowl, alors imaginez maintenant combien de pepperonis sont sacrifiés chaque année dans les déménagements.
Pour pouvoir célébrer la fête du Canada
Ce n’est pas un désir partagé par beaucoup de personnes, mais il doit ben en avoir 3-4 quelque part qui aimeraient pouvoir regarder les feux d’artifice et se coucher à 21h. De grâce, cessons de leur enlever ce plaisir et commençons à déménager lors d’un autre férié… genre la Saint-Valentin ou le Vendredi saint.
Par contre, ne touchez pas à la Saint-Jean, sinon qui va booker Paul Piché?
Pour pouvoir profiter de l’été
On va se le dire, l’été au Québec dure environ 3 semaines et on dirait que chaque année, ça raccourcit. Êtes-vous en train de me dire qu’on va sacrifier une de ces précieuses journées de chaleur à essayer de faire passer un frigo dans un cadre de porte trop petit?
Pourquoi ne pas déménager un 22 janvier? Qu’est-ce qu’on a de mieux à faire un 22 janvier de toute façon? Pelleter? Sacrer après un banc de neige? Glisser sur une plaque de glace pis s’égratigner le coccyx et l’orgueil (true story)?
Parce qu’on peut le faire
Finalement, l’ultime raison pour laquelle on devrait jeter cette tradition aux poubelles se résume en deux mots : « pourquoi pas? ». Pourquoi continuer à faire quelque chose qui casse les pieds à tout le monde autant avant que pendant?
Certains vous diront « Parce que c’est comme ça, c’est tout », mais je ne peux pas accepter cet argument. Les êtres humains n’ont pas évolué pendant des millions d’années pour en arriver à se dire « On va faire ça de même, parce que c’est comme ça qu’on a toujours fait».
Si on se contentait de cette réponse, jamais l’humain n’aurait inventé le popcorn au caramel, l’unicycle ou les podcasts.
Et que serait un monde sans ces innovations? J’aime mieux ne pas y penser.
*****