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La vérité, c’est qu’en plus d’être con, mon titre est un mensonge. Non seulement je ne souhaite pas que mon amoureux regarde les autres filles, mais j’aimerais qu’il ne les voit même pas.
Dans mon idéal, je serais sa seule couleur et il percevrait toutes les autres filles en noir et blanc.
Sauf que l’humain ne fonctionne pas comme ça et je dois trouver une façon de m’y faire avant de devenir une blonde jalouse et pas endurable. Je dois me raisonner pour mieux vivre avec le fait que dans la vie, même la personne qui t’aime le plus au monde regarde parfois les autres, parce qu’à mon grand malheur, être amoureux ça ne vient pas avec une paire d’œillères.
“On déménage en Alaska bébé! Longue vie aux suits de ski-doo!”
Il y a un peu plus d’un an, quand j’ai commencé ma relation avec mon copain, je capotais. Comment allais-je maintenir son intérêt envers moi avec toutes les autres belles foufounes à sa disposition?! Facile! Il me fallait juste le couper de toute exposition à un corps qui n’est pas le mien! M’assurer qu’il ne voit pas de filles en bobettes, en maillot, en forme de fille avec un corps de fille, en shorts, en jeans-trop-serrés-qui-crient-combien-de-squats-la-demoiselle-peut-faire…
“On déménage en Alaska bébé! Longue vie aux suits de ski-doo!”
Finie la coloc qui s’habille un jour sur deux, finie la porn, finies les mannequins russes que tu suivais sur Instagram! Enfin, fini le fait d’avoir à dealer avec mes propres insécurités et fini le travail que j’avais à faire sur moi-même!
Mais plus ma relation avance, plus je réalise que je n’ai aucun mérite à avoir le regard de mon chum posé sur mon petit derrière alors qu’il a les yeux au régime de toute la gent féminine. C’est l’équivalent d’un végétarien sur une île déserte à qui on offre un morceau de poulet. Si t’as juste ça, tu le prends et t’es content! À popotin donné, on ne regarde pas la culotte de cheval! Alors aujourd’hui, après cinq saisons à s’aimer de toutes nos forces et à se checker le cul avec nos œillères, j’ai envie que mon amoureux regarde d’autres paires de fesses. Des plus belles et des moins belles.
J’ai envie qu’il voit toutes les fesses du monde entier, mais qu’à chaque soir, il choisisse encore les miennes.
J’ai envie qu’il voit toutes les fesses du monde entier, mais qu’à chaque soir, il choisisse encore les miennes.
Pour ce qu’elles sont et pour tout le corps qui y est attaché. Pour tout ce que ce corps contient et pour tout l’amour et la dévotion qu’il a à offrir. Parce que des fesses, à un moment donné, ça ne suffit qu’à arrondir les yeux, pas à te remplir la bedaine de ptérodactyles parce que des papillons c’est plus assez.
Ce qui est cool de l’amour au fond, c’est que peu importe ce qu’on voit dans notre journée, quand on est avec notre partenaire on est trop occupé à capoter sur lui pour penser à autre chose ou pour le comparer. C’est qu’au final, je reste la seule fille à qui il fait un sourire qui dit “t’es belle” sans même avoir à bouger les lèvres autrement qu’en demi-lune. C’est que je sois la seule à qui il barbouille les joues avec son désir, à coup de bisous qui dépassent les lignes. Des becs trop grands et trop vrais pour pouvoir être présentés au cinéma. Des becs sans scénario, des caresses sans didascalie. Des becs démaquillés. Des becs qui laissent des traces sur la face et dans le cœur. Des becs dans mon cou qui est devenu son chez-soi.
Au final, je m’en fiche pas mal des autres arrière-trains, car malgré la panoplie de filles qu’il a pu croiser et remarquer, on sait tous les deux qu’il n’est pas ouvert au casting vu qu’il a déjà choisi sa face préférée. Celle dans laquelle il s’enfarge à l’infini et d’où il ne veut plus partir, parce qu’il m’aime le cœur et le cerveau des fesses.